L’article, dont nous publions ci-dessous des extraits, a paru dans Le Cercle Psy, 2013, n°9, p. 20-27. Il a été réédité dans Freud et la psychanalyse de J.-Fr. Marmion (Éditions Sciences Humaines, 2015, p. 123-134).
Le 15 novembre 2012, Philippe Val, directeur de France Inter, répond au médiateur dans l'émission Service public. Des auditeurs ont écrit pour se plaindre d'une récente « journée freudienne » sur la station : « Pourquoi pas une journée sur l'astrologie ? Pourquoi n'avait-on pas entendu de contradicteurs de la psychanalyse, Michel Onfray par exemple ? » En réponse, Philippe Val assimile les adversaires de Freud à des gens « soucieux de nationalisme, d'ordre, de rangement, de dressage de l'individu ». Il n'était donc « pas question de donner la contradiction ». Et d'ajouter : « Si vous voulez faire une journée sur Darwin (…), est- ce que vous êtes obligé de faire venir des créationnistes toute la journée ? »
Philippe Val fait un sort particulier au Livre noir de la psychanalyse (1), qui avait provoqué une polémique lors de sa parution : « Le Livre Noir de la psychanalyse, un livre d'ailleurs à tonalité… avec des auteurs, disons assez louches, plutôt marqués à l’extrême droite, et une extrême droite qui ne sent pas toujours très bon, mais apparemment ça n'a choqué personne » (2). […]

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Philippe Val
Entendre le directeur d'une radio publique suivre le mouvement, délivrer des brevets de fascisme, édicter ce qui est scientifique ou non, vaut bien une petite enquête. Je demande donc un entretien à Philippe Val, pour savoir ce qui lui inspire ces accusations. Quels passages du Livre noir, par exemple, quelles conversations avec quels spécialistes ? Son assistante laisse espérer que ma démarche va aboutir, et puis non... […]
D'où vient la rumeur ?
Mais qui soufflerait à Philippe Val ce qu'il faut penser du Livre noir ? Laissons l'historien et philosophe Mikkel Borch-Jacobsen (3), professeur à l'université de Washington à Seattle, lancer l'accusation :
« J'ai toujours été à gauche, et même à l'extrême gauche. À deux reprises, j'ai demandé un droit de réponse parce qu'on m'avait traité publiquement, par écrit, de révisionniste, de négationniste. Mais pour qu'il vous soit accordé, il faut menacer d'une action en justice. J'ai rappelé combien ces termes étaient extraordinairement blessants, d'autant que je suis marié à une Juive dont la quasi-totalité de la famille est morte dans les camps. Mon beau-père, lui, est revenu d’Auschwitz et porte toujours son matricule sur le bras, il n'empêche, la rumeur continue, constamment. Une fois qu'elle est lancée, on ne peut pas l'arrêter. C'est comme un train en marche. Plus on la dément, et plus elle se répand. J'en veux beaucoup à Elisabeth Roudinesco, parce que c'est elle qui en est délibérément à l'origine. »

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Elisabeth Roudinesco
Historienne, directrice de recherches à Paris VII et rattachée au département d'Histoire de l'École Normale Supérieure, Élisabeth Roudinesco ne manque jamais de présenter la psychanalyse comme un humanisme face aux thérapies cognitivo-comportementales (TCC), qu'elle désigne inversement comme des machines à « dresser », à animaliser l'humain.
Je la contacte pour avoir son opinion sur la « journée Freud » de France Inter, sur les propos de Philippe Val, et sur les maux dont on l'accuse. Voici sa réponse : « Je n'ai pas à donner une appréciation sur des propos, qu'à ma connaissance, Philippe Val n'a pas tenus et que vous rapportez sans le moindre jugement critique quant à vos sources. Je n'ai pas davantage à répondre à des rumeurs. (…) Quant aux auteurs du Livre noir de la psychanalyse dont vous vous faites le porte-parole et qui se plaignent apparemment de n'avoir pas été invités le 9 novembre à France Inter en affirmant que cette journée aurait été un acte de propagande en faveur de la psychanalyse et des psychanalystes, je vous rappelle que ladite journée n'était pas consacrée à la psychanalyse mais à Sigmund Freud. (...) C'était une journée de haut niveau avec des chercheurs et des personnalités incontestables. Elle a d'ailleurs, pour ces raisons, recueilli un très vif succès. Que cela ne plaise pas à ceux qui colportent des rumeurs, je le constate sous votre plume, mais cela ne me concerne pas. » Histoire de la rassurer sur ma santé mentale, je lui adresse le verbatim des propos tenus par Philippe Val sur France Inter, ainsi qu'un lien vers un podcast pour qu'elle puisse écouter l'émission en question.
« Si tu n'as rien à dire de plus beau que le silence, tais-toi », dit le proverbe. Élisabeth Roudinesco, suite à mes précisions, respectera le plus profond silence. C'est donc sans son concours que nous allons tenter d'y voir plus clair. Pourquoi est-elle accusée (à tort ou à raison, nous allons le voir) de répandre la rumeur que les opposants à Freud sont des antisémites ? Pour le rôle qu'elle a joué durant trois débats.
Acte I : Freud à Washington
Au milieu des années 1990, à Washington, la Bibliothèque du Congrès doit consacrer une exposition au fondateur de la psychanalyse. C'est alors que 42 intellectuels signent une pétition pour déplorer que le comité d'organisation ne prenne pas en compte les travaux d'historiens revisitant la légende de Sigmund Freud.
L'exposition est annulée, officiellement pour des raisons financières, mais Elisabeth Roudinesco y voit l'influence de la pétition.
Le 26 janvier 1996, la psychanalyste publie dans Libération une tribune intitulée « Le révisionnisme anti-freudien gagne les États-Unis ».
Révisionnisme ? « Dans les pays anglo-saxons, précise Mikkel Borch-Jacobsen, il est courant de parler de révisionnisme historique. L'historien qui révise une certaine version de l’Histoire est forcément “révisionniste”, ce qui n'a aucun rapport avec la négation de l'Holocauste. Elisabeth Roudinesco ne dit pas que les pétitionnaires sont antisémites, d'autant que nombre d'entre eux sont juifs. Mais dans le contexte français, avec un tel terme, la rumeur s'étend tout de suite. »
Elisabeth Roudinesco prend pourtant soin de préciser, en note, ceci : « Le terme est à prendre, ici, au sens classique d'une révision historiographique, qui n'a rien de commun avec les révisionnistes négationnistes des génocide des Juifs et des Tsiganes. » Certes l’ambiguïté est ici dissipée. Mais alors pourquoi user d’un terme impropre, qui sera ensuite repris dans plusieurs de ses écrits ?
Acte II : Mensonges freudiens
En 2002, les éditions belges Mardaga acceptent de publier un livre refusé de partout en France, Mensonges freudiens, signé par le psychologue Jacques Bénesteau. Plus virulent et sarcastique encore que le futur Livre noir, l'ouvrage, qui récapitule les travaux des historiens de Freud déconstruisant la légende officielle, reçoit le prix de la Société française d'histoire de la médecine (SFHM), à l’unanimité.
En 2003, le très à droite Club de l'Horloge décide de décerner à Elisabeth Roudinesco son prix Lyssenko, attribué chaque année à une personnalité qui a « par ses écrits ou par ses actes, apporté une contribution exemplaire à la désinformation en matière scientifique ou historique, avec des méthodes et arguments idéologiques ». […]
Peu après, dans le numéro 27 de la revue Les Temps modernes, Elisabeth Roudinesco contre-attaque. Tout en évoquant à nouveau une « école dite révisionniste », elle accuse Mensonges freudiens d'être empreint d'un « antisémitisme masqué ». Jacques Bénesteau et Henry de Lesquen, président du Club de l'Horloge, l’attaquent en diffamation. […] Jacques Bénesteau, lui, s'est choisi l'avocat de Jean- Marie Le Pen... Le 2 juin 2005, il est débouté et ne fera pas appel. Depuis, il s'est fait singulièrement discret.
Acte Ill : Le Livre noir de la psychanalyse
En 2004, un rapport de l’Inserm estime les TCC plus efficaces que la psychanalyse pour la prise en charge des troubles mentaux, à l'exception des troubles de la personnalité (4). Le document provoque un tel tohu-bohu que Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, annonce devant un parterre de lacaniens, en février 2005, qu'il enterre le rapport. Ce qui lui vaut une standing ovation. Mais donne l’idée du Livre noir : le quatuor jugé nauséabond par Philippe Val tire à boulets rouges sur la psychanalyse en coordonnant près de quarante auteurs, dont le tiers sont d'ailleurs juifs. « Si les psychanalystes avaient pris acte des conclusions du rapport, et avaient accepté de se cantonner à la prise en charge des troubles de la personnalité ou à l'analyse sans prétention thérapeutique, on aurait dit qu'ils s'inclinaient avec grâce et on n'aurait jamais fait Le Livre noir, explique Jean Cottraux. Je n'y aurais pas investi une once de mon temps. En voulant faire interdire un rapport scientifique de la République par des moyens bizarres, ils se sont tiré une balle dans le pied. Et ils continuent. Ils vont terminer complètement discrédités. »
Le 1er septembre 2005, pour accompagner la sortie du Livre noir, Le Nouvel Observateur publie un dossier intitulé « Faut-il en finir avec la psychanalyse ? » Le rédacteur en chef, Laurent Joffrin, qui nourrissait pourtant un a priori plutôt favorable à la psychanalyse, met alors les pieds dans le plat : il écrit qu'Élisabeth Roudinesco lui aurait déconseillé de parler de l'ouvrage sous prétexte qu'il était « politiquement louche, à la limite de l'antisémitisme ».
L'intéressée exerce à nouveau un droit de réponse : « Je n'ai jamais parlé d'antisémitisme à propos du Livre noir, et vous faites là une malheureuse confusion avec un précédent ouvrage (Mensonges freudiens, n.d.l.r.) dans lequel j'avais, en effet, décelé de l'“antisémitisme masqué”. J'affirme, au contraire, qu'il n'y en pas trace dans Le Livre noir. » Cette mise au point noir sur blanc n'empêche pas une autre rumeur de se répandre (à laquelle Elisabeth Roudinesco est étrangère) : la journaliste du Nouvel Obs en charge du dossier sur Le Livre noir, elle, n'aimerait pas les Juifs...
[…]
Une longue histoire
Mais remontons encore dans le temps. Bien avant Mensonges freudiens, Le Livre noir, ou Le Crépuscule d'une idole de Michel Onfray, les anti-Freud étaient-ils assimilés à l’extrême droite, ou s'agit-il d'un phénomène récent ? « C'est une aberration qui a une longue histoire, explique Mikkel Borch-Jacobsen. C'est en fait Freud lui-même qui avait lancé cette idée en 1914, dans son Histoire du mouvement psychanalytique, où il suggérait que des préjugés raciaux avaient joué dans sa rupture avec Jung. De même, dans un article de 1925 pour la Revue juive, il n'excluait pas l'antisémitisme pour expliquer la résistance à la psychanalyse. » Mais sans même parler des nazis, il y a bien eu des antisémites parmi ceux qui dénigraient la psychanalyse comme « science juive » ! « Bien sûr, c'est évident, lâche Mikkel Borch-Jacobsen. Mais toute critique de la psychanalyse n'est pas pour autant antisémite. Soyons clairs : parmi les critiques de la psychanalyse à Vienne, il y avait des Juifs ! Karl Kraus, converti au catholicisme, Ludwig Wittgenstein, Karl Popper, sans compter les dissidents de Freud comme Alfred Adler ! »
L'assimilation des anti-freudiens aux fascistes semblant aujourd'hui un phénomène franco-français (voir encadré p. 23), qu'en pensent les spécialistes de la diffusion de la psychanalyse en France ?
Prenons le psychanalyste Alain de Mijolla, auteur d'un triptyque monumental sur la question (5). En 2010, dans un article commandé pour la revue Sciences Humaines, le « grand frère » du Cercle Psy il écrivait, à propos de la suspicion d'antisémitisme avancée par Freud lui-même envers ses détracteurs : « N'en sommes-nous pas encore et toujours, sous des apparences différentes, au même point aujourd'hui ? (6).
Le moment est venu de lui demander des précisions. En réponse, il m'écrit ceci : « Je ne suis pas assez au courant des écrits du Livre noir ou de Michel Onfray (je me suis évité la corvée de les lire...) pour les taxer d'antisémitisme. Je pense toutefois qu'il faut distinguer les attaques ad hominem faites à Freud qui, obligatoirement, sont empreintes d'un antisémitisme qui ne se déclare pas comme tel (ce n'est pas la mode...) mais n'en demeure pas moins sous-jacent. J'ignore les tenants de l'extrême droite et ne lis aucune de leurs publications... Désolé de ne pouvoir vous en dire plus. »
Essayons quelqu'un d'autre, qui, cette fois, ne soit pas psychanalyste. Annick Ohayon, par exemple, auteure de Psychologie et psychanalyse en France. L'impossible rencontre (1919-1969) (7). Que pense-t-elle de l’équation « antifreudiens = antisémites » ? « D'un point de vue historique, en France, cet amalgame n'est évidemment pas justifié : les premiers critiques de la psychanalyse — Georges Dumas, Charles Blondel ou même Henri Piéron — étaient d'authentiques républicains, plutôt de gauche. Et il y avait parmi les pionniers du mouvement freudien des gens très à droite et plutôt antisémites — Édouard Pichon, et, dans une moindre mesure, René Laforgue et Angelo Hesnard. Les jeunesses de Jacques Lacan et de Françoise Dolto ne sont pas très à gauche non plus ! Il y a là une filiation maurrassienne qu'il faudrait examiner de près. Et dans les années 1950, les adversaires les plus déterminés étaient communistes. Alors, vous voyez, ce n'est pas si simple. Il me semble qu'il faut distinguer deux choses : les attaques concernant la psychanalyse comme méthode thérapeutique, qui peuvent venir de n'importe où, et surtout du corps médical, et celles qui concernent l’homme Freud et la doctrine, qui sont plus idéologiques — et plus récentes. Le Livre noir de la psychanalyse s'inscrit plutôt dans ce cadre. »
Elle me conseille de m'adresser à un historien, spécialiste à la fois de la psychanalyse et de l’antisémitisme. Excellente piste ! Je dégaine ma plus belle plume, je le sollicite. Il me répond d'une phrase : « Sur le sujet de votre enquête, je ne dispose pas d'informations qui me permettraient de répondre à vos questions. »
[…]
Voilà le genre d'article qui devrait me fâcher avec tout le monde ! Et il y aura bien aussi quelqu'un pour me taxer d'antisémitisme. Ou pour prétendre que je suis « assez louche » et que je sens mauvais. Allons, il faut écouter la voix de la sagesse et renoncer. Ma décision est prise : tant pis, je n'écrirai pas cet article. Oups. Trop tard.
Un débat bien de chez nous
Se faire traiter de fasciste quand on n'aime pas Freud, est-ce spécifiquement français ou universel ? Demandons à Jacques Van Rillaer ce qu’il en est outre-Quiévrain : « La France, depuis Vichy, est beaucoup plus sensible à ce problème que nous. L'extrême droite reste une menace réelle : on comprend que cet argument marche mieux, et que des gens se sentent sincèrement touchés. Mais ce type de qualification, ici en Belgique, nous paraît tellement grotesque que personne ne prend ça au sérieux. »
Et dans les pays anglo-saxons ? « Les controverses y sont beaucoup plus vives qu'en France, mais toujours argumentées, explique quant à lui Mikkel Borch-Jacobsen. On ne démolit pas les gens avec des rumeurs. Ici la rumeur est véhiculée par les médias, sans vérification. Si vous êtes médiatisé, vous pouvez dire n'importe quoi, ça passera. Ceux qui s'estimeront calomniés ne pourront pas, la plupart du temps, réagir, parce qu'à moins de faire intervenir un avocat, les médias n'accordent pas de droit de réponse. »
Didier Pleux est au diapason : « Aux Etats-Unis, je travaille avec des psychanalystes. En France, c'est impossible. Ce qui se passe en France fait rire les psychanalystes américains. Ces réactions outrées leur rappellent la rigidité des années 1950, quand Marilyn était sur le divan. Aujourd'hui, ils se questionnent sur le pourquoi des pathologies, par exemple, alors que les psychanalystes français ont des réponses à tout, de l'autisme jusqu'à la délinquance sexuelle, où tout vient schématiquement de la mère. En France, on est fier d'être en retard, cela signifie qu'on pense mieux que les autres. On comprend des textes obscurs, alors on se sent au-dessus de la masse. Mais à part Carla Bruni et l’intelligentsia parisienne, les cabinets d'analystes se vident. Les gens n'ont plus envie de réfléchir sur eux durant dix ans pour pouvoir prendre l'ascenseur. »
« En France, témoigne enfin Jean Cottraux, si vous avancez des réserves, des critiques, ou simplement un argumentaire scientifique envers la psychanalyse, vous ne pouvez être qu'un antisémite plus ou moins masqué. C'est la dernière ligne de défense : on ne prend pas en compte vos arguments. C'est une attitude parisienne, très minoritaire. C'est une emprise intellectuelle bon marché, où il n'y à pas besoin de savoir grand-chose de plus que ce qui est écrit. Le facteur historique déterminant, c'est qu'elle a permis à toute une frange de la petite bourgeoisie française d'être intellectuelle à peu de frais. »
Plutôt qu'un phénomène hexagonal, qualifier systématiquement de fascisme la critique de la psychanalyse serait donc purement germanopratin. Ce que Laurent Joffrin, du Nouvel Observateur, qualifiait, lors du scandale provoqué par Le Livre noir de la psychanalyse, de « terrorisme intellectuel en peau de lapin ».
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(1) Meyer, C., Borch-Jacobsen, M., Cottraux, J., Pleux, D., Van Rillaer, J. (2005) Le livre noir de la psychanalyse. Paris : Les arènes, 830 p. Nlle éd., 2010, 540 p.
(2) Les propos en question peuvent être réécoutés en ligne, à partir de la 39e minute : http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=501023
(3) Mikkel Borch-Jacobsen a publié notamment Les patients de Freud, éditions Sciences Humaines, 2011.
(4) Rapport « Psychothérapie, trois approches évaluées », Éditions de l’Inserm, février 2004.
(5) Freud et la France. 1885-1945, PUF, 2010 ; La France et Freud. 1946-1953, Tome 1, et Une pénible renaissance. D'une scission à l’autre. 1954-1964, Tome 2, PUF, 2012.
(6) Alain de Mijolla, « France : une diffusion tardive », Les Grands dossiers des sciences humaines n°21, « Freud, droit d'inventaire », décembre 2010/janvier-février 2011.
(7) La Découverte, 2006.