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Billet de blog 14 février 2015

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Sexe à la hussarde néolibérale

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il y a évidemment plein de femmes qui adorent se faire enculer à la hussarde et dans la douleur (comme elles accouchent, n'est-ce pas ?) par de gros porcs sexagénaires qui leur donnent du fric après oi par des amis, sans qu'il s'agisse de prostitution à leurs yeux. Ce sont de libres libertines et les gros porcs de joyeux drilles humanistes.

J’aurais été le président du tribunal je lui aurais collé un outrage à magistrat, à ce prévenu qui "ne savait pas" que les jeunes femmes soumises à ses rudes vigueurs moyennant quelques billets après, pouvaient être des prostituées.

Avec ces allégations, ces faussaires d'un "libertinage" frauduleux (vieux concept aristocratique recyclé par des bourgeois encore plus prosaïques) viennent squatter le progressif, douloureux, hasardeux, poétique, sensuel, laborieux, parfois cruel travail de libération sexuelle, et le dynamitage jouissif des mœurs phallocentriques, hétéronormatives, machistes, sexistes qui est en cours depuis quelques générations, essentiellement sous la poussée de la libération des femmes !

Quelle odieuse ironie.

Mais comment s’y retrouver quand on vous déballe régulièrement les âneries post modernes sur la libre prostitution et l’urgence de lui trouver un statut alors même qu’il est reconnu qu’une écrasante majorité des situations de prostitution est le fait volontaire... de trafiquants internationaux de personnes avec viol, rapt et violence à la clé, sur fond de misère, tandis que le reste n’a de volontaire que l’impérieuse nécessité de boucler des fins de mois anémiques ou de payer des études que l'école pour tous n'offre plus désormais à tous.

Alors ?

Il faut d’urgence que les clients de cet esclavage soient d’une façon ou d’une autre mis devant ce qu’ils font avec, que sais-je ? des stages de sensibilisation aux situations prostitutionnelles faits par d’ancien/nes prostituées, une sorte d’apprentissage à se conduire sexuellement en quelque sorte… des campagnes de stigmatisation de cet usage du corps des autres, des actions de prévention dans la jeunesse, de libération sexuelle aussi pour lutter contre les oppressions (LGBT, Vieux, Handicapés), les discriminations, les stéréotypes, les inhibitions... Il y aurait tant à inventer plutôt que ce recours sempiternel à la monnaie et à la soumission !

Qu’une association d’utilité publique elle aussi composée majoritairement de personnes sorties de la situation prostitutionnelle, soit chargée, financements sérieux à l’appui, du suivi des prostitué/es, de leur protection contre les souteneurs et les trafiquants, du travail d’aide au reclassement, à la formation, à la reconstruction de soi (si demandée) et au soutien psychologique.

Qu’un vrai service policier dédié au trafic et aux trafiquants de personnes, identifie les circuits prostitutionnels, traque les donneurs d’ordre, les financiers, les blanchisseurs, les loueurs proxénètes…

Que soient abolis déjà, tout de suite, les mesures de harcèlement, de persécutions, de stigmatisation des personnes en situation de prostitution.

La prostitution n’est pas un “travail” comme un autre. Il n’y a pas de patrons saisissant le produit du travail, il y a des clients qui s’emparent de la personne, de son corps et de son intégrité que d’autres lui ont marchandisés, et ce, selon la quantité monétaire et l'ampleur du besoin, jusqu'aux violences, morales, physiques extrêmes comme l'illustre l'actuel procès. Tout a été dit là dessus malgré la froideur libérale des philosophes de la prostitution-métier d'avenir sans doute (sauf pour leurs filles et leurs fils ?), malgré "l'ouverture d'esprit" glacée et glaçante de ceux qui ne voient pas malice à ce qu'on fasse commerce du corps des autres ou du sien sous la pression de la pauvreté, du besoin, du désarroi, et qui voient dans la "libéralisation" de ce commerce le moyen pour la toujours judicieuse main du Marché, régulateur surprême, de "moraliser" tout ça autrement dit d'évaluer un coût selon ses "bonnes vieilles lois" qui ne sont jamais que celles du rapport de force médié par le fric, de la violence mercantile.

Il ne faut pas céder sous prétexte de “régulation” ou “d’humanisation” (jamais corroborées par les exemples constatables en Hollande, Belgique, Australie) aux lobbys de l’argent prostitutionnel qui veulent installer légalement le proxénétisme dans le champ du sacro saint marché capitaliste et prétendent que tout “se vaudrait”.

La prostitution, barbarie sexuelle, comme le fut l’esclavage, barbarie sociale, doit être abolie.

Libre disposition de son corps pour que chacun/e jouisse sans entrave !

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