L'hiver bat déjà son plein. Allons-nous rester sans rien dire et laisser nos mots se fondre en silence sous la neige? Nous avons mille façons de répondre à cette situation. Face au chaos, nous pouvons répondre par les échos du sang et autres grondements intérieurs. Face au dérèglement météorologique, nous pouvons répondre par le dérèglement de tous les sens.
Le 11 déc. nous pouvons, si nous voulons, appuyer sur la détente des mots dans l'espace vincennois, Le 11 décembre, jour de marché, on peut faire commerce de l'imaginaire en toute gratuité.
le 11, nous allons investir la ville, l'encercler avec nos mots de poètes, sous la vigilance des photographes, des vidéastes suivis par d'autres volontaires farouches.
Nous sommes déjà près d'une dizaine à tomber d'accord sur le principe.
Voyons-nous sur place, pour réaliser une feuille de route. Après tous les participants, les invités vont se retrouver pour boire un pot à l'hôtel de ville.
Le projet a reçu l'accord des autorités. Vous ne risquerez pas la prison, c'est peut-être dommage dirait certains, car la poésie aime bien les zones de haute tension et de turbulences contraires. Optons pour la turbulence féconde, avec des mots-flic, des mots SDF, des mots d'amour (souvent bègues d'ailleurs) avec nos verbes instables, sans domiciles fixes.
Un danger poétique va planer sur la ville!
Pour cela, il nous faut l'accord de toutes et de tous, l'apport de tous et de toutes. Vos dernières idées sont les bienvenues.
Mot d'ordre
envoyé spécial des mots
je fais arrêt
sur les pulsions
au cœur du monde
et je crache du sang
un dru sang noir sur les feux rouges
conscient de l'indigence
de l'évangile qui se meurt dans l'ivraie
je prône une poétique
à la témoin de Jéhovah
j'invite les poètes de demain
à faire du porte à porte
aller sceller des baisers sur des poitrines
pour déverrouiller les cœurs
et marteler des kilos de chaises
sur la tête des assis
James Noël