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Billet de blog 16 juin 2016

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Encore sur Méluche et quelques autres, sans pardon ni illusion

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C’est dingue…

On ne peut pas se poser de questions tranquillement pour essayer d’y voir clair sans que les orthodoxies ne vous tombent dessus et vous accusent pour les uns de forcer le trait en ce qui concerne Mélenchon, pour d’autres d’avoir passé (enfin semblent-ils dire) de l’autre côté avec armes et bagages, et pour les plus énervés d'être un vieil aigri de l'échec de sa trajectoire politique (elle me va, merci, je ne regrette rien, en gros, et je crois qu'il est tout à l'honneur de notre génération d'avoir tenté même l'échec !).

Pour ce qui est de Mélenchon les thuriféraires ne sont pas fichus de contredire une seule de mes affirmations : c’est un mitterrandien, il se conduit en mitterrandien, il n’a jamais rien fait d’autre de sa vie qu’être un professionnel rémunéré de la politique, il fut un ministre social libéral ne serait-c que par son silence d'alors, on ne peut pas dire qu’il ait pris des gants unitaires ni démocratiques pour lancer sa candidature, et le critique acerbe qu’il est de l’actuelle constitution se glisse dans le moule de l’homme s’adressant directement au peuple dans la droite ligne de l’esprit et de la lettre de la V°.

Là il nous la joue gauche à donf, en bon mitterrandien, j’attend le moment où il va doucement infléchir son discours en plaisant auprès de ses amis que c’est pour élargir son électorat et non diluer son programme.

Quant à ceux pour qui c’est passer de l’autre côté (“retour au bercail” dit Marc Tertre, bercail dont je n’ai jamais été d’ailleurs de toute ma vie) que se poser la question de la cartouche que nous aurons à tirer lors de la présidentielle. Se demander si un coup bien ajusté pourrait avoir des conséquences fécondes comme par exemple battre aussi “à gauche” les hollando-valsistes du PS socialibéralisé qui va être battu à droite vraisemblablement. A eux, je demande si franchement la rieuse escopette Poutou et le tromblon raisonneur Arthaud auront un autre effet que de sonner le rappel de leurs troupes respectives ?

J’ai tendance à penser que s’il est possible qu’une sorte de gauche même bâtarde et social démocrate (réformiste réelle en quelque sorte et non contre réformiste) vienne à battre, humilier, minoriser la pseudo gauche passée elle du côté de l’ordre bourgeois, hé bien ce ne serait pas mal. Ceci compte tenu du fait que côté Nuits debout, lutte contre la loi Travail, anti Tafta, ND des landes etc etc… ce n’est pas la “convergence politique des luttes” qui se dessine aujourd’hui, et que cela demandera du temps sauf miracle (toujours possible, je suis prudent mais pas non plus optimiste).

Je sais bien que chacune des chapelles ci dessus mentionnées (y compris la mélenchonâtre) prétend y prétendre un peu hélas à ce jour comme la grenouille devant le bœuf. C’est estimable pour autant ce n’est pas d’estime dont nous avons l'urgent besoin mais d’armes même en partie factices. Je comprends que Marc dans sa hautaine orthodoxie ne veuille de vote que pour ses convictions (même si je m’interroge connaissant le méli mélo qu’est aujourd’hui son parti sur l’exacte conviction du candidat et ce que sera le programme qu’il défendra). Il a le droit. J'ai aussi celui de poser la question de l'efficacité.

Perso j’ai toujours été plutôt pour considérer que la politique est action, et que même le vote doit pouvoir autant que possible avoir un effet fût-il déformé.  Serait-ce un effet trop déformé que de “battre Hollande aussi à gauche” et pas seulement par l’élection prévisible à ce jour d’un des leaders de la droite ? Ou bien en votant “juste” et conviction faut-il laisser le soin de la râclée à la droite qui, encore une fois, de toutes façons semble à ce jour devoir emporter les scrutins ?

Et si le PS se trouvait battu aussi à sa gauche y compris aux législatives même par une coalition hétéroclite et confuse, ne serait-ce pas bénéfique pour ce qui se dessine dans les luttes ? Certes si d’ici là Poutou s’envole et devient le débouché politique… alors respect et je reviendrai au bercail la corde au cou, en chemise, pieds nus, demandant pardon aux camarades du NPA d’avoir tant douté d’eux.

Mais quand même devons-nous laisser la seule droite l’emporter sur le PS ou devons nous tenter une aventure compliquée certes d’une candidature à sa gauche susceptible (nous verrons si ça se confirme) de lui passer devant et d'ajouter à la défaite que la droite va lui infliger semble-t-il, l’humiliation d’être dépassé sur sa gauche ? Et la promesse de quelque chose à gauche...

Voilà la question toute bête que je me pose.

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