Nous avons donc connu d’horribles attentats, des actes politiques de barbarie, mais politiques. La barbarie née des pillages et des agressions cupides des grandes puissances dans le grand triangle pétrolier et de la défaite des révolutionnaires démocrates de Syrie, depuis longtemps entretenue par l’incommensurable scandale de l’impunité du sionisme, cette barbarie répond aux frappes par des frappes, à l’horreur par l’horreur, à la lâcheté aveugle par la lâcheté aveugle, chacun les siennes.
Tout ça a été dit.
La barbarie, les réfugiés que nous chipotons à recevoir quand certains ne les vouent pas aux gémonies maritimes, solution finale qui ne dit pas son nom, ces réfugiés l’ont vécue jusqu’à se heurter à celle de l’Europe. On ne me fera pas croire que le passage des réfugiés d’un bord à l’autre de la Méditerrannée ne pourrait pas d’organiser sans aucune difficulté : on connaît les ports de départ, on connaît les îles d’arrivée et l’Europe libérale ne possède pas de fragiles dinghy ni d’improbables bateaux poubelles, elle a tout ce qu’il faut et au de là pour le faire sans cette kyrielle hallucinante de noyades.
Il y a crime là.
Maintenant que la barbarie nous tombe dessus on est tout tremblant à tenter des poses héroïques, à discu/puter des solutions. Je passe sur les délires épouvantables auxquels les droites se livrent, quand je dis droites j’inclus ce gouvernement de flics et de va-t-en guerre, pourvoyeurs d’armes et sans doute acheteur de pétrole « daeschien » par capitalistes amis interposés. Tout fait ventre quand on prétend que celui de la France est vide, alors que c’est celui de français, et que tout cela ne le remplira pas.
Encore plus de guerre ? Des troupes au sol ? Arabie et Quatar au turbin ? Plus de flics en France ? Plus de RG ? Plus de surveillance électronique ? Ah les rigolos, qui donnent aux pouvoirs les verges pour nous faire battre demain, car ces flics serviront certainement aussi contre des Air-France, des Zadistes, des anti guerre, et les lois exceptionnelles seront vite des lois d’exception. Déjà on peut venir taper à coups de bélier à votre porte demain matin et perquisitionner à donf.
Mais non, vous pensez être un/e citoyen/ne au dessus de tout soupçon.
Anti guerre ? Parlons-en. Quand Benghazi était assiégée par le tyran lybien ami de président français, et que la gauche de la gauche défilait contre les bombardements de l’ex ami du dit tyran, je m’imaginais démocrate révolutionnaire lybien crapahutant avec un fusil de chasse dans les ruelles de la ville encerclée par des chars canons au vent, je me voyais écoutant mes « camarades frères européens » demandant à leurs gouvernants de ne pas intervenir, et signant ainsi ma mort assurée, à court terme.
Alors ?
Ben voilà, il n’y a pas eu dans ces pays de courant politique suffisemment aguerri et implanté pour animer une révolution dans ces conditions tragiquement difficiles, il n’y a pas eu dans nos pays de courant de solidarité implanté et puissant pour contribuer à les aider par, je ne sais, des armes, des brigades internationales etc… Tout au plus avons-nous des pitres uRnitaires qui oscillent entre anti-guerre et union nationale les yeux rivés sur la prochaine élection et sa récolte de prébendes.
Dans un de ces échanges plein de nuances qui font le charme de FB (et dont je ne me prive pas même si j'ai tenté d'opter récemment pour l'ataraxie) un interlocuteur tançait un autre au nom du trotskisme parce que ce dernier se demandait ce qu’il fallait faire, alors que le premier affirmait rien ! avec une assurance de prélat curial vivant dans un appartement de 400 m2 payé par le denier des pauvres. Pauvre Léon, l’arrogance doctrinaire de sous intellectuels impuissants m’effare, m’effraie, me désole : or il n’est pas pire qu’un autre, sans doute meilleur, mais nous en sommes réduits à ça.
Le monde est sinistre, la situation au de là du désespéré, j’ai le regret de dire que nous n’avons pas de solution pour ce qui se passe au Moyen Orient, que nos gouvernements vont aller en guerre c’est à dire à l’échec et un peu plus d’horreur, que les populations de là bas nous haïraient si rien ne se faisait que faire des manifs ici exigant la paix là bas, qu’on ne peut pas laisser Al Quaida, Boko Haram, Daesh agir à leur guise mais qu’il ne faut pas laisser non plus nos va-t-en guerre y aller avec l'ardeur qu'on leur connaît… sans compter la somme hideuse d'arrières pensées pétrolières, minières, armurières et autres qui les anime.
Dieu (Allah et autres aussi) que ceux qui ont des certitudes seraient amusants si, dans ces circonstances, ils n’étaient grotesquement odieux ou pitoyablement désolants !
J’ai le regret de vous dire qu’il n’y a pas de solution. Que nous nous enfonçons dans le tragique absolu, et que sans doute nous n’avons pas vu le pire. Voilà.
Certains iront manifester pour qu'on n'y aille pas. Moi pas.
Certains iront manifester pour qu'on y aille. Surtout pas moi !
La route est longue, la pente est rude.
Il faudra bien que de quelque part, une étincelle vienne réallumer la lumière d’une autre voie que ces barbaries. Il faudra bien, n’est-ce pas ?