28 janvier 2008
Deux citations pour donner un petit souffle culturel (ou snob) à ce début de blog : Le vent se lève, il faut tenter de vivre, de Valéry, je crois, et c'est l'heure des brasiers il n'en faut voir que la lumière, du poete Marti repris par le Che.
J'ai été élevé politiquement aux vents des années 60, de l'avènement guévariste, des guerres de libération algérienne, vietnamienne et d'autres, (FLN vaincra ! Che ! Che! Guevarra ! Ho ! Ho ! Ho Chi Min ! scandions-nous dans nos manifs), j'ai hurlé quand le Che, Rudi Dutschke, Jan Palach nous ont quitté, j'ai ragé lorsque les anarchistes espagnols ont été "garrotés" à mort par un franquisme agonisant, trépigné tandis que les chars tournaient en rond dans la Tchécoslovaquie du communisme à visage humain, détesté les palinodies semi mystique des staliniens maoïstes, j'ai pleuré pour Victor Jarra, guitariste amputé des doigts par les sbires de Pinochet, mangé du vent mauvais lors de la descente de shoot des années 75/85, au long des cauteleuses années Mitterrand et de l'offensive post-reaganienne qui ont dévasté les consciences et la vie des peuples dont le nôtre.
Je ne me suis pas senti veuf quand le mur s'est enfin effondré : laissez les morts enterrer les morts, mais j'ai eu la certitude étouffante et déjà ancienne que tout étant à refaire nous étions hélas bien démunis et terriblement amochés.
Pour paraphraser Rimbaud je dirais que sans avoir tout lu, j'avais parcouru Marx-Engels, Lénine, Rosa, Trotski, beaucoup, et d'autres ensuite, et que la politique était triste.
Et voici que le vent reprend, les brasiers s'allument, cela vient du sud, avec déjà une geste et des martyrs. Les peuples (travailleuses, travailleurs, prolétaires, plèbes et autres) ne peuvent pas endurer sempiternellement sans un jour trouver le ressort du sursaut : la révolte est là, la bonne vieille haleine de la révolution souffle sur les manifs. On hurle, on exige, on marche, on proclame, on pleure, on meurt, mais enfin debout.
Dégage ! devient un sésame pour la liberté, en tout cas pour la dignité.
Personne ne sait ce que tout ceci donnera. Le bon vieux socialisme ou barbarie a repris du sens car c'en est trop de la barbarie. Peut-être va-t-on enfin pouvoir revivre, en tout cas nos veines pétillent de cet alcool fort qu'est l'espoir, et nos réflexions s'aiguisent.
Il va falloir tenter...