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Billet de blog 28 juillet 2014

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un texte de Warschawski, terrible

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Israël est impliqué dans une double guerre: une guerre contre le peuple palestinien et une guerre pour l'avenir de l'Etat. La manifestation de samedi à Tel-Aviv est une tentative tardive, bien trop tardive, pour tenter de sauver une certaine image d'Israël, un Israël qui n'existe pas.

Est-ce, pour la société israélienne, le début du recouvrement de la santé mentale ? Il est beaucoup trop tôt pour répondre à cette question, mais la manifestation anti-guerre de samedi à Tel-Aviv était la première manifestation de masse pour protester contre l'opération sanglante d'Israël contre la population de Gaza. Entre quatre et cinq mille personnes ont exprimé leur opposition à l'agression israélienne, mais aussi leur inquiétude sur le cours dangereux que la société israélienne a pris ce dernier mois.

En fait, je crois que le sort d'Israël était la principale préoccupation de la majorité des manifestants.

Alors que le noyau des manifestants était les «suspects habituels», c'est à dire les militants du mouvement contre l'occupation, je identifié de nombreux femmes et des hommes qui ne viennent généralement pas à ce genre d'événements, des gens qui sont plus proches du consensus national. Leur principale préoccupation est que le vieux consensus n'existe plus, et une nouvelle voix effrayante prend devant de la scène.

De concert avec assez de nombreux autres journalistes israéliens, j'utilise le nom de «fasciste» pour caractériser cette nouvelle force politique. Comme d'autres mouvements fascistes de l'histoire moderne, le fascisme israélien tente de terroriser les mouvements et les voix d'opposition. Et en effet les actions des fascistes israéliens ont réussi à répandre la peur, y compris parmi les militants vétérans.

Pour un segment important de la société israélienne, "leur" Israël est en danger, un Israël qui essaie de garder une image de la démocratie et du libéralisme, pas un état brutal qui importe dans sa propre société, les méthodes utilisées contre la population palestinienne colonisée. Cette image s'est sérieusement érodée au cours des trois dernières décennies, mais pour une forte minorité, il était toujours important de la maintenir.

Soudain, ils regardent dans le miroir et découvrent qu'ils sont des monstres. D'une certaine manière, après trois semaines d'une opération meurtrière, comprenant des crimes de guerre et plus de 1000 morts, essentiellement des civils, ils essaient de se dissocier de ce qu'ils voient dans le miroir.

L'importance de la manifestation de samedi doit être trouvé, cependant, dans le fait qu'il s'agissait d'une manifestation contre la peur: "Nous n'avons pas peur", a déclaré le peuple à Tel Aviv, ou, au moins, "nous sommes capables de surmonter notre peur" .

D'une certaine manière Israël est impliqué dans une double guerre: une guerre contre le peuple palestinien et une guerre pour l'avenir de l'Etat. La manifestation de samedi à Tel-Aviv est une tentative tardive, bien trop tardive, pour tenter de sauver une certaine image d'Israël, un Israël qui n'existe pas.

Publié dans alternativenews.org, le site de l'Alternative Information Center.

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