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Billet de blog 2 mai 2018

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Journée de la déportation 29 avril 2018 Allocution de Jacques Myard

Il y a des noms à jamais indicibles Maïdenek, le 3 novembre 1943 les SS exterminent à la mitrailleuse 18 000 personnes sur une musique joyeuse, ce moment est pour eux la « fête des moissons ».

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 Il y a des noms à jamais indicibles

Maïdenek, le 3 novembre 1943 les SS exterminent à la mitrailleuse 18 000 personnes sur une musique joyeuse, ce moment est pour eux la « fête des moissons ».

Il y a des noms dont chaque lettre écorche la bouche

Belzek, 555 000 personnes y sont tuées

Il y a des noms chargés de sang

Treblinka assassine 750 000 victimes

Il y a des noms où la mort est le destin de chacun

Sobibor, 200 000 juifs tués

Il y a des noms que le genre humain ne peut oublier

Chelmno, 150 000 juifs et tziganes suppliciés

En ces lieux maudits, le mal, le meurtre, l’assassinat étaient la règle commune, le destin commun.

Résistants et patriotes se sont levés contre les barbares

Résistants et patriotes sont restés debout jusqu’à la mort pour ne pas se laisser avilir, pour ne pas perdre la face humaine.

Il ne leur restait alors plus que la prière afin de ne pas lâcher prise.

Cet enfer, cette foire à l’homme sont nés dans un endroit de paix où l’âme se laisse porter et bercer par la beauté naturelle des lieux, à la villa Marlier, à Wannsee.

En deux heures, le 20 janvier 1942, sous la conduite de Reinhard Heydrich, les SS scellent le sort des juifs et les envoient à la mort.

« Quand vous vous êtes en allés

Au-devant de la vie sordide

Les wagons fuyaient le ciel vide

Le malheur ouvrait le chemin

Dans l’herbe arrachée des talus

Naissait une rosée de sang. »

Louis Parrot

«  Le ciel est au-dessus du camp

Plein de nuages

Des corbeaux volent lourdement

Près des carnages. »

Charlotte Serre

«  Mon Dieu, je voudrais vous dire un mot et pardonnez-moi s’il est dur car c’était dur ... C’était des femmes. Des soldats sont venus les chercher, les ont emmenées en troupeau à la gare, les ont poussées dans les wagons. Elles sont arrivées à Ravensbrück. Les mortes ont été brûlées, les vivantes ont été battues. »

Micheline Maurel

« Gris est le ciel et le cœur affligé

depuis que dans les baraques nous sommes châtiés

et pourtant si le barbelé ne retient plus la souffrance,

laisse-nous te dire l’espérance. »

Jacob Schmitt

«  J’entends la faim,

j’entends la soif,

j’entends la haine,

je vois le nu des chairs

sous un horizon de balafres. »

Seghers

« Les corps en cendres sont réduits au crématoire,

jetés en des sillons maudits,

vaine est la gloire

que trouver au bout de chemin une rafale

qu’espérer pour son lendemain un dernier râle. » 

Charlotte Serre

Tous les matins du monde sont sans retour

Et pourtant, toi l’enfant juif aux bras levés du ghetto de Varsovie

Et pourtant toi le pendu d’Auschwitz au son de l’orchestre,

Et pourtant toi la femme décharnée de Ravensbrück

qui garde l’espoir de l’humanité chevillé au cœur

Et pourtant toi la tzigane stérilisée

Et pourtant toi la mère fusillée du block 11

qui étreint son enfant dans la mort,

Et pourtant toi l’enfant innocent d’Izieu déporté

Oui, toi, tu vis, je le sais

Tu vis en moi

Oui, toi, tu hantes à jamais l’âme du genre humain

Oui, toi par-delà la mort, tu incarnes le refus de la honte

Oui, toi au-delà de l’horreur, tu as toujours gardé au fond de toi

une plainte tenace, l’espoir.

Tous les matins du monde sont sans retour

Mais la haine est de retour tapie dans l’ombre de la cité

Le crime veille toujours, prêt à frapper

Le fanatisme islamique arme le terroriste

pour tuer lâchement le mécréant, le chrétien ou le juif.

« C’est l’été qui s’en va

sur le sang et la Seine

C’est le cœur qui ne bat

Qu’au-delà de sa peine

C’est l’attente et les loups

Qui se vêtent de crimes

Et ce chant votre cri

Mes frères morts pour nous. »

Seghers, Carré blanc

Frères immolés dans le plus terrible des camps,

Frères immolés, ton sacrifice nous oblige

C’est en ton nom que je me lève contre les nouveaux barbares

C’est en ton nom que l’humanité garde le bien le plus précieux qui soit,

l’âme de la fraternité, pour qu’à chaque printemps

les lilas puissent refleurir dans la beauté du soleil.

Honneur à tous les martyrs des camps !

Vive la République !

Vive la France !

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