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Billet de blog 30 octobre 2015

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Pour une candidature anticapitaliste à la présidentielle : OB.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Oui, une candidature anticapitaliste et Olivier Besancenot dans cette fonction. On ne peut pas passer cette nouvelle échéance politique avec une candidature au rabais, des caciques se disputant les lambeaux d’une gauche en déshérence, les ânonnements infra marxiste d’une sempiternelle candidature de « pédagogie ».

Une plateforme autour de quelques points clés bien identifiés fera facilement consensus tels la rupture avec les traités européens et donc l’austérité, la reconstruction des services publics vers leur gratuité, l’emploi avec un revenu minimal décent pour tous et la baisse massive du temps de travail, la transition énergétique, financement par la taxation du capital, des transactions financières et des hauts revenus, la réquisition des logements vides, l’accueil des réfugiés et l’arrêt des interventions armées…

Il nous faut une candidature anticapitaliste ralliant celles et ceux pour qui le capitalisme est devenu définitivement insupportable, inadmissible, non réformable. Pour qui son dépassement est l’urgence des urgences englobant toutes les autres urgences économiques, sociales, climatiques, culturelles. Pour qui ses institutions, de l’entreprise aux états, doivent être radicalement transformées, et leurs traités, leurs droits, leurs formes politiques et sociales abrogées.

Ils, elles sont nombreux, ils elles doivent pouvoir se reconnaître et s’investir dans le soutien à cette campagne sans avoir à passer par les fouches caudines des accords de ou entre partis dont les errances et les pusillanimités ont lassé.

Une candidature anticapitaliste qui donc ne signifie pas une candidature du NPA qui ne saurait sauf autoproclamation sectaire, être le dépositaire du label encore moins garant d’une légitimité.

L ’anticapitalisme aujourd’hui déborde plus que largement (et c’est peu dire) l’aire d’influence des uns et des autres. Les 2/3 du NPA ont une vue étriquée voire carrément restrictive de l’anticapitalisme, Lutte Ouvrière n’y voit que poudre aux yeux confusioniste, et dans le FG les questions de son indépendance intrinsèque d’avec le PS comme son antinomie avec les démarches institutionnelles ne sont toujours pas résolues. Ces considérations doctrinaires sont loin de la révolte rageuse contre le capitalisme qui travaille en ce moment les tréfonds de notre société.

Olivier Besancenot est le bon homme, au bon endroit, au bon moment, ça peut paraître puéril ou « groupie » de l’affirmer, mais c’est ainsi. Sa situation de postier qui n’en démord pas, le discours qu’il développe jour après jour avec constance et passion mais surtout une cohérence souvent remarquable dans la défense de son "camp social", son implication personnelle dans les mobilisations, le ton et l’attitude retenus qu’il observe dans la « gauche de la gauche »  le distinguent sans conteste du marigot des coups bas politiciens, des effets d’annonce tonitruants, des polémiques de répartition de mandats etc… qui gangrènent la vie, la pensée et l'image de la gauche dite radicale, sans parler des dérives chauvines ou des renoncements idéologiques d'une gauche intellectuelle en décadence droitière.

Il porte dans le paysage des luttes et le brouhaha médiatique, cette parole qui le dépasse et ne lui est pas propre. Il est exactement un « porte parole » et pas celui d’un parti.

Certes il s’y est refusé par le passé pour ne pas devenir l’éternel candidat et par souci de rotation des fonctions et mandats, mais aussi parce qu’on ne peut dans un parti sérieux mettre en minorité l’orientation de son porte parole et, pour des raisons utilitaristes de notoriété, lui demander ensuite d’être candidat. C’est politiquement inconséquent et humainement détestable.

Une candidature anticapitaliste disions-nous et non le candidat d’un parti. Cela signifie de faire appel à la création d'un réseau de soutien autonome, structuré de façon lâche et dynamique sans aucun représentant de partis ou courants organisés qui ne manqueraient pas de s’y disputer l’hégémonie (ce qui ne les empêche pas de mener leurs campagnes autonomes). Un tel réseau peut fonctionner par autofinancement via une plate-forme de dons (dont les juristes devraient peaufiner la légalité).

S’il y a une autre candidature aussi indépendante et identifiée que Besancelot, pas de problème.

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