"Pour ces raisons, nous rejetons la possibilité d’accords programmatiques et électoraux avec le Front de gauche et ses composantes aux élections départementales et régionales de 2015, présidentielle et législatives de 2017. Dès maintenant, nous nous préparons à présenter une candidature anticapitaliste et révolutionnaire pour l’élection présidentielle de 2017."
Ont-ils peur de tout, de l'avenir et d'eux-mêmes ceux qui, majoritairement dans le NPA ont voté l'impératif catégorique de ne s'allier avec personne du front de gauche, autrement dit de la gauche de la gauche pour les trois ans à venir !
Peur de tout, car à quoi bon prendre ainsi de si catégoriques décisions sauf à craindre recevoir le ciel réformiste sur la tête, se vivre comme un dernier carré assiégé, une petite forteresse (je n'ose écrire un fortin, disons un bunker) qui doit assurer ses faibles murailles menacées de partout, par l'exorcisme de motions impératives. (Mais qui menace franchement le NPA sinon lui-même par sa course folle à la marginalisation ?).
Peur de l'avenir, l'insondable et cauteleux avenir qui pourrait bien déjouer les analyses (sic) sentencieuses de ces maîtres es marxisme doctrinaire, par une de ces facéties comme par exemple un élan unitaire (miraculeux et donc improbable mais qui sait ?) qui ferait surgir enfin une gauche un peu fréquentable à gauche du PS. Une gauche antiaustérité qui pourrait être soutenue par exemple, on peut rêver. Ou une gauche issue d'une poussée de mobilisation toujours possible : qui aurait cru quelques semaines auparavant à la victoire des cheminots en 1995 ou à celle des anti CIP ?
Peur d'eux-mêmes car s'ils se verrouillent si vite toute possibilité d'accord, c'est que, pauvres pécheurs, ils craignent de succomber à la tentation. Il leur faut un solennel serment de congrès pour tenir bon ! C'est dans ce NPA la peur de tous envers tous et chacun veut de ce serment pour être assuré de "tenir" la barbichette du voisin.
Quelle tristesse !
Ils auraient pu écrire à l'inverse, démarche d'empathie, "nous estimons que les possibilités d'accord avec tout ou partie des composantes du FG est aujourd'hui impossible et donc nécessiteront des candidatures anticapitalistes (et révolutionnaires, hein, ré vo lu tionnaires !) aux trois élections à venir". Voilà qui aurait déjà marqué leur position. Ils auraient pu ajouter " Néanmoins soucieux de voir une gauche déterminée à défendre dans l'unité les intérêts des travailleurs, nous rechercherons inlassablement des possibilités d'accords programmatiques et électoraux avec ceux qui se réclament de cette défense". Ce qui n'aurais pas mangé de pain mais aurait tracé un profil.
cela aurait signifié qu'ils se situaient en rapport d'empathie avec cette gauche large qui lutte, gauche syndicale, associative, politique, gauche qu'ils côtoient en tout ou en partie, eux-mêmes dans bien des mobilisations. Mais voilà, loin de se situer en relation d'empathie contre les exploiteurs, les oppresseurs et les arnaqueurs, ils choisissent de se situer en rapport d'extériorité, d'extérirorité absolue, radicale, suicidaire qui serait suicidaire pour tous si le NPA avait encore quelqu'influence que ce soit sur le plan électoral ou programmatique.
Cette extériorité c'est celle de groupes doctrinaires, à qui importe plus la délimitation théorique j'allais écrire théologique, que la recherche de l'unité utile à chaque fois qu'elle est possible. Alors ils préfèrent claquemurer leur mini citadelle, s'extraire des débats et des enjeux qui travaillent la gauche de la gauche pour ratiociner entre eux, rien qu'entre eux, évidemment les uns contre les autres.