Après avoir conduit durant des siècles des persécutions diverses envers les homosexuel/les (pour ne parler que de nous), les éminences de l'église catholique romaine pourraient avoir la pudeur d'un peu de réserve sur le sujet, de délicatesse dans leurs approches et d'humilité dans leurs jugements.Sans nécessairement se taire, je suis pour l'absolue liberté d'expression, au moins pourraient-elles sussurer au lieu de tonitruer. Si tant est sur ce sujet, le MARIAGE CIVIL qui donc relève de César et non de Dieu, elles aient un mot à dire (ce qu'en toute bonne théologie elles n'ont donc pas).
Hé bien non.
C'est dans la plus parfaite impudeur qu'elles interviennent avec l'aplomb d'une légitimité qu'elles se redonnent avec la virginité qui va avec (une légitimité de bourreau, leur revirement sur le respect envers les homosexuel/les est tout neuf et pas forcément bien consolidé) sur lequel elles devraient, comme sur d'autres, commencer par un peu de leur chère "repentance". Car le préjudice est lourd, séculaire, douloureux, sanglant à l'occasion, encore "brûlant" si j'ose dire.
On n'oublie trop, et c'est sidérant, de le redire dans ce débat, pour rabattre le caquet de ces donneurs de leçons qui, en l'occurrence, le méritent sacrément...
Il y a donc beaucoup d'impudence dans leurs interventions, et de grotesques dérapages. L'inceste, la polygamie... quoi encore ?
De quoi se mêlent-ils ces célibataires empourprés ? Ils ont leur mariage, pour leurs ouailles, un sacrement qui plus est. Le mariage à la mairie n'a rien de sacramentel. Il relève de la loi des humains, (des Hommes comme ils disent), une loi pour croyants, chrétiens, musulmans, athées ou autres. Qu'ils nous laissent en paix et ne se mêlent pas du mariage civil. De quel droit viendraient-ils légiférer sur les athées, les agnostiques ? Il y a quelque chose d'ouvertement totalitaire à vouloir imposer à tous ce qui appartient à la foi religieuse romaine.
Et que personne ne relève ce totalitarisme qui vise sans vergogne à s'imposer à tous, me sidère. Je ne demande pas à me marier à leur église, que leur clergé ne vienne pas m'imposer ses injonctions.
Encore une fois : impudence d'un courant d'idées religieuses qui a durant des siècles, persécutés les homosexuels et souvent de la pire façon, et devrait donc savoir se faire discret, retenu, puis toralitarisme sectaire qui, encore et encore, prétend universaliser par la loi ce qui lui est propre, à lui et aux siens, voilà qui dépasse l'entendement.
Il faut faire taire les tonitruances de ces cyniques dictatoriaux, et je pèse mes mots, qu'ils reviennt à un peu d'examen d'eux-mêmes et de respect des diversités.
NB. Rappelons que la polygamie c'est UN homme épousant DES femmes. Lorsque monsieur Barbarin l'évoque il fait en réalité, explicitement, référence à tout autre chose qu'il y amalgame : le mariage à plusieurs, ce qui n'est pas du tout du même ordre (et est en train d'être reconnu en Californie par exemple). Se marier à plusieurs (et pourquoi pas s'il s'agit de droit civil et non canonique) cela signifierait que chacun/e serait marié à tous et réciproquement ! Autrement dit une relation contractuelle, mutuelle liant entre eux tous les contractant/es, sans hiérarchie, ni sens unique, pour parler administratif. Dans la polygamie les épouses sont mariées à l'époux et lui seul, pas du tout entre elles. Il y a si j'ose dire usage et appartenance de toutes par un seul, chefferie et non communauté.
Le mariage à plusieurs serait une sorte de coopérative du sentiment. Pourquoi pas ? Rien à voir, si l'on veut bien y réfléchir un instant, avec la polygamie qui épouvante tant le cardinal malgré toute sa révérence à Abraham... Mais monsieur Barbarin, affolé par un sujet qui affole décidément les écclésiastiques, doit avoir besoin d'amalgame.