Des camarades, suite à mon billet précédent s'insurgent contre l'idée et la méthode. Ils la trouvent osée ou contradictoire ou hors sol. J'y reviens.
Si nous sommes, « à gauche » dans cet état de déshérence à la fois grotesque et tragique à l'heure où les droites occupent tous les champs de débats, de proposition et de pouvoir, c'est suite aux trahisons des gauches, qui ont produit défaite sur défaite du camp des travailleur/es.
On est d'accord.
Ces gauches de gouvernement sont responsables d'une situation calamiteuse qui au train où elles vont - chacun son maigre bataillon de son côté - va voir effacer du champ politique tout référent politique même déformés, réformiste et tout ce qu'on voudra, mais susceptible de constituer un semblant de frein aux droites.
Ce n'est pas important ?
Comment ne pas voir que ce vide politique à gauche est gros de démoralisation, d'écœurement, de démobilisation fataliste en même temps que gros des pires dérives populistes dans les couches malmenées ?
Serait une stupide illusion, de croire que « débarrassés » des gauches démonétisées, les révolutionnaires auront un boulevard. Ils sombreront avec elles, avec les libertés rognées, avec les espoirs perdus, avec l'impasse politique et sociale d'une toute puissance des idées et force de droite. Avec aussi les calamités à venir (qu'en sera-t-il du dérèglement climatique ? La pandémie est-elle une simple péripétie ?)
Ce sont ces droites qui auront un boulevard pour une ou deux décennies ! Car reconstruire une résistance sera déjà du boulot, quant à une alternative sur un champ de ruine... bon courage !
Or les gauches de gouvernement ont toutes gouvernés et votés ensemble à un moment ou à un autre dans les vingts dernières années, y compris Mélenchon politicien qui a fait carrière dans le PS social libéral et ex ministre de Jospin.
Alors responsables de ce désastre n'ont-elles pas le devoir au moins d'opposer à la toute puissance des droites un minimum de sursaut en défense minimale des classes populaires qu'elles ont tant trahies ?
Elles n'ont pas su convaincre ni par leurs programmes ni par le personnel politique qui l'incarne. Elles doivent et peuvent cesser les palinodies et négocier une plateforme commune de mesure d'urgence démocratiques, sanitaires, éducatives, sociales, environnementales... base d'un gouvernement de salut public.
Elles se targuent d'avoir des divergences insurmontables ? La FI en particulier. Qu'à cela ne tienne ! Elles peuvent adopter la méthode que Mélenchon propose au PCF concernant le nucléaire : les lister, rédiger des points de vues contradictoires et s'engager à ce que leur gouvernement les propose au débat public et en fasse les bases de votations démocratiques.
Elles prendraient ainsi leurs responsabilités plutôt que de s'enferrer dans la panique du chacun pour sa boutique animée par l'espoir mesquin de sauver ce qui pourrait l'être aux législatives, en se foutant une fois de plus du moral et des intérêts des populations exploitées et opprimées de ce pays.
Si par une ironie de l'Histoire... elles l'emportaient, il serait toujours temps, de soutenir le bon ou de l'exiger, de dénoncer les faiblesses, de combattre les trahisons.
Une défaite en rase campagne sans avoir vraiment combattu serait calamiteuse pour le rapport de force de tout ce qui n'est pas les droites.
Celles-ci s'en donneraient à cœur joie !
Quant aux ami/es puristes plus rouge que moi tu meurs, pensez-vous vraiment qu'avec nos petits bras musclés nous révolutionnaires changeront la donne ?
Alors je ne vois pas pourquoi nous ne rappellerions pas les gauches à leurs responsabilités !
En toute indépendance.