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Billet de blog 13 mai 2025

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En quoi l’Intelligence Artificielle appelle le communisme?

Un billet précédent a suscité des critiques à propos de l’IA. Ces critiques rejoignent celles que fait Guilano Da Empoli en introduction du livre du Grand Continent « L’empire de l’ombre » : Accusation d’être des « techno optimistes », des « adorateurs du feu ». Et c’est vrai ! Car le feu a sorti l’humanité de très grosses difficultés : le froid, la faim, les maladies.

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Le billet critiqué : jusqu’ici tout se passe comme prévu

Lorsque Salesforces, le leader de la relation client, le CRM, forte de ses 150 000 entreprises clientes dans le monde, annonce qu’elle prévoit dans l’année qui vient l’accroissement de son activité de 30%, mais grâce à l’IA sans embauche, c’est qu’effectivement celle-ci révolutionne en profondeur l’économie mondiale. Ce que confirment les artisans chinois travaillant pour Shein la grande plateforme de mode sino-singapourienne, forte de ses 150 millions de clients mensuels dans la seule Europe, grâce à l’utilisation de Chatgpt et Deepseek. On ne parle ici que des utilisateurs et non des centaines de milliers d’acteurs, des informaticiens aux prolétaires du clic nécessaires bien souvent encore pour valider les résultats et éviter les « hallucinations » de l’IA. Et on ne parle ici que de l’IA générative comme Chatgpt, Deepseek, Le chat, qui sont des outils d’IA grand public avec de nombreux biais. Mais lorsque l’IA est conçue et appliquée à des champs plus restreints, les progrès qu’elle permet, moins visibles, se font à la fois dans tous les domaines et en profondeur, de l’industrie à la santé en passant par l’architecture…

Envisageons ce que pourra donner Lila, l’IA orienté vers la recherche scientifique. Elle s’appuie sur une base de données -les différents acquis et publications scientifiques- confirmée, dégagée de la plupart des scories que véhicule Internet. Il y a là des possibilités d’expansion exponentielle de la recherche scientifique. Or même avant l’IA, les dépôts de brevets ont été multiplié par 4 entre les années 80 et aujourd’hui aux Etats-Unis ! Et la Chine a dépassé les Etats-Unis… Nous sommes à la veille d’une explosion encore inconnue des connaissances.      

LES CRITIQUES ADRESSÉES À L’IA :

Les peurs qu’ont entrainé toutes les avancées techniques et scientifiques comme celles concernant le chemin de fer sont restées célèbres. Si on laisse de côté les critiques incohérentes telle que « l’IA ne fonctionne pas, elle est bidon », et qu’en même temps « l’IA est très dangereuse », les principales critiques sont :

Le chômage : L’IA comme toute nouvelle technologie est accusée de développer le chômage. L’exemple de Salesforces cité plus haut semble le confirmer. C’est la vieille lutte des luddites contre l’introduction des machines à tisser dans l’industrie textile au 19ème siècle. Mais plus de 2 siècles d’expérience d’introduction de nouvelles technologies dans l’industrie, a montré que le chômage se développe justement là où les innovations techniques n’ont pas lieu. L’industrie automobile thermique allemande soufre aujourd’hui plus que l’industrie automobile électrique chinoise. La « destruction créatrice » décrite par Joseph Schumpeter est bien « une donnée fondamentale du capitalisme ».

L’IA sera utilisée à des fins militaires : c’est une « dual-use technology », à la fois civile et militaire. c’est vrai. Comme le feu, la roue et le chemin de fer avant elle. L’espèce humaine a utilisé toutes les avancées technologiques dans tous les domaines possibles y compris bien sur dans les activités guerrières. Il n’en reste pas moins que les conflits, malgré leurs horreurs, font aujourd’hui proportionnellement moins de victimes que dans le passé où la technologie était plus sommaire.  

L’IA est développée pour « faire du fric » : argument déjà entendu pour les vaccins ! c’est vrai également. Mais les téléphones, les voitures, les panneaux solaires et les tomates aussi sont développées « pour faire du fric » en système capitaliste, ce n’est pas pour ça que c’est inutile.

L’IA a un tel besoin d’énergies, en eau, en terres rares etc. que les data centers vont contribuer à l’épuisement de la terre. Ce risque réel est moins celui de l’IA que la prise de conscience relativement récente des risques écologiques qui menacent notre environnement en raison de notre type de développement. Pour savoir si les gains évidents qu’apporte l’IA valent les couts et les risques tout aussi évidents qu’elle entraine, il faut une évaluation et une expertise dégagées de toute pression des lobbies privés, une approche mue par un souci du collectif. Une prise en compte des intérêts de l’ensemble de l’humanité.

Le nucléaire : Dans la dénonciation des dangers de l’IA on retrouve un peu les craintes à l’égard du nucléaire comme source d’énergie : l ’illusion petite bourgeoise que l’activité humaine pourrait être sans risques. Il y a un millier d’accidents mortels du travail[1] par an en France qui préoccupent peu de monde. Les accidents nucléaires de Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima ont fait en 50 ans moins de victimes que le charbon n’en fait par an dans le monde. La différence entre le charbon et le nucléaire c’est que ce dernier est dangereux pour tout le monde, le charbon plus précisément pour les ouvriers, à commencer par les mineurs, et ça la petite bourgeoisie le minimise. L’abandon du nucléaire par l’Allemagne a accru la dépendance au charbon, la pollution en Allemagne elle-même et le transfert des dangers dans les pays du Sud d’où provient aujourd’hui le charbon. Oui tout progrès technologique comporte des risques. Son absence aussi.

La décroissance : Le refus de l’IA peut être inclus dans le refus général de toute croissance. Mais il faut distinguer la critique des risques de la croissance du refus du progrès technologique. Celui-ci peut être source de gains et de préservation de ressources, comme le passage du charbon au nucléaire par exemple. L’IA aussi peut contribuer à l’optimisation de l’utilisation des ressources naturelles et donc les préserver. Il est possible que pour l’avenir de l’humanité sur cette planète les tenants de la décroissance aient raison. Mais cela exige deux conditions : 1 que les besoins minimums des 800 millions de personnes qui souffrent de la faim soient pris en compte. 2 que l’évaluation couts / bénéfice de la croissance soit là encore faite objectivement, donc à l’abri des lobbies défendant des intérêts particuliers.   

Le pillage des ayants droits : puisque l’IA est d’autant plus performante qu’elle collecte le maximum de données, aussi bien les données personnelles que la production intellectuelle de millions de développeurs, artistes, intellectuels, scientifiques etc. le déploiement de toutes ses potentialités serait favorisé par le fait de considérer toutes ces informations comme propriété collective de tous les humains. Cela signifie que les produits et services qui en découlent ne pourraient pas non plus être la propriété exclusive de quelques-uns. La propriété collective des moyens de production est le moyen le plus efficace d’éviter les innombrables conflits entre les ayants droits eux-mêmes (dans quelle proportion participent-ils ?) et les conflits avec les détenteurs des produits générés par l’IA. Un marxiste dirait que le développement d’une force productive comme l’IA rentre en contradiction avec la propriété privée des moyens de production des grands modèles de langage, les LLM, au cœur des développements de l’IA.   

Un danger Cognitif : L’IA serait différente des autres avancées technologiques tel que le chemin de fer, car elle touche au cognitif, à la connaissance, qui serait, plus encore que le rire, « le propre de l’homme ». C’est le risque de la « singularité » défendue par Raymond Kurzweil, directeur de l’ingénierie chez Google, le moment ou l’IA dépasserait l’intelligence humaine, l’avènement de l’Intelligence Artificielle Générale, l’IAG.  Ce que Kurzweil pronostique pour 2045. Adorateurs et contempteurs de l’IA ont un peu la même attitude de déification de ce qui reste avant tout un outil manipulé par les humains. Au fond les anti IA ont la même démarche que ses tenants : la machine pense et agit par elle-même. Non. Nous craignons le fusil pas pour ce qu’il est, mais pour celui qui le tient. L’IAG elle-même serait manipulée par des humains et c’est eux qu’il faut vérifier qu’ils soient au service de toute notre espèce.

 L’IA n’est pas la seule concernée par les questions sur l’évolution de l’espèce humaine: les manipulations génétiques, le contrôle de la procréation, le vieillissement de la population ont également des conséquences difficiles à appréhender aujourd’hui. Or toutes ces évolutions doivent être évaluées dans la transparence, et dans l’optique collectif de sécurité et de bien-être de l’espèce humaine. « Ni dieu ni césar ni tribun… » ni gourou techno pourrait chanter l’Internationale.

LES TECHNOS FÉODAUX SONT DANGEREUX

Il est vrai que le groupe qui mène la révolution de l’IA parait dangereux. On a pu décrire l’emprise des « Big Techs » comme un retour au féodalisme[2]. Ils profitent d’une rente. Nous sommes piégés dans leurs applis comme le serf du moyen âge l’était sur le fief du seigneur. Le Grand Continent[3] vient de publier quelques textes de certains de ces acteurs, développeurs, investisseurs en même temps idéologues... et souvent milliardaires.

Curtis Yarkin, que le vice-président J.D. Vance cite souvent, est le promoteur des « lumières noires », par opposition au siècle des lumières, car il est pour la monarchie. Normal puisque « Les États-Unis ne sont qu’une entreprise » et que le pouvoir dans une entreprise n’a jamais prétendu être démocratique.  

Marc Andreessen, « Nous croyons que la croissance est synonyme de progrès… notre civilisation s’est construite sur la technologie… nous croyons en l’accélérationnisme ». Il a aussi des fulgurances : « l’IA est notre alchimie… nous faisons littéralement Penser le sable ». Joli ! Des approximations et oublis : « Il n’y a que 3 sources de croissance : la démographie, les ressources naturelles et la technologie ». Non 4 : la terre, le travail, le capital, la science. Le problème est qu’en système capitaliste, et c’est pour ça qu’il se nomme ainsi, le capital domine les 3 autres et que Marc Andreessen oublie justement le travail et le capital. « L’intelligence et l’énergie (seront) trop bon marché pour être calculées et tous les biens physiques deviendront aussi bon marché que des crayons dont personne ne se fâche si vous oubliez de le rendre à son propriétaire... Le progrès technologique conduit à l’abondance matérielle pour tous ». À chacun selon ses besoins en quelque sorte… ils y arrivent au communisme ! Mais des âneries aussi : « Les marchés empêchent les monopoles et les cartels ». Toute l’expérience du capitalisme et la sienne propre montre qu’ils y conduisent au contraire (il est investisseur dans Facebook, X, etc.). Son « Manifeste pour le techno optimisme » mériterait à lui seul un « Manifeste pour le techno communisme optimiste » !

Peter Thiel, À l’encontre d’Andreessen, son partenaire Peter Thiel affirme lui que « La concurrence c’est pour les loosers ». Glorification des monopoles qu’Andreessen fait mine de vouloir empêcher. Thiel affirme « Je ne crois plus que la liberté et la démocratie sont compatibles ». Effectivement leur conception « du renard libre dans le poulailler libre » laisse peu de place à la démocratie pour les poules ! Déjà Lacordaire[4] au 19ème siècle proclamait « Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit ». Sa défense de la liberté lui fait combattre toutes les tentatives de régulation des monopoles.

Sam Altman, le patron d’Open AI qui a lancé Chatgpt : « le pouvoir passera de plus en plus du travail au capital ». Ça promet ! Lui aussi pense que « le cout de nombreux produits tombera à zéro le monde changera si rapidement et si radicalement qu’un changement politique tout aussi radical sera nécessaire pour distribuer cette richesse… chacun aura ce dont il a besoin pour vivre ». Lui aussi entrevoit le communisme ! Sam Altman avait suscité une crise interne à Chatgpt, voir le billet Comment chevaucher l’IA ? sur le caractère lucratif ou non d’Open AI, la société mère de Chatgpt. Il vient la semaine dernière de revenir à l’idée d’une société à but non lucratif dont l’abandon avait été pourtant une cause de rupture avec Elon Musk, l’un des actionnaires initiaux d’Open AI.

Mustafa Suleyman, le patron de Deepmind, l’IA qui a battu le meilleur joueur de Go, entreprise rachetée par Google, essaie dans son très intéressant livre « The coming wave » de prendre en compte les contradictions et les inquiétudes que l’IA soulève. « L’IA implique une politique économique très différente de celle d’aujourd’hui… l’inexorable montée de la technologie et la fin des nations ». En résumé : « Nous devons maitriser ces technologies non maitrisables » !!! « La tâche la plus urgente n’est pas de chevaucher ni de tenter vainement d’arrêter la vague mais de la modeler ».

En fait ces leaders de la révolution de l’Intelligence artificielle, sont perdus. Leurs tentatives de donner une cohérence autre que celle de leurs intérêts égoïstes sont bancales et contradictoires. Ils constatent que les technologies qu’ils développent mettent en cause l’état nation, la concurrence, le marché, la démocratie etc. Or ces derniers sont à la fois les piliers et les vitrines du capitalisme. Ils ne sont pas conscients qu’ils annoncent le communisme. C’est d’autant plus intéressant qu’il ne faut pas croire qu’ils sont si différents des autres leaders capitalistes en particulier financiers. S’ils étaient en première ligne à l’inauguration de Trump, Jamie Dimon patron de JP Morgan Chase, la plus grande banque mondiale, comme Larry Fink, le patron de Blackrock, le plus gros fonds d’investissement au monde, n’étaient pas loin derrière. Bernard Arnault le patron international du luxe non plus.

L’ALTERNATIVE À l’IA

Guilano Da Empoli dans son introduction à l’ouvrage cité veut opposer une « approche adulte… aux techno-optimistes et autres adorateurs du feu ». Un monde sans IA, un monde sans feu ?   Refuser la technologie c’est justement la laisser aux mains d’une poignée. Comme le dit dans le même ouvrage Daron Acemoglu le prix Nobel d’économie « le problème actuel est que nous laissons le débat sur le futur de l’IA à quelques individus ». Aux inquiétudes soulevées par l’IA, Da Empoli prétend opposer « l’humanisme européen ». Lequel ? celui de 14-18 ? celui de 39-45 ou celui des guerres coloniales ? l’humanisme européen, le capitalisme démocratique ? les solutions aux problèmes soulevés par l’IA viendraient d’avant son émergence ? un retour en arrière historique que l’espèce humaine n’a jamais connu ? Da Empoli invoque l’Europe pour la régulation telles que le DSA et le DMA[5], tentatives de réguler les plateformes numériques dont on ne voit pas en quoi elles pourraient avoir plus de succès que les tentatives d’empêcher les monopoles. Da Empoli n’évoque jamais les travailleurs. Or, qu’ils en soient les créateurs, comme concepteurs ou travailleurs du clic, ou encore les utilisateurs, les travailleurs par millions ont d’ores et déjà investi l’IA. La solution est donc chez eux, qu’ils en prennent le contrôle. La confusion de la réponse proposée par le Grand Contient est aggravée par l’article qui suit celui de Da Empoli, attribué à un penseur chinois lui-même une création artificielle.

Jianwei Xun : avec son concept « d’hypnocratie » la situation devient encore plus confuse.  Le capitalisme n’a plus besoin « du contrôle des moyens physiques de production … ce n’est plus qu’un état de conscience … construit non avec des briques et du ciment mais avec des récits, des images et des désirs… » Les data centers ne sont pas faits de briques, de ciment, d’eau, d’électricité et de silicium ? « Le pouvoir ne se manifeste pas par la force mais par la séduction ». Que pensent les victimes licenciées par dizaines de milliers de la « séduction » du DOGE d’Elon Musk ? « L’analyse géopolitique n’est plus centrée sur le contrôle territorial » Qu’en pensent le Panama, le Canada, le Groenland ? « La compétition pour le contrôle des technologies est en réalité devenue une guerre pour le contrôle de la perception ». « La vérité de l’hypnocratie est qu’il n’y a pas de vérité ». Ce qui ressemble fort aux vérités alternatives de Trump. L’ensemble fait penser à l’affaire Sokal[6] ? À ceci près que Sokal dénonçait les impostures, cet avatar y participe.

IA, démocratie et communisme : On a vu que la réponse aux critiques faites à l’IA est toujours la nécessité d’une plus grande démocratie. Or les acteurs et idéologues de cette révolution industrielle portent au pouvoir des tenants de l’illibéralisme, dont Trump est à la fois la conséquence et le leader, qui remettent partout en cause les principes démocratiques. Visiblement le capitalisme ne peut plus être le soubassement de la démocratie. Les tentatives de revenir à un capitalisme concurrentiel, démocratique, aux avancées technologiques limitées sont vouées à l’échec. L’histoire n’a des reculs que temporaires. Seul le communisme semble à même de réguler l’IA : dans les détails de sa mise en œuvre, dans son fonctionnement, dans la répartition de ses bénéfices, dans l’appréciation du rapport cout / bénéfice, dans l’évaluation de ses risques. Seul le communisme peut l’articuler avec les autres grandes avancées scientifiques, le quantique, la génétique et la modification de la procréation, l’étude du chaos en mathématiques etc. Seul le communisme a l’ampleur du « changement politique radical » que certains de ses tenants appellent de leurs voeux, en poursuivant l’évolution historique qui va du passage de l’esclavage au féodalisme, au capitalisme et demain au communisme.

Puisque Da Empoli pose la question « Le grand partage de la politique au 21ème siècle sera-t-il entre l’humain et la machine ? » répondons lui clairement non. Le partage sera entre les 1% et les 99%, le grand partage sera celui de la lutte pour le grand partage justement, le communisme. Pour paraphraser Lénine qui disait : « En avant à travers les trusts et au-delà vers le socialisme », (et non pas retour à la petite entreprise !) disons « En avant à travers l’IA et au-delà vers le socialisme ». Car comme le dit Carlo Ratti, architecte, commissaire de la biennale d’architecture de Venise 2025 qui a pour thème « Intelligens » : « Face au futur, si nous ne choisissons pas d’en être les architectes, nous en serons les victimes[7] ».

[1] Les statistiques n’en comptabilisent que 600 car beaucoup de victimes ne sont pas prises en compte : dans les entreprises publiques etc.

[2] Cédric Durand, “Technoféodalisme” 2020. Titre et idée repris par Varoufakis l’ancien ministre du Syrisa grec dans son livre de 2023.

[3] L'Empire de l'ombre. Guerre et terre au temps de l'IA, Gallimard 2025.

[4] Henri Lacordaire, religieux dominicain, un des initiateurs du catholicisme social, favorable aux révolutions du XIXème siècle, mort en 1861.

[5] le règlement sur les marchés numériques (Digital Markets Act, ou DMA) et le règlement sur les services numériques (Digital Services Act, ou DSA).

[6] Canular de 1996 où le professeur Sokal se moque du langage faussement profond d’intellectuels.

[7] Le Monde du 11 mai 2025.

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