PARIS le 28 décembre 2011
Jacques-Marie BOURGET
à Madame Nicolas Sarkozy
Présidence de République
Madame,
la vision du journal télévisé du 28 décembre à 13 heures sur France 2, m’informe quevous êtes intervenu en faveur d’une famille israélienne dont la fille a été écrasée par deux automobilistes français, dans une rue de Tel-Aviv.
Dans la foulée de ce désir de justice, je me permets de vous faire savoir que, le 20 octobre 2000, à Ramallah, j’ai été victime, hors de toute scène de guerre, du tir délibéré d’un agent israélien. Poumon perforé par une balle de M16, miraculé grâce aux secours palestiniens, je garde de graves séquelles de ce qui a été qualifié par la justice de notre pays de « tentative de meurtre ». Notons accessoirement que Président de la République n’a pas une seule fois posé la question de cet attentat aux autorités israéliennes.
J’ai déposé une plainte devant le TGI de Paris. Après deux années de silence le gouvernement israélien, contrevenant ainsi aux accords signés avec la France, a décidé de ne pas répondre à la demande d’enquête des juges français.
Déjà dans la passé, par le truchement de Valeria Bruni-Tedeschi, votre sœur qui venait de peser sur le destin en exigeant la libération d’Ingrid Betancourt, j’ai tenté de vous faire connaitre ma situation (voir la copie d’une « Lettre ouverte » publiée par Bakchich.fr). Le tout sans la moindre réponse.
Puisqu’il m’est difficile de croire que, dans la situation d’une victime israélienne vous et notre justice se mobilisent (et c’est tant mieux) alors que l’inverse n’est pas vrai quand elle est française… Je vous adresse ce courrier très interrogatif sur ce qui fait que, si j’ai bien compris, nous sommes tous égaux mais d’aucuns sont plus égaux que d’autres.
Je vous pris de croire, Madame, à l’expression de ma considération distinguée.
Jacques-Marie BOURGET
PARIS le 28 décembre 2011
Jacques-Marie BOURGET
Journaliste
à Nicolas SARKOZY
Président de la République
Monsieur le Président,
le journal télévisé du 28 décembre, à 13 heures sur France 2, m’informe que Madame Nicolas Sarkozy est intervenue afin d’encourager la démarche de citoyens israéliens, très justement accablés par un fait divers. Leur fille a été écrasée par deux chauffards de nationalité française dans les rues de Tel-Aviv. Il est même précisé que notre justice est prête à juger le dossier en France.
Cette information est, pour moi, une très bonne nouvelle qui marque un changement de politique. Très grièvement blessé par un agent israélien à Ramallah, j’ai déposé une plainte devant le TGI de Paris pour « tentative d’assassinat ». Hélas, après deux années de silence, le gouvernement israélien, en contradiction avec les accords signés, a refusé de collaborer avec la justice de notre pays. Je suis donc aujourd’hui convaincu que la collaboration - envisagée dans le cas de cette jeune femme victime d’un accident de la route - indique que vous allez sans aucun doute exiger la réciprocité judiciaire de la part des dirigeants d’Israël.
C’est avec soulagement que j’enregistre l’évolution de votre position sur les accords bilatéraux de coopération judiciaire pris en 1959 par le général De Gaulle. En effet, depuis bientôt cinq années, en, dépit de multiple courriers, les miens et ceux de mon avocat Me William BOURDON, je n’ai jamais eu la chance d’obtenir, sur le sujet, la moindre réponse de votre part.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de ma considération distinguée.
JM BOURGET