LFI EELV PS PCF prenez vos responsabilités (et les révolutionnaires aussi !)

    Il fut un temps où la gauche révolutionnaire s’adressait à la gauche institutionnelle et la sommait de prendre ses responsabilités. Ils exigeaient d’elle qu’elle s’unisse pour postuler au gouvernement et y appliquer au moins leur programme : Gouvernement PC/PS contre la droite disions-nous. 
    Il semble que ce ne soit plus de mise et que les révolutionnaires échaudés par des décennies de gauche appliquant une politique de droite, préfèrent rester campés sur leur indépendance et cantonnés à leur créneau voire se contentent de commenter la déshérence de la gauche et d’en ricaner.  
    Peut-être face aux évolutions des rapports de force dans la gauche, au contenu des programmes, et surtout face aux droites dures et aux extrêmes droites fascistoïdes, faudrait-il actualiser les logiciels dont celui de la bataille pour l’unité des gauches afin qu’elles prennent leurs responsabilités.
    Il en va du moral des couches populaires aujourd’hui plus que désorientées et privées bientôt de toute expression politique, même déformée !
    Aujourd’hui le cocktail colère rentrée,+résignation+abstention+exaspération, +débrouille + repli dans la survie des « couches populaires » est certes le fruit de défaites successives, de crises économiques répétées, d’une offensive continue et victorieuse du capital au détriment du travail. Mais il n’y a pas que cela.
    En plus d’avoir régulièrement tourné le dos à la défense minimale des intérêts minimaux de leurs « mandants » quand ce n’est pas (Hollande) d'avoir orchestré de violentes attaques, les forces de gauche se montrent incapable de constituer un minimum de contre-feu aux délires des droites et aux crises sociales et environnementales. Le désarroi actuel aurait besoin au moins d’une série de mesures simples, élémentaires (salaire, emploi, santé-éducation, fiscalité, transit éco…) or les gauches offrent le spectacle dérisoire et la cacophonie de la plus absurde confusion dont il ne ressort que bagarre d’égo de personnes et de partis sans que grand chose de programmatique y surnage.
    Alors qu’enfle la parole fasciste, que se succèdent les mesures attentatoires aux « libertés démocratiques », que le microcosme politicien et médiatique embarque les débats et les enjeux de plus en plus à droite…
    Alors que l’urgence sociale se fait de plus en plus mortifère pour les vies et les consciences, sur fond d’enrichissement éhonté d’une minorité, de guerre sociale et de guerres tout court,
    Alors que la menace de pandémies (SIDA, COVID) continues s’abat sur l’Humanité, et suscite des vents d’irrationalité et de défiance,
    Alors que l’urgence climatique accumule les plus sombres prévisions sur nos santés, nos vies, la planète et la Vie tout court à une vitesse proprement hallucinante,
    Et que toute conscience de classe même diffuse, se dilue dans l’abstention politique et sociale,
    Les divers courants qui forment la gauche institutionnelle, celle qui aspire à gouverner grosso modo pour réformer/refonder le cadre existant, sont encalminées dans un surplace suicidaire, luttant pour la survie de leurs appareils et leur part de marché électoral. 
    Pendant ce temps…
    Cette pusillanimité, cette courte-vue, cet égotisme politicien, cette irresponsabilité historique des appareils et des apparatchiks participe pleinement de la démoralisation/démobilisation/fragmentation politique des couches populaires, c’est politiquement criminel et fait pleinement le jeux des droites.
    On ne peut pas laisser faire en creusant son petit sillon (révolutionnaire) propret.
    Ces gauches sont composés de LFI, EELV, PS, PCF. Elles n’auraient pas de mal, grosso modo à se constituer un socle programmatique de gouvernement face aux urgences sociales, démocratiques, environnementales…  
    (La primaire populaire les a assez bien listées)
    Quant aux divergences, elles pourraient fort bien faire l’objet de l’inclusion de thèses contradictoires dans le programme. Un futur gouvernement aurait pour engagement d’en faire de grands débats publics et populaires sanctionnés par des votations citoyennes. Ce qui serait une belle avancée démocratique !
    Ceci est parfaitement possible.
    Une candidature unique en tandem avec un premier misérable et même un gouvernement préformé pourraient conduire la campagne cette fois sans excessive culte de la personnalité !
    Ce qui serait aussi une avancée démocratique !
    Voilà ce sur quoi interpeller la FI, EELV et avec eux ce qui survit du PS et du PCF.
    Voilà qui ferait contrefeu sur des bases certes restreintes, aux yeux des révolutionnaires, aux limites programmatiques et stratégiques de cette gauche, mais au moins prendrait-elle la responsabilité d’offrir un débouché politique transitoire qui résiste aux droites et extrêmes droites. Et les révolutionnaires qui ne partagent ni le programme ni la stratégie globales, soutiendraient ce qui serait positif pour les exploité/es et opprimé/es, sans s’interdire les mobilisations sur le (vaste) reste ! 
    Mais exigeons que ces gauches sortent de leur pusillanimité sectaire, et qu’elles prennent leurs responsabilités !