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Billet de blog 30 janvier 2017

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Mélenchon, la roche tarpéïenne ou on vous l'avait bien dit.

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Au premier frémissement du PS voilà que le candidat de "l'insoumission à la française" se retrouverait 5° de liste et derrière le socialiste honni selon un premier sondage. On leur a dit, à ses soutiens que ça leur pendait au nez. Et si cela se confirmait, il serait bon et pas de bonne guerre, mais bon pour la réflexion des affolés de l'unité à n'importe quel prix (et de n'importe quel héraut) qu'ils en tirent quelques enseignements même s'ils sont cruels et amers.

Risquerait-on d'en être là si les camarades qui le soutiennent au lieu de s'aligner béatement sur son autoproclamation stratégique, programmatique et personnelle, s'étaient un tantinet battus... on sait bien que le personnage est dur à faire bouger : il était révolutionnaire avant d'être mitterrandien, il avait raison ! Il fut mitterrandien quand celui-ci fit sa reddition monétariste, europeolibérale et "de la rigueur", on ne pouvait pas faire autrement la révolution était passée, il avait raison, puis il fut ministre sous Jospin qui quand même Vilvorde, le pré traité de Lisbone... mais bref, il avait encore (un peu) raison. A l'entendre bien sûr.

Mais voilà, fallait-il aussi angéliquement l'entendre sous prétexte qu'il y avait le feu à la gauche de la gauche ? En serait-on là où on risque d'en être si ses soutiens avaient, du sein de la mélenchonie, mené, sans nous excommunier nous qui n'en étions pas, les saines bagarres (qui nous en auraient rapprochés) sur les points suivants que nous leur avons maintes et maintes fois exposés, en vain ?

1) pour qu'un débat de programme, inclusif, soit ouvert avec toute la gauche de la gauche, avec pour but de construire une plateforme commune genre "programme d'urgence partagé", qui aurait cherché et fait consensus sinon unanimité, écartant ce qui divise trop,

2) pour que sous une forme ou une autre, dans cette foulée, un collectif d'organisations, d'associations voire de structures syndicales soit le support unitaire, la caisse de résonnance et le garant de l'orientation consensuelle de la candidatur, sans pour autant, certes, en être le carcan décisionnel et tâtillon,

3) pour que le candidat ne joue pas sa partition en solo altier, avec à l'appui rodomontades et moi-je, glissements verbaux  et sémantiques malencontreux (pour le moins) bref pour qu'il ne construise pas sa campagne sur ses lubies souvent douteuses entre cocorico et (III°) république, qu'hélas le plus souvent ces dits soutiens ont préféré parfois le rouge au front et le doute au ventre soutenir/justifier/soumettre à une exégèse alambiquée contre vents et marées...

4) pour que dès lors les collectifs à la base aient une vie plurielle, autonome, créative avec coordination pour préparer l'avenir et non l'esprit sectaire et autoproclamatoire de FI sans parler de la verticalité de commandement !...

Si ces mauvais présages sondagiers persistaient, la descente de trip pourrait être douloureuse et surtout, surtout... démobilisatrice pour beaucoup alors que, quelle que soit l'issue de ces élections nous aurons besoin d'être nombreux, enthousiastes et autant unis que possible pour affronter la suite qui promet...

Le pire dans tout ça, qui serait réjouissant pour un esprit caustique mais désolant pour qui fait de la politique,  c'est que Mélenchon pourrait se trouver pris au propre piège de son aveuglement d'autoproclamé si demain sur les échelles sondagières il se muait en ce "candidat inutile" dont il se gaussait la semaine dernière, qu'il priait avec ironie et hauteur de bien vouloir se rallier à son panache. Et si, crash final, il se voyait sommé en smach retour, au nom de... l'unité bien sûr, ce trompe l'œil qui transforme facilement en gogo tant de militants pourtant aguerris et déterminés, s'il se voyait sommé donc de se retirer pour Hamon face à la droite ou à Macron. Cette argumentation fallacieuse du candidat inutile et de l'unité "du peuple" et (non des travailleurs plus très mainstream) laisserait alors la gauche de la gauche accusée de "faire perdre" face à la droite en cas de maintien, ou bien orpheline de toute fierté et de toute autonomie politique devant un PS revanchard et bien évidemment prêt dès le lendemain à tous les renoncements et toutes ses ordinaires turpitudes.

Quel gâchis ce serait.

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