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Billet de blog 11 décembre 2014

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Certes le petit parti a survécu à son échec, il bouge encore et parfois bien. Un échec qu’il serait un peu rapide d’imputer à une erreur d’orientation. Tenter dans la période d’un capitalisme dominant le monde par les paniques cumulées, et "portant la crise (tout en surfant dessus) comme la nuée porte l’orage », tenter donc de rassembler par de là les querelles de trajectoires et d'écoles anticapitalistes, toutes celles et ceux qui qui s’y opposent et cherchent une autre voie, voilà qui était une bonne intuition et reste un bon projet.

Mais la conjoncture altermondialiste et sociale plutôt offensive de la fin du XX° siècle, s’est retournée. Il s’y substitue un dérèglement politique, économique, climatique et moral qui affecte le monde entier. On réussit difficilement une bonne politique dans une mauvaise conjoncture.

Il reste donc après la "fuite d'Egypte" de la GA vers des mirages avortés, un parti exangue de ses forces vives, gangrené par les sectes, qui est devenu en partie un miscrocosme excluant où tentent de régner des coupeurs de cheveux en quatre les uns carrément hors sol, les autres rendus irresponsables vétilleux par la dureté des temps sans doute. Seules quelques embellies, si l’on peut dire, se font jour, lorsque des mobilisations détournent les énergies vers la rue (Bonnets rouges, Palestine…) et encouragent le meilleur chez chacun/e.

Y demeure cependant ce qui risque d’être une minorité de camarades qu’on pourrait qualifier d’anticapitalistes rassembleurs, de ceux qui n’ont pas renoncé à penser et construire un « parti des anticapitalistes » unitaire contre vents et marées c’est-à-dire malgré les intérêts tortueux d’appareils, les soifs de destins des uns, les illusions des autres et l'âpreté de la situation politique. Rappelons les refus de Besancenot de se carrer dans le fauteuil de sempiternel candidat comme d’embrasser une carrière d’éternel permanent rétribué par les cotisations…

Maintenant ces anticapitalistes rassembleurs sont et risquent fort de rester engoncés dans ce microcosme épuisant qu’est un petit parti gangrené de querelles picrocholines (dérisoires et obscures). Ils pensent pouvoir y guetter des jours meilleurs, un conjoncture vivifiante, une trouée favorable dans la sombre météo politique de l’Europe. On leur souhaite du courage et de la ténacité, on suivra leur combat fraternellement. Ce n’est sans doute pas inutile mais en tout cas insuffisant, ils prennent le risque de l’isolement, de l’obsession et de la suffocation.

Pendant ce temps nous sommes nombreux épars qui ne nous sentons pas de faire le gros dos en restant anchaînés à des querelles byzantines de chapelles d’un autre "espace temps". Nous sommes orphelins d’un lieu ouvert, d'une toile informelle, d’un réseau vivable en tout cas où l’on puisse partager les expériences, les doutes, les hypothèses, les pratiques partielles d’un anticapitalisme vivace, attentif aux réalités changeantes, ouvert à sa propre diversité comme à celle d’une révolte sociale qui couve.

Pourquoi nos anticapitalistes rassembleurs ne prendraient-ils, eux qui ne sont pas épars, la responsabilité de ce "dedans dehors" ?

Scruter et tester le neuf, librement, aussi bien à la lumière du passé, de ses leçons, de ses penseurs, de ses victoires, de ses défaites, qu'en nous émancipant des pseudo dogmes, des mirages rhétoriques, des chipotages sémantiques qui obscurcissent la lecture de ce qui vient... alors, petit à petit diffuser, rassembler ? Innover...

Voilà qui pourrait s'intituler à l’enseigne de l’émancipation.

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