Le 11 février 2013 le pape Benoît XVI a rendu publique son abdication. Cette nouvelle apparut comme une grande surprise. La dernière fois qu’un pape avait quitté sa fonction était en 1415
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À la nuit tombée, la foudre a frappé la basilique Saint-Pierre de Rome. Une photo de l’impact a fait la une des journaux. Elle a été diffusée dans les actualités et a fait le buzz sur Twitter, accompagnée de réactions d’(in)crédulité de ce genre : « Quelques heures après la démission de Benoît XVI, la foudre frappe le Vatican ET quelqu’un filme la scène. J’aime le Seigneur. », « La foudre a frappé la basilique Saint-Pierre du Vatican après la démission du pape. Dieu a-t-il une connaissance pratique de Photoshop ?!?!
Photoshop ou pas, une chose était claire : cela ne pouvait pas être une coïncidence. Une coïncidence est rarement reconnue comme telle. Les gens sont des conteurs d’histoires. Un drame réclame une raison et un but, un lien significatif entre une cause et un effet. On n’accepte souvent pas l’idée qu’un évnement remarquable se soit produit seulement par hasard. À tort, car Dieu joue aux dés plus souvent qu’on ne le pense.
À quel point est-ce exceptionnel que la foudre frappe ? Les coups de foudre ne sont pas fréquents, mais ils ne sont pas non plus extrêmement rares. Les recherches par satellite suggèrent que la foudre frappe dans le monde environ quarante fois par seconde. Même si tous les impacts n’atteignent pas la Terre, cette quantité crée un énorme potentiel d’« impacts remarquables », ou d’impacts ayant de graves conséquences pour des personnes. Avec un grand nombre en jeu, les coups de chance ne sont jamais loin.
Mais si certains modèles de coïncidence sont aléatoires, d’autres ont en effet une cause plus profonde. Comment le savoir ? L’approche correcte consiste à évaluer les deux possibilités — coïncidence ou causalité — à la lumière de l’ensemble des preuves.
Prenons l'exemple de la foudre tombée au Vatican, filmée au bon moment. Le photographe de presse, qui a pris la photo, déclara plus tard dans une interview qu’il s'était posté ce soir-là sur la place Saint-Pierre. Il avait vu qu’un orage grondait. Il a alors gardé son appareil photo pointé vers la basilique, car on pouvait s’attendre à ce que la foudre frappe. Cela s'est d’ailleurs produit plusieurs fois et, lors d’une de ces frappes, le photographe a appuyé sur le bouton au bon moment.
Cette explication rend la photo en question beaucoup moins incroyable. L’impact était accidentel, mais il y avait aussi une intention dans cette affaire. Le photographe est arrivé au bon moment et s'est placé au bon endroit, pour une photo impressionnante au cours d’un orage menaçant. Il s'était bien préparé pour donner un coup de main au hasard
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Chapitre du livre de Maarten Boudry et Jeroen Hopster : Alles wat in dit boek staat is waar… en andere denkfouten. Kalmhout (Belgique): Pelckman, 2019, 216 p. (p. 34-36).
Traduit du néerlandais par Jacques Van Rillaer