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Billet de blog 26 octobre 2018

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FI : derrière le gazeux, le vaseux.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J'ai depuis longtemps une conviction sur l'homme politique qui a lancé la France Insoumise. Je n'y reviens pas. Il est politiquement dangereux.

Quelques faits parlent d'eux-mêmes qui illustrent ce jugement, je ne ferai donc pas de longs commentaires.

Le gazeux comme forme politique d'organisation qui n'organise que la verticalité la plus autoritaire en ces temps autoritaires. Gazeux, jolie métaphore qui ne cache même pas l'abandon de ce qui est au cœur des luttes des gauches depuis et avant les Lumières : la démocratie collective, la prise en main par le plus grand nombre de ses propres affaires, la démocratie par le libre débat... l'insoumission telle qu'elle se présente noie ainsi et abandonne le fondement de ce qui fait être de gauche, une totale capitulation devant le néo libéralisme triomphant dont l'acmé est par exemple le trumpisme, et en demi teinte le "en marchisme" de la même eau.

La haine de la presse et de toute critique. Là encore la liberté d'expression, la liberté et surtout la défense de la presse sont gazées au profit d'une démarche stalinienne, ou totalitaire, de débat par l'invective, l'insulte, le procès sans défense. Il est sûr que la presse est en grande partie d'une part entre les mains des grands capitalistes, d'autre part imprégnée des idées libérales mainstream. Mais même lorsque celle-ci est, comme Mediapart, une presse indépendante, critique et fortement arrimée aux valeurs de gauche, elle a droit aux mêmes méthodes. Le prétexte que la presse serait aux ordres, ne tient pas, il y a là une négation pure et simple de ce qui ne serait pas aux ordres de... la version insoumise ! Ce n'est plus inquiétant c'est atterrant.

L'étrange utilisation d'une entreprise privée (très privée semble-t-il mais qu'importe) pour mener les campagnes politiques de la FI. D'un côté des milliers de bénévoles se dévouent et dépensent, de l'autre une entreprise des plus entreprenantes engrange des profits. Voir les articles de Mediapart et de la presse en général.  Je ne sais si par ailleurs FI a tenté de maximiser des dépenses pour se faire une cagnotte, elle n'a pas de grands donateurs multimillionnaires pour la financer en douce, alors on fait avec les moyens du bord, y compris limites. Mais on aurait pu penser qu'un courant politique comme FI aurait eu recours au moins à une forme coopérative, et en tout cas à une forme économique qui aurait utilisé tout l'argent d'une part à rétribuer correctement des salariés et non des privés dont certains grassement, d'autre part à financer l'action politique et seulement celle-ci. Là encore il y a une reddition à l'esprit et aux méthodes libérales.

Les vociférations du dirigeant de la FI sont connues et tonitruantes. Il est étrangement rare qu'elles s'adressent à ceux envers lesquels elles devraient en bonne logique déchaîner la colère de leur insoumission : les grands capitalistes, les patrons, les banquiers, les actionnaires. Il y aurait de quoi faire des coups d'éclats, lancer de vrais anathèmes, interpeller. Mais le vociférateur les réserve plutôt à des salariés journalistes souvent pris entre le marteau et l'enclume, attaqués intuitu personæ et traités indignement. Le travail de dénonciation des grands acteurs capitalistes sans gant et sans ménagement y compris intuitu personæ est tristement secondaire dans le discours du leader gazeux. Et si on le compare à celui du député Ruffin...

Ce ne sont là que quelques faits. Ils en disent long sur l'état de dégénérescence de la gauche, y compris en sa pointe avancée qu'est la "dite" gauche de la gauche où certains ont voulu voir, conforter et construire un renouveau... alors que, et c'était prévisible, dans le gazeux, c'est l'asphyxie de la gauche radicale qui est en cours.

évidemment toute ma solidarité avec l'équipe de Mediapart

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