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"Où l'esprit ne déracine plus mais replante et soigne, je nais. Où commence l'enfance du peuple, j'aime." René Char

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Billet de blog 17 septembre 2008

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Doucement sur papier...

Il y a quelques années, j'avais commencé un poème en français par ces mots : Doucement sur papiertracés sur l'invisible...  C'était une manière de parler du rapport qui existe entre celui qui écrit - et qui lit - et ce support unique qu'est le papier : rapport intime, alliant toucher et silence.... Est-ce possible que cet écran devant moi puisse supplanter cette expérience, la remplacer ?

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Il y a quelques années, j'avais commencé un poème en français par ces mots :

Doucement sur papier
tracés sur l'invisible...

C'était une manière de parler du rapport qui existe entre celui qui écrit - et qui lit - et ce support unique qu'est le papier : rapport intime, alliant toucher et silence.... Est-ce possible que cet écran devant moi puisse supplanter cette expérience, la remplacer ? Lire sur un "écran", est-ce lire sur une feuille, est-ce pareille ? Quel rapport s'installe ici, au moment que j'écris ces mots ?...

Peut-être suis-je simplement habitué à lire d'une manière, avant l'avent de l'internet, mais au fond rien ne change... Lire un roman, ou une collection d'essais sur un support numérique, est-ce possible ? Comme apprendre à écrire et à envoyer des e-mails au lieu des lettres ? Poster un message sur le Facebook d'un ami, sera-t-il à l'avenir comme lui écrire aujourd'hui sur une feuille de papier ?

Quoi qu'il en soit, éteindre mon ordinateur le soir, pour retrouver le sanctuaire de silence et d'intimité que sont des mots imprimés sur papier, c'est un bien nécessaire, c'est arriver enfin chez moi, où que je sois. Le net pour m'informer, mais des livres pour respirer, pour habiter, pour lire !

Doucement sur papier
tracés sur l'invisible
rêves d'enfance
à venir

doux geste de mémoire,
fin trait de souvenir.

jamesinparis

20 mai 2012

Il sera bientôt 4 ans depuis ce petit billet, consigné au papier virtuel...

le passage ici de Grain de Sel et son billet Je me souviens du courrier papier me remet en mémoire que le poème ci-haut a été composé avec, devant les yeux de mon esprit, l'image prise par Edouard Boubat, sur une plage du Portugal en 1956, et que je gardais en forme de carte postale sur le bord de ma fenêtre: carte postale qui a survécue à tant de déménagements depuis, et qui est posée tel quel au-dessus du cheminé aujourd'hui... et que je scan ici :

Sur le dos de la carte postale, j'avais composé directement une sorte de poème/carte-postale, une carte postale adressée à personne ou à moi-même, écrit dans un mélange d'anglais et de français, et qui reprenait le mots d'une chanson à la fois ludique et sérieuse, de Claude Nougaro, Yapad Papa :

**

La chanson de Claude Nougaro, Yapad Papa, peut être écouté ici :

http://www.deezer.com/fr/search/nougaro%20papa

*

Et la fille avec madeleine est ici...

james

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