Il y a quelque chose de profondément grotesque et indécent dans le cirque parlementaire en cours autour du (nécessaire désormais) mariage pour tous.
Dehors ça licencie à tours de bras, la misère ravage les gens, l'activité économique se contracte, des commerces ferment dans mon quartier, un copain ne se chauffe plus, heureusement que la voisine presque centenaire a été mise d'office en maison de retraite car un hiver de plus l'aurait vu elle aussi ne guère se chauffer parce que sa note d'électricité la terrorise et qu'elle n'y comprenait rien, des recommandés des impôts s'accumulent dans sa boite aux lettres, elle est sous tutelle, heureusement elle n'aura pas à s'en expliquer, un copain se réjouit de n'avoir pas trente ans, sa boite ferme et la SNCF le reprend (à plus bas salaire), sinon trois mois plus âgé il se retrouvait précaire, à lire le Monde aujourd'hui ma retraite va doucement baisser, le caddy moyen a, lui, déjà bien baissé, en volume, ces dernières années, le foyer de sans abri, pas loin de chez moi, est à la rue, personne n'en veut dans son quartier, nous sommes dans un pays où les hyper regorgent de marchandises et où des milliers de gens dorment dans la rue et j'arrive à dormir la nuit !, ma mutuelle se bat contre les renoncements de la Mutulité française, mon compagnon a dans sa classe des jeunes qui font l'aller-retour entre la prison du Pontet et le lycée professionnel, faut bien vivre de quelque chose, une autre va être séparée de son frère, ses parents expulsés, ils vont être pris en charge donc mis dans des foyers séparés, elle ne sait si elle pourra suivre les cours, selon où on la met, c'est... encore une bonne élève, la prison du Pontet moderne et semi privée est à un taux de remplissage de 15O ou 160 %, je ne sais plus, à quoi bon aller chercher le chiffre exact, un détenu a tenté de se suicider hier, l'autre fois c'était un surveillant, C Boutin aurait twité à propos du suicide d'un jeune "hétérosexuel", en réponse bien sûr au taux de suicide élevé chez les jeunes homos, ce sinistre twit se voulait sans doute un trait d'esprit... de bien peu de spiritualité qui témoigne d'une abyssale homophobie (ou bêtise dirai-je par... charité) dont avec toute l'hypocrisie catholicarde dont elle est capable Mme B se défend, bien sûr, quelle honte, quelle honte, comment être aussi inhumaine ou sotte ?
Mon dieu (sic), quand je pense aux milliers de jeunes LGBT en cours de prise de conscience et d'affirmation qui doivent avaler toutes ces avanies, ces infamies.
Et pendant ce temps les élus de droite ratiocinent sur la révolution athropologique (non mais, rien que ça !), le changement de civilisation (de quoi parlent-ils les expulseurs de Roms en bas âge) que serait l'ouverture du mariage et de ses droits aux couples de même sexe, ça tonitrue, ça effet de manches, ça postillonne et ça éructe, ça s'indigne et ça s'élève.
Quelle dérision, quelle bassesse.
Et les élus de gauche, couards comme à l'ordinaire, au lieu de leur river leur clou et de dire qu'il y a d'autres enjeux plus vitaux auxquels allouer ces quinze jours de débats et qu'on va, zou, aller vite, sont là à jouer le jeu, et gni et gna, donner du temps au temps (à la diversion, non ?) et les effets de manche sur les libertés, le progrès, la justice. La ministre a été très bien oui, mais j'aimerais tant autant d'émotion sur le million et de mi de femmes seules qui élèvent des enfants dans les conditions de temps partiel contraint, manque de services sociaux et tutti quanti, mais voilà nos élus sont sensibles à la "souffrance" des anti qui les toucherait, la souffrance ! Ces calottins de monseigneurs avant toute chose devraient s'excuser auprès de homosexuel/les du millénaire de persécutions qu'ils leur ont fait subir, des terreurs, dépressions, inhibitions, suicides qu'ils ont sur la conscience sous leur calotte, et toute repentance bue se taire, se taire, se taire et se terrer dans leurs sacristies.
Evidemment pendant ce temps on entend moins les PSA/Renault et autres hurler à ce gouvernement qu'il ne tient pas ses promesses, qu'il est pieds et poings liés aux intérêts des actionnaires, on les voit moins se débattre pour que quelques dizaines de milliers de travailleurs et familles de plus n'aillent pas basculer dans la misère promise aux chômeurs aujourd'hui (mais oui), voilà on entend moins dire qu'il va falloir rogner les retraites, les prestations familiales, les prestations maladies, et massivement comme l'explique aujourd'hui le monde et le sussurent d'un air préoccupé les caciques socialistes.
On entend moins piailler des ministres intègres (que rien de tout cela ne va affecter), qu'il va falloir encore et encore (depuis quarante ans) faire des sacrifices, et de larmoyer que ces mesures vont encore peser sur les plus pauvres, mais comment faire hein, comment ? comment ? Bon, le CAC quarante bat tous ses records au point qu'on parle déjà de bulle boursière (va falloir des milliards pour les renflouer comme les banques ?).
Mais voyez-vous même si la colère enfle, si la misère et la douleur prospèrent, être un "homme d'état" pour ces gens de gauche là, un vrai, c'est savoir "prendre des mesures courageuses" autrement dit faire une fois élus le contraire de ce qui les a fait élire. Le contraire, droit dans ses escarpins de député ou de sénateur.
Quelle sinistre dérision !