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Billet de blog 15 mars 2012

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Front de Gauche n'y pense même pas ? Chiche !

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Mélenchon clame qu'il ne sera pas d'un gouvernement Hollandreou. Bon. Si on en croit le long article qui parait ce jour dans Médiapart, le Front de Gauche serait quasiment décidé à ne pas participer à un gouvernement Hollande si celui-ci l'emportait. Bien. Il n'y a pas de groupe de contact entre le PCF et le PS pour préparer l'après. Nooon ? Pour les législatives non plus ? Ah, ah.

Si tout ceci ne fait pas partie d'un plan com, histoire de mettre le PS sur le grill à la veille de négociations qu'il demandera en cas de fort score de Mélenchon.  Si ce n'est pas destiné à consolider un électorat de défiance vis à vis du PS, qui veut être assuré de ne pas se faire arnaquer par une nouvelle gauche plurielle. Si ça ne sert pas emporter la conviction de militants communistes peu enthousiastes naguère, que le vent généreux des sondages a ébranlés. Si ça ne sert pas au passage à finir d'aspirer l'extrême gauche dont les dirigeants de la Gauche Anticapitaliste du NPA qui trépignent d'impatience de voler au secours de la victoire du FdG. Si ce n'est pas d'abord tout ceci (ce doit l'être un peu aussi) alors pas mal, camarades, pas mal.

Mais est-ce tout à fait suffisant ?

Suffit-il de clamer qu'on ne sera pas d'un gouvernement Hollandreou si c'est ensuite pour nous dire que grâce à la pression du vote Mélenchon, le PS a gauchi son programme, et que de la sorte le Hollandréou est devenu Hollandrenchon... par la magie de quelques mesures cosmétiques servant d'arbres antilibéraux cachant la forêt social libérale ? Ou si c'est pour que la non participation "au premier gouvernement Hollande" prépare un ralliement négocié (en sièges de députés et ces quelques mesures ?). Ou si c'est pour s'installer dans un soutien critique histoire d'être dans la majorité Hollande sans en être. On a déjà donné sur ce genre d'entourloupes.

Bref les formules habiles et alambiquées d'une "non-participation... participative" à une majorité PS, par exemple au nom des "intérêts de la France" en période de crise, ne manquent pas.

Quand on a affaire à un parti qui collabore à tant d'exécutifs dirigés par le PS sans parler de son passé gouvernemental, quand le candidat est un vieux soutier du mitterrandisme, un vieux routier du Sénat, un ancien ministre discipliné de Jospin, un soutien du traité de Maastricht en son temps, un chantre de la république, de la nation même belle et rebelle, plutôt que des travailleurs et de l'internationalisme, on est fondé à demeurer méfiant.

Je le suis, je le reste, indécrottablement. Je voterai donc Poutou (avec l'étonnement qu'un parti aussi en crise que le NPA ait eu le ressort de trouver ses 500 signatures, sans, quoi qu'on en sussurre dans les couloirs, l'aide intéressée de quiconque ni le coup de pouce bien intentionné de l'autre bord. Avec 0,5% de pronostic, l'ouvrier candidat n'intéressait personne).

Maintenant rêvons-un peu avec ceux qui en rêvent et ceux qui se sont prêtés aux interview qu'on trouve dans l'article de Médiapart. Si l'indéniable dynamique qui porte le Fdg (tant invoquée naguère dans la LCR par les dirigeants actuels de la GU) débouchait sur une dynamique d'indépendance vis à vis du PS et non d'une union de la gauche gauchie. Si, en cas de victoire de la gauche et de bon score de Mélenchon, le FdG n'entrait effectivement pas, ni dans un gouvernement Hollande, ni surtout dans sa majorité, sans mollir, sans mentir; s'il campait sur le refus sans ambiguité de la rigueur; s'il défendait des mesures d'urgences bénéfiques aux travailleurs, aux sans et autres laissés pour compte; s'il combattait le CAC40 sans y mêler "les intérêts de la France"... bref s'il était du parti des grèves et de la rue, alors là, franchement, chapeau.

Le NPA dans sa conférence nationale d'après élections devrait remettre son orientation sur le métier, savoir ravaler ses défiances et trouver moyen de s'accorder.

Mais voilà, s'il ne faut jamais négliger la fécondité du rêve, ça me semble décidément faire beaucoup de si.

Beaucoup, non ?

NB. Si vous souhaitez réagir à ces billets, un mail sera le bienvenu, et, au cas où, je n'hésiterai pas à en publier en billet. Mais le jeu des petites phrases, commentaires lapidaires et invectives stériles auquel les "dials" d'internet nous habituent, me font hésiter à ouvrir les commentaires. Désolé.

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