Au lieu de débats archéo-ésotériques faisant référence à la réalité au passage, mais babillés en une syntaxe de café du commerce (il n’y a aucun travail, aucun chiffre, aucune étude dans ces textes pour la plupart appuyés sur des considérations personnelles, des affirmations subjectives et un vocabulaire paléontologique) de quoi le NPA devrait-il se saisir aujourd’hui ?
Voici quelques suggestions...
1. - convergence des luttes : pourquoi ne se fait-elle pas ?
Elle est convoquée thèse après thèse, invoquée comme la formule magique pour conjurer la crise politique (comme la GA avait sa pierre philosophale, bien ternie, dans le « débouché politique » ou la GU dans l’unité de toute la gauche, ou pour certains leur grève dans un bureau de poste comme étincelle qui mettrait le feu à la plaine).
2. – les droites fascistoïdes et associées : comment se répandent-elles ?
Entre les groupes ouvertement fascistes, le catholicisme intégriste et la marinelepénie il y a des ponts et des contradictions, une diversité à comprendre.
Les rhétoriques développées qui ne mobilise qu’une frange passionnée souvent aussi irresponsable, nécessiteraient de sortir des contrefeux inopérants de la gauche traditionnelle (dont nous) qui n’a plus d’écho à échelle de masse. Une réflexion attentive est nécessaire sur les phénomènes réels, leur complexité, et demanderait des initiatives pour réactiver une pensée, un discours, des initiatives solidaires, y compris colloques et rencontres.
En tout cas une élaboration anticapitaliste qui sorte des proclamations catastrophistes et émotionnelles et débouche sur des mesures pratiques d’autodéfense comme un travail unitaire raisonné à construire.
3. Notre quadruple échec : LO/Arlette, Alter, NPA et maintenant FG : comment se sont-ils produits, quelles racines ?
En quize ans il n’en est sorti qu’un réanimation du PCF qui a repris le style populo geignard d’Arlette, l’antilibéralisme verbeux des alters, les cadres qui auraient du stabiliser un NPA, et le rebond pseudo unitaire du FG.
Chacun de ces élans s’est dissous sous l’effet de la pusillanimité sans doute de ses cadres, de l’incapacité à se donner soit un correpondant social par des cadres de mobilisations durables soit un correspondant politique par un appel d’air unitaire mais aussi par incapacité d’achever la rupture avec le PS et de prendre quelqu’indépendance vis à vis des logiques institutionnelles malgré l’accord sur quelques mesures d’urgence.
Cet échec répété, têtu n’est pas le fait des autres, il est aussi pour ces quatre moments, le nôtre, à étudier.
4. Révolution Tunisienne, Syrisa, Podemos, Ocupy WS…
Entendre, comprendre, apprendre des processus de mobilisations actuels autrement qu’en commentateurs blasés ou donneurs de leçon cyniques qui bégaye les vieux cadres d’analyse.
Que nous disent ces radicalisations contemporaines ? Que pourraient-elles nous dire de ce que pourra être une radicalisation de masse ici ?
S’inscrire dans la perspective de ces types de processus en France. Quels biais, quels partenaires, comment tisser des liens ?
Quelle place la crise environnementale peut-elle prendre dans le déclenchement d’une crise majeure ?
5. Nos partenaires…
Où en sont de leur débats internes et de leurs objectifs : LO, le PG, Ensemble, le PCF ? Mélenchon…
Qu’en pensons-nous ? qu’avons-nous à leur dire ? quelles propositions qui ne soient pas seulement ponctuelles de mobilisations en mobilisations.
Et tous ces questionnements ne sont pas ceux, propres du NPA, il y aurait l’occasion, la nécessité, l’urgence même de les partager, de lancer un vrai débat à gauche, dans la durée, sur le fond.
Evidemment cela nécessiterait de sortir de l’impressionnisme politique habillé de verbosité pseudo marxiste, d’abandonner « l’hypertrophie doctrinale » des uns, le « ton prophétique », l’emphase rhétorique voire « l’esprit de secte » (mots de Bensa) et autres clartés absconses. Cele exigerait un véritable effort de documentation, d’élaboration, de confrontation, d’argumentation, de prospective moins simples à énoncer que la nécessité d’aider à reconstruire une conscience de classe (pour ces pauvres travailleurs qui n’ont même pas conscience d’eux-même) ou d’en appeler religieusement à « notre classe, notre camps social » qu’un bon « programme politique » sur un vrai « profil révolutionnaire » entraînerait à l’affrontement (mais pourquoi ceux qui le disent ne l’ont-ils pas fait plus tôt ??), antiennes passablement creuses qui relèvent de l’incantation et non de la politique réelle.
Antiennes qui encombrent depuis des années, nos débats, les distordent dans le verbiage groupusculaire, la polémique stérile et empêchent d’avoir une réflexion sur ce qui se passe justement dans le monde réel avec ces fichus faits si fichtrement têtus.
Et sur ce qu’à la place où nous sommes et à notre mesure nous pouvons faire.