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Billet de blog 28 juin 2015

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Le sépulchre blanchi stalinien

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Voici ce qu'écrit Laurent : @tsipras_eu donne une belle lecon de démocratie à l'Europe. #aveclesgrecs contre le diktat de la Troika. Eurogroup doit comprendre #OX slon Mediapart.

Et qui ne peut qu'encore un peu plus mettre à nu la navigation à vue et à l'opportunisme d'un appareil sans autre boussole que sa survie. Survie qu'il sert envers et contre ses alliances (y compris ici en France), envers et contre ses pratiques. Mettre à nu aussi l'inanité de sa pensée politique lorsqu'il ose écrire une absurdité aussi complaisante que "l'eurogroupe doit comprendre" comme si l'eurogroupe en question voulait, devait, pouvait comprendre quoi que ce soit qui ne soit pas le libéralisme nu et cru.  On ne sait quelle bonne grâce Laurent cherche à préserver avec cette formule ou s'il s'agit simplement de bêtise.

Mais voilà, c'est l'appareil post stalinien tel qu'en lui-même incarné par un représentant dynastique.

Passons que le fait qu'applaudissant, parait-il à Syriza qui s'est construite sur la rupture radicale avec les sociaux démocrates, il se hue lui-même qui s'en révèle pathologiquement incapable au point de passer son temps à berner ses partenaire du Front de Gauche ballotés entre les patenôtres unitaires du PCF et ses actes absolument opportunistes (saisissant toute opportunité de se sauver quelques élus au détriment de tout principe et de toute orientation cohérente, les prébendes ça vous tient à la gorge).

Mais on pourrait quand même avoir quelques questions lorsqu'il applaudit ici à la "leçon" de démocratie de Syriza. Qu'en est-il de son parti frère le KKE dont l'orientation est en toute occasion de torpiller les efforts de Syriza et, en l'occurrence, traite la "leçon de démocratie" invoquée par Laurent en votant... contre la proposition de référendum de Syriza ?

Et si l'on demandait un peu à l'appareil post stalinien français quelques comptes ?

On entend aussi à coups de diverses moutures de collectifs citoyens invoqués, appelés, réunis (sous la férule quand même sourcilleuse des apparatchik locaux) le PCF en appeler à une force citoyenne à la Podemos (à Avignon, ils étaient là rôdant dans la réunion publique animée par Podemos Paris, comme s'ils humaient l'air pour chercher la voie d'une fourberie nouvelle). Mais en Espagne le correspondant du PCF et du Fg c'est... IU repaire aussi de relooking raté des appareils post staliniens espagnols qui s'est refusé quasiment jusqu'ici à prendre part à tout mouvement "citoyen" dont ce serait les cercles locaux, la base, qui désignerait les mandants, les candidats, les listes, pardi. Là encore c'est d'appareil à direction qu'ils voudraient bien discuter et ne pas "mettre en débat" leurs propres candidats comme tous les autres...

Cela rappelle à tout esprit un tant soit peu lucide, comment l'appareil du PCF a torpillé toute dynamique dans le FG en refusant obstinément la constitution de collectifs locaux autonomes des appareils, toute adhésion directe au FG bref toute démocratie réelle, et ce au profit de l'exclusif tête à tête d'apparatchiks nationaux. Là encore et toujours, leur seul souci obsessionnel n'est pas l'implication "citoyenne" tant invoquée (en un mensonge éhonté que les apparatchiks et militants aveugles répètent à l'envi sur l'air des lampions et la bouche en cœur) que l'appareil et l'appareil et encore l'appareil, ses intérêts financiers et organisationnels, sa prééminence occulte ou ouverte, selon le rapport de force, la politique étant bien loin de ces préoccupations depuis un bout de temps.

Cette maladie sénile que constitue la sclérose "apparatchikienne", est un poison mortel pour la gauche de la gauche, qui d'emblée asphyxie puis paralyse tout effort de rénovation, toute dynamique d'unité, toute contestation crédible de l'hégémonie (même mourante) de la gauhe libérale. 

C'est une affection qui trahit bien la matrice stalinienne pour laquelle seul compte le parti, sa survie, ses volontés, ses contorsions et ses apparatchiks. Il ne faut avoir aucune mansuétude, aucune compléance, il y a urgence.

Il faudra se débarrasser du sépulchre blanchi stalinien, et cesser de compter avec pour de vagues meccanos organisationnels qu'il obère d'emblée. Action commune pratique oui, toujours et à chaque fois que possible, mais projet politique radicalement indépendant.

Le PCF doit être enterré et il faut le dire.

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