Le front de gauche prétend tirer le PS à gauche ou peser sur sa politique, susciter un rapport de force pour "empêcher les dérives" libérales, voire se situer carrément "devant".
Hélas, pas construire l'alternative, distincte et indépendante, l'altergauche en quelque sorte.
En l'état actuel des choses ça rappelle cette historiette de la fourmi accrochée à l'oreille d'un éléphant, qui claironne : "je le tiens" !
Et Mélenchon avec son "je suis le bruit et la fureur" m'y fait penser...furieusement, mais bref.
Ne serait-il pas temps de convenir, à l'actualité toute brûlante des politiques socialistes en Europe, et des prudences de rentier (pour rester gentil) inscrites dans le programme de Hollande que ce sera vers "l'alternative" que devra déboucher le Front de Gauche si le PS emporte la présidentielle, plutôt qu'à l'équilibrisme de la fourmi ?
Une alternative à l'infragauche qu'est devenu le PS ?
Le NPA s'y est cassé les dents, fauché dans sa jeune ambition, entre autres par les ambiguïté hypnotiques de ces "bruit et fureur" affichés par le héraut d'une galaxie politique qui va sans barguigner, de collaborateurs zélés des politiques socialistes (sociales libérales) à des groupes tentés quand même par la rupture, une fois, avec cet ectoplasme de gauche qui se dit PS ; tentés, sempiternellement tentés !
Bon dieu, mais cédons à cette tentation, tous ensemble !
Ce n'est pas faire preuve d'anti"socialisme" primaire que d'être assuré aujourd'hui de la politique qui serait celle d'un Hollande vainqueur. Du Zapatero, du Papandreou et, pour tout dire, du Lehman Brothers.
Alors plutôt que de persister à s'accrocher à l'oreille de l'éléphant, pourquoi ne pas, dès maintenant, ensemble, se préparer et préparer l'opinion à combattre ce que la gauche ectoplasmique (qui vient d'atomiser le modeste programme des Verts) va nous infliger comme réellement existante politique de droite ?
Ou faudra-t-il attendre une indignation populaire pour que la fourmi descende de cette oreille ?
Je crains de devoir attendre.
Pourtant, dès maintenant, il serait possible ce vrai front de gauche contre la crise, refusant de payer leur dette, contestant au PS ses usurpations... de la gauche, du socialisme et même de la démocratie, cette vieille aspiration qui nourrit les révolutions nouvelles.