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Billet de blog 22 février 2016

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Pitié pour Mélenchon

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On est toujours triste quand on voit quelqu'un qui s'y croit ou qui se croit, dégringoler inexorablement alors même qu'il continue désespérément de s'y voir. Un individu irrémédiablement pitoyable c'est toujours pénible.

On est extrêmement malheureux lorsque des militants sincères et capables s'en laissent accroire par ce genre d'égotiste, parient sur lui, voient l'avenir paré de vertus qu'ils lui prêtent, se dirigent doucement vers une sorte de culte mini de la mini personnalité.

Voilà ce que me suggère la sortie solitaire de Mélenchon le rebelle (avec Assad ?) et surtout les illusions désespérées et désespérantes de ceux qui le badent.

Ils vont souffrir car Mélenchon commence fort avec son applaudissement de Poutine le bombardeur dont on connaît l'humanisme guerrier déjà illustré en Crimée (et applaudi par Mélenchon) et, par ricochet avec le soutien à Bachar el Assad dont chacun sait l'humanité foncière. Et ce n'est pas un dérapage. On devrait avoir droit à des diatribes anti-allemands en cette année de sinistre célébration de la bataille de Verdun et d'ici qu'en poilu de fauteuil il vienne à se voir héros des tranchée d'une guerre européenne... Ce genre de personne quand ça va bien se laisse déjà quelque peu aller à d'hasardeuses rodomontades, mais quand ça va mal pour leur égo on ne les tient plus. Or ça va mal aller.

On ne peut pas dire que la France désormais "insoumise" se soulève à l'appel du vieux mitterrandien sur le retour...de flamme "gauchiste" alors qu'il fut ministre sous Jospin quand celui-ci acceptait les accords de Lisbonne, sans démissionner lui qui aujourd'hui hautainement y appelle ses ex camarades du ps. On peut surtout se dire que le renouveau auquel il prétend aurait besoin sans aucun doute d'une autre méthode que l'autoproclamation solitaire et hautaine d'un cacique qui tutoie depuis longtemps tout ce qui se nourrit des ors de la république dont lui-même...

Mélenchon va se noyer de lui-même sans aucun doute. Ses nostalgies mitterrandiennes, social démocrates, cocardières, national-républicaines et autres ne fonderont jamais un avenir.Et ses amis sincères vont en voir de toutes les couleurs genre vertes et pas mûres.

Par contre sa frénésie candidaturière a un mérite : elle interpelle directement tout ce que la gauche de la gauche compte d'associations, collectifs de lutte, syndicats, appareils mini et autre, et professionnels de la personnalités (pardon mais c'est vrai), chercheurs, penseurs, écrivains et bien sûr militants ou pas de ceux qu'on dit de base...

Toute cette galaxie que la déchéance achevée du socialisme réel post mitterrandien, révulse, toutes celles et ceux qui s'opposent viscéralement à la perte de nos acquis sur tous les plans, jusques aux libertés démocratiques désormias, qui n'en peuvent plus de voir en conséquence monter le Front de la haîne, et s'abattre sur des peuples martyrisés des guerres que nous n'avons ni voulues ni décidées, tous ceux qui sont solidaires de celles et ceux qu'on maltraite depuis la jungle, les Landes, les bureaux, les usines jusqu'aux quartiers en passant par Goodyear et AirFrance... j'en passe et de pires...

Tous ceux et celles qui savent qu'une autre voie est possible et qu'elle dépend de nous.

Il nous faut maintenant ouvrir une séquence unitaire autour d'une candidature des luttes, foin des caciques, des appareils, des pseudo providentiels pésidentiels, il nous faut une candidature venue des combats menés en résistance au capitalisme, il y a des noms nouveaux, j'insiste sur nouveaux qu'on ne nous ressorte pas les "badernes" habituelles de la gauche de la gauche issues des cénacles divers honorables  certes et appareils en crise, aux discours formatés et convenus.

Il nous faut un Goodyear par exemple... quelqu'un qui incarne jusque dans sa rage la violence subie par nous toutes et tous les 99% de ce pays depuis des décennies, et déchaînée par un premier ministre au regard de Noske, un ministre de l'économie aux dents de loup de Wall Street et un président sans doute champion historique du mensonge politique, le mensonge, sans fard, sans apprêt, sans florentinisme, un mensonge d'absolu mépris des gueux que nous sommes, que c'en est à peine concevable.

Il nous faut quelqu'un qui bosse, qui a bossé, qui a vu ce que c'est, qui ne sort pas des ors républicains ni des appareils douillets, qui ressemble aux 99%, il nous faut un gueux pour candidat.

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