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Billet de blog 22 janvier 2015

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Pourquoi faut-il soutenir Syriza ? et seulement Syriza ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

1) Tout d'abord Syriza incarne la gauche en Grèce, une gauche qui aurait dû être rejointe par les autres gauches (néo-staliniens, Antarsya) sectaires sur un programme d'urgence commun. Et, en général il vaut mieux une gauche même hasardeuse (diront certains) au gouvernement d'une droite dure comme l'est et se durcira le gouvernement actuel. Une gauche ?

voir l'article de Kouvelakis cité par Pascal B http://syriza-fr.org/2015/01/02/un-succes-de-syriza-en-grece-servirait-de-locomotive-a-la-gauche-radicale-en-europe/

Les simples mesures d'urgences énoncées sur la santé, l'électricité, le foncier, les taxes, les pensions et bien d'autres choses sont là.

Donc, encore une fois : une majo de gauche possible contre une droite ultra, je vote pour une majo de gauche.

2) La victoire de Syriza peut avoir deux effets contraires : anesthésier les mobilisations au prétexte de donner du temps à son gouvernement, que ça n'est pas facile, qu'il faut négocier, que l'extrême droite est en embuscade etc... ou bien à l'inverse redynamiser un peuple largement usé par cinq ans de luttes, de restrictions terribles et d'humiliations et peser sur le futur gouvernement, sur la droite et sur l'Europe pour que le gouvernement avance dans ses promesses. Ou encore quelque chose entre les deux...

Nous ne sommes pas maîtres de ces issues mais notre soutien peut y avoir une part en confortant le rapport de force de Syriza en Europe.

3) On entend dire que somme toute l'Europe, les Marchés, les économistes, la presse bourgeoise n'ont pas si peur que ça de Syriza. D'une part ça se discute, les think thank au service des Merkel and co doivent mouliner à l'heure actuelle les hypothèses et échafauder les mauvais coups pour parer à toute éventualité. Et puis quand bien même, ce serait méthode coué et faire contre mauvaise fortune bon cœur car personne ne peut pronostiquer aujourd'hui les effets que l'avènement du premier gouvernement d'une gauche critique pourra avoir sur les peuples, les gauches, les marchés européens. Et les puissants comme le marché le savent.

Nous ne sommes pas maîtres non plus de l'avenir, mais nous devons y jouer notre carte de perturbateurs de la pax capitalista sur l'Europe et ne pas nous en laver les mains.

4) Si Syriza gagne va commencer un marathon épuisant entre le gouvernement grec et les Troïka, Commission, Merkel, Banques... le premier va, de toutes façons, mettre en œuvre une partie plus ou moins importante de ses réformes progressistes (et c'est une raison simple pour vouloir sa victoire). Les seconds vont tenter de l'intimider, l'étrangler, l'épuiser, le mettre à genoux et le conduire à se renier.

Dans ce marathon le peuple grec, les salariés, les sans, les retraités vont jouer leur partition avec plus ou moins de vaillance si les organisations savent débattre sans se désunir et si les mobilisations se renforcent. Nous devrons, nous ici, certainement tenter de constituer une mouvement de solidarité.

5) Mais l'objectif unique, obsessionnel et implacable des Troïka, Merkel, Commission, Banques sera de faire mordre la poussière à Syriza. les premières réactions de Merkel, épidermiques, ont bien trahi le fond de ses intentions. Ils ne se sont pas donné tout ce mal à faire de l'exemple grec l'exemple de ce qui arrive quand on ne se conforme pas aux politiques néo libérales,  pour canner maintenant devant des trublions "démagogiques" élus par un "peuple irresponsable". Ils vont vouloir approfondir l'exemple, prouver cette fois que décidément une autre politique n'est pas possible et qu'il n'y a rien à espérer que le chaos.

C'est donc un enjeu aussi pour nous que Syriza réussise, tienne bon même partiellement ! Même partiellement, oui ! Car il n'y a pas d'issue radicale dans un seul pays mais il peut y avoir une embellie, une poussée anticyclonique par un des pays qui servirait d'ouverture pour tous les autres et enclencherait un processus européen de retour de balancier vers des aspirations de gauche et surtout un reprise de crédibilité des gauches de gauches.

Et que, par ce regain européen des luttes offensives, on prenne le relai de la Grèce. Qu'on sorte enfin de l'atonie hébétée dans laquelle les populations européennes malmenées à l'extrême se trouvent, et des délires qui donnent la danse de St Guy à la gauche de la gauche, ici et ailleurs.

Alors l'espoir renaîtrait, confus, compliqué, cahotique. L'espoir est le terreau sur lequel on peut reconstruire un futur politique. Oser penser, oser lutter.

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