Monsieur Montebourg qui se veut républicain et démocrate nous gratifie généreusement d'un blog et d'un billet dans ce blog. Il est sur un site participatif, autrement dit où la parole essaie de n'être pas à sens unique.
Mais Monsieur Montebourg s'estime sans doute unique et suffisemment porteur de sens pour n'avoir pas besoin de se frotter à ce que la multitude pourrait avoir à répartir. Un symbole.
Le débat se fait entre éminences, sur les ondes et les écrans, à la multitude de méditer en silence, ces bonnes paroles.
N'a qu'un bulletin à mettre pour qui se prêtera à l'exercice. Or on sait que le bulletin de vote n'engage que celui qui le dépose et les engagements des éminences que ceux qui y croient (cf le cumul honni des mandats auquel il a cédé).
De la part d'une personnalité plutôt diserte, cette mutité à laquelle il assigne ses lecteurs, est assez ironique.
Sur le fond, elle est saisissante, à l'image dramatique du corps politique qui s'accapare et la représentation nationale et les grands lieux de propagande, carré dans les variantes d'une même orientation, carapaçonné d'une incapacité à l'empathie militante pour les malheurs du plus grand nombre, absolument sourd et aveugle à ses contemporains depuis l'élégant confort des mandats et le bunker de certitudes obtuses.
Des indignés enragés viendront un de ces quatre leur crier dégage. Mais si ! Ce qui est vital contre les dictatures hards, est salubre sur les formes softs de dictature.
Mais qu'on dise qu'il s'agit de dictature sur le commun des mortels attelé à une survie chiche ou précaire, ces messieurs aux discours à sens unique, fermés, s'en scandaliseraient. C'est vrai que s'il nous est interdit de répondre aux billets de Mr Montebourg, nous ne sommes pas contraints de les lire.