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Billet de blog 17 janvier 2015

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NPA / Syriza : ils sont trop roses... disent-ils

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On reconnait les doctrinaires et qui plus est bornés (mais c'est tautologique) à ce qu'ils mettent leurs bésicles de myopes, se penchent sur leurs grimoires auxquels avec l'esprit du boutiquier ou du comptable, ils comparent les programmes, tordent le nez pour une virgule mal placée ou carrément s'enflamment quand la syntaxe leur déplaît et que le sens offense la doxa.

Voici donc que le NPA n'a pas appelé au meeting de soutien à Syriza. Une conjonction (qui promet pour l'avenir) des doctrinaires sectaires de divers poils et d'un courant qui pris d'angoisse identitaire joue le repli, a conduit ce parti dont j'ai contribué à la fondation, à rompre avec la solidarité minimale dans le mouvement ouvrier.

C'est grave. Les petits joueurs de repli sur soi et d'angoisse devant la dureté des temps y portent une lourde responsabilité, si on n'attendait rien des doctrinaires, d'eux on attendait qu'ils se reprennent. Ils ont désormais peur de tout et de leur ombre, ombre dont l'actuel NPA n'est qu'à peine celle, étique, du NPA ouvert, dynamique, audacieux que nous avions voulu.

Jadis dans les années 70 nous appelions à un gouvernement PCPS sans illusion et les mettions au défi d'appliquer leur programme (commun). Nous n'en sommes pas morts ni n'avons déviés, nous avons fait ce qu'il fallait.

Que le programme de Syriza ne soit ni celui des doctrines liliputiennes des uns ou des autres, ni celui de LO ni celui de la IV ° internationale (qui, elle, a appelé au soutien comme à la participation au meeting) est une de ces évidences qui n'a pas besoin de pensum analytiques sans fin pour apparaître. Il n'est même plus celui que Syrisa a porté à ses congrès.

Et alors ?

Les points de vue que les doctrinaires et les frileux ne prenent jamais en compte c'est d'une part que face à la bourgeoisie, et dieu sait que celles qui combattent Syriza ne sont ni nées de la dernière pluie ni angéliques, on soutient la réforme fût-elle ambigue et hésitante, la seconde est que lorsque cette réforme est le fruit d'une vaste mobilisation populaire, porte les espoirs des classes opprimées, des travailleurs, des sans, de la jeunesse, des immigrés, on ne se tourne pas les pouces en susurrant "ils sont trop roses". On soutient. On dit : qu'ils gagnent nom de nom ! Ensuite on avisera, mais qu'ils gagnent !

D'autant que cette victoire ne sera pas celle d'un parti dit de gauche radicale (ce qui ne veut rien dire) dans un petit pays certes illustre. Elle sera la première victoire d'une résistance ouverte, courageuse, affirmée au rouleau compresseur du neo libréalisme capitaliste en Europe !

Une première victoire issue d'une résistance de classe !

Une sorte de top départ donné à la contr'offensive dans toute l'Europe, le fruit de quatre à cinq ans de résistance désespérée et désespérante des Grecs.

Alors que ce fruit apparaisse trop rose est une chose. Mais qu'il puisse annoncer des lendemains rougissants la seule qui vaille sur l'instant. Les uns copistes d'un passé dont ils ont travesti le récit se crispent et du coup versent dans la trahison, appelons un chat un chat, celle qu'ils imputent déjà à une équipe même pas élue.

D'autres parient sur l'avenir, les peuples, leur classe, la lutte et donc la solidarité.

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