Un projet de création d'un monument mémoriel en France en souvenir des personnes homo/bi/transsexuelles victimes d'actes de barbarie à travers le temps est en gestation.
https://fr-fr.facebook.com/pourlemonumentlgbt
Quelques remarques :
- je ne suis pas un fana des monuments, des célébrations, du mémoriel à tout crin derrière lesquels s'écrit la version officielle d'une histoire le plus souvent bien plus complexe, et par lesquels on célèbre des "victimes officielles" en délaissant ou invisibilisant la multitude des victimes banales, humbles, délaissées...
- je me demande s'il ne serait pas plutôt judicieux de voir avec des artistes, plasticien/nes, sculpteur-rices etc... quelles idées pourraient leur venir en tête pour imprimer la marque de cette histoire tragique dans l'espace social...
- je crains que n'y soit donnée à voir une "lesb/homo/bi/trans"histoire propre sur elle, victime exemplaire, sans rien de ce que fut aussi cette histoire, une histoire de transgression, de subversion, d'insolence, de truculence, d'obscénité...
- bref une les/homo/bi/trans sexualité posée "à côté" de l'hétérosexualité, comme une catégorie nouvelle, dans une juxtaposition "d'orientations" et de pratiques alors que la réalité est celle de la confusion, du trouble (dans le genre disait l'autre), des va et vient, des mélanges...
Ensuite, le "monument" est pensé comme unique, évidemment parisien, célébrant les misères subies et non les jubilations hétérodoxes voire subversives vécues à travers les siècles, leurs violences, leurs fenêtres ouvertes et fermées sur ces autres façons de jouir...
Evidemment parisien, ce qui est lassant.
Or on pourrait d'emblée vouloir une diversité placée dans les principales grandes villes, par exemple :
un monument aux LGBT des pays colonisés à Bordeaux...
un monument de la déportation à Strasbourg (souvenir de Pierre Seel)
un monument aux exils homosexuel/les pour vivre sa vie, dans un port Marseille ?
avec un peu de recherche on pourrait ainsi trouver matière à un monument lesbien, un autre trans etc...
Bref ne pas singer, là encore, la norme hétéro et trouver une voie qui soit un peu nôtre, un peu autre...