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Billet de blog 11 mars 2015

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La Grèce et nous : les conseilleurs ne sont pas les payeurs

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il est trop facile de dire au gouvernement Stipras ce qu'il devrait faire, ce qu'il n'a pas fait... und so weiter... comme qui dirait. Et c'est un peu ce que font bien des éditos dits de gauche, y compris certains titres sur Mediapart, comme d'ailleurs dans la gauche dite radicale.

Soulignons nous assez à quel point ce premier gouvernement anti austéritaire en Europe est dans la nasse ? Gouvernement d'un petit pays, d'un pays stigmatisé alors que ses dettes proviennent de dirigeants qui devraient passer en Justice et de banques européennes scandaleusement impliquées dans ses errements et cette prévarication.

Gouvernement totalement isolé face à des mastodontes aux idées de fer et à la poigne économique sans merci qui n'hésiteront pas à les expulser de l'Union.

Nous avons vite un avis sur les erreurs du gouvernement Stipras, sur ses abandons, ses illusions, alors que nous ne sommes même pas fichus de nous demander ce que NOUS ici, nous pourrions faire, nous devrions faire pour tenter de donner des avertissements à nos propres gouvernants. Ce n'est pas facile ? certes, mais ça se construit, à condition que ce soit clairement une priorité.

Et nous pourrions, nous la gauche radicale, l'extrême gauche et la gauche antilibérale lancer un mouvement pour un mobilisation européenne de solidarité avec le peuple grec pour desserrer l'étau des conservateurs déchaînés qui n'ont qu'une option faire craquer le premier gouvernement antiaustéritaire, le seul et qui plus est dans un petit pays de l'Union. Il serait parfaitement possible d'appeler à une rencontre européenne de solidarité. De lancer des actions de protestations et ainsi de suite...

Oui, mais ce gouvernement, quand même, ses reculs...

Du temps de la guerre du Vietnam, nous ne passions pas notre temps à dire au Vietcong ce qu'il devrait faire ni à chipoter sur la façon dont il s'y prenait ! Nous développions sans relâche un mouvement de solidarité contre un impérialisme brutal et criminel alors même que nous savions qu'il s'agissait, à la tête de la résistance, d'un parti stalinien !

Or la Grèce a subi et subit une guerre sociale sans bombe et sans napalm mais d'une violence inouïe que nous n'imaginons pas ici. Les chiffres sont pourtant connus, la misère, la faim, le froid, la maladie non soignée, l'effondrement du niveau de vie, le chômage, la perte de son logement se sont développés en cinq ans de manières effroyables sous la houlette implacable des guerriers économiques de l'Europe libérale.

Alors plutôt que de donner des leçons au gouvernement grec, de lui chipoter sa résistance, de prédire déjà sa défaite totale dès les premières manches perdues, pourquoi ne pas nous préoccuper plutôt de le soutenir contre les diktats odieux, atidémocratiques, proprement criminels au regard des dévastations sociales qu'ils produisent, des instances européennes ?

Oui, aujourd'hui, toutes affaires cessantes, la tâche numéro un, la priorité, l'obligation absolue des donneurs de leçons, des voyeurs de toutes sortes, front de gauche, NPA, LO, anticapitalistes et syndicalistes qui se sentent eux aussi en lutte contre l'austérité, c'est de construire une solidarité active à l'échelon européen (des assises européennes par exemples avec des mobilisations des actions, des coups médiatiques) qui développent la pression sur les gouvernants, en soutien à la résistance tâtonnante et désespérée des Grecs, demain des Espagnols.

Sinon, nous y passerons tous.

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