C'est passé un peu inaperçu mais l'avenir du climat et l'échéance du sommet de Copenhague revivifient les réseaux altermondialistes. Débats publics et mobilisations locales se multiplient. Une après-midi de débats se tient samedi 24 octobre, à Paris à l'appel du collectif Urgence climatique-Justice sociale.
C'est même le plus fort mouvement depuis le débat de 2005 sur le traité constitutionnel européen, signalent des militants d'Attac.
L'association d'éducation populaire est-elle-même traversée de vifs débats. Notamment sur le rôle du marché européen des quotas de CO2. Contrairement à ce que certains de ses militants souhaitaient, Attac en accepte finalement le principe, du bout des lèvres : « Je ne suis pas contre la suppression de ce marché, ce ne serait pas réaliste » explique l'économiste Geneviève Azam, membre du conseil d'administration d'Attac. Concrètement l'association réclame une refonte des règles de fonctionnement du marché ETS : fixation d'un prix minimum du carbone, interdiction des marchés dérivés du CO2, interdiction des mécanismes de compensation, obligation pour les entreprises d'acheter les droits d'émission. « Il faut le réguler, le vider de ce qui fait un marché financier » explique Geneviève Azam.
Alors qu'abondent les propositions de financements publics de la lutte contre le changement climatique dans le cadre des négociations internationales en vue du sommet de Copenhague de décembre (proposition mexicaine de contributions nationales en fonction du PIB et des émissions de CO2, proposition norvégienne de taxer le marché européen des quotas de CO2...), la pénurie de moyens réellement disponibles, ou du moins mis sur le tapis par les pays riches semble faire des divers marchés carbone existant ou en voie de création (en Australie, aux Etats-Unis) le seul mode crédible de financement des politiques climatiques à ce jour.
Quelles alternatives ? Quelle régulation mondiale ? Quelles revendications citoyennes ? C'est le programme de l'après midi de débat qu'organise samedi 24 octobre le collectif Urgence climatique-justice sociale avec ses « six heures pour le climat et la justice sociale » *: taxe carbone, marché du CO2, enjeux de Copenhague... De quoi cogiter avant les négociations de Barcelone, du 2 au 6 novembre, dernière étape avant le sommet du climat de décembre.
*A partir de 14h30 à l'espace Reuilly, 21 rue Hénard, Paris 12e (M° Montgallet ou Dugommier).