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Billet de blog 11 juin 2011

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APAISONS-NOUS ! Hulot répond à Stéphane Hessel

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Hulot, Nicolas, est d'un naturel désarmant. Cet homme à la (très) riche nature milite donc dans la primaire des Verts pour "un pays apaisé", tiens, bien, ah bon, et comment l'apaiser ? "En cessant d'opposer les riches aux pauvre", mince j'y avais pas pensé, bon sang, mais c'est bien sûr. Et par le biais miraculeux de quoi ? "d'une humanité radicale". Oups.

Telles sont certaines des déclarations fondamentales et fondatrices du profil Hulot dans la primaire de EELV.

Ce sont les cîmes éthérées auxquelles les Verts sont conviés à se hisser comme dans une de ces soirées Ushuaya sponsorisées par... bon, ne soyons pas mesquins, ni terre à terre. Il est vrai que Hulot a l'habitude de ces élévations, de canopées primaires amazoniennes en survols cordiliens. De si haut on voit les choses autrement sans aucun doute, dans une perspective bien plus ample que la nôtre, à nous fourmis chômeuses, RSAisées, laborieuses ou retraitées qui rampons le nez dans la gadoue et nous roulons dans l'opposition inhumaine entre riches et pauvres.

Faut dire que cette manie d'opposer les riches qui se tapent le beurre, l'argent du beurre, la crémière et le fils de la crémière tout en percevant le loyer de la crèmerie et vous menaçant de la délocaliser, pendant que les pauvres tapent les semelles devant la porte, seule une humanité radicale peut avoir la largesse d'esprit suffisante pour en transcender la médiocrité et ne pas s'en indigner avec ce malheureux Hessel, sénescent représentant d'un autre âge.

Voyez-vous l'indignation n'est pas écologique, elle n'est pas zen, elle n'est pas écoresponsable, elle pompe trop d'énergies, en vain hélas, (pour le moment j'espère). Elle n'est pas non plus très durable, à trop s'indigner on s'épuise et comme chacun sait les réserves de la planète sont limitées. Nous frôlons les limites de nos capacités d'indignation, nous épuisons la ressource, nous touchons au faîte de la courbe ascendante de la montée d'indignation. Et ensuite alors ? Plouf ? Boum ?

Vertige de "l'humanité radicale" hulotienne. On croirait de la pensée BHL (elle plutôt dans un registre de profondeur, philomédiatique, profonde comme un écran).

Car enfin, si à force d'opposer riches et pauvres on en arrivait à ce fameux pic qui précède les catastrophes, là le pic extrême d'indignation. Hein ?

Un pic depuis lequel tout deviendrait possible ? Dont le pire : l'épuisement des ressources d'indignation et son remplacement par quoi, hein ? La révolte des uns contre la riposte haineuse des autres ? Hein ? La révolution qui éliminerait une part du vivant : les riches !

Ciel, diantre, fichtre.

Hulot est là qui veille, Cassandre debout sur les remparts de la cité, il va tenter d'empêcher que l'écosystème (capitaliste ?) n'implose, et que ne s'y dressent les uns contre les autres ces deux composantes, je suppose naturelles, que sont les pauvres et les riches, les premiers éliminant les seconds. Que la biodiversité sociopolitique (et Hulot) ne vienne à s'appauvrir.

Alors nous, pauvres, avec les Verts ne mettons pas en péril ce monde, cette boule de vie dans l'univers, cette planète bleue, en compromettant cette espèce fragile, les riches, Hulot nous en conjure ! D'urgence et avec lui :

Apaisons-nous, apaisons nous !

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