Argumenter comme le font les autres occidentaux, et Zelenski lui-même, sur le fait qu’en faisant trop de concessions sur l’Ukraine il « se fait avoir par Poutine », c’est se tromper sur Trump. C’est contreproductif et ne peut que convaincre Trump de lâcher définitivement l’Ukraine pourvu que Poutine sécurise le deal qu’il a passé avec le pouvoir ukrainien sur les terres rares.
Il serait plus judicieux de faire observer à Trump que céder l’Ukraine ne suffira pas à couper la Russie de la Chine. La Russie impérialiste a beaucoup trop à perdre dans sa rivalité avec la superpuissance américaine à se couper des pays du Sud dont la Chine est le leader. Aujourd’hui les Etats-Unis ne font plus que 25% du PIB mondial et non 50% comme à l’issue de la seconde guerre mondiale. Ils sont eux aussi, comme la Russie, isolés dans le monde comme le montre les votes à l’ONU, ou leur situation à l’OMC et dans les institutions de justice internationale.
Ces considérations prouvent aussi que, comme Trump, peu de monde fait cas de la résistance du peuple ukrainien elle-même.
Résistance pour : défendre le droit international, défendre le respect des élections libres de 1991 où, Crimée et Donbass compris, l’Ukraine a choisi l’indépendance, défendre la démocratie et le refus du régime de Poutine. En ce sens le peuple ukrainien depuis 3 ans se bat aussi pour nous. Les combines de Trump ne sont pas l’essentiel. Si le peuple ukrainien est fatigué de combattre seul ce ne sera que partie remise. Sa lutte aura d’ores et déjà freiné les appétits des deux superpuissances qui regarderont à deux fois avant de se lancer dans des invasions.