Quand je contemple un papier tue-mouches pendu au plafond avec toutes ses pauvres victimes pantelantes, je réfléchis.
Quand je vois le ruban bruyant et puant de la rocade toulousaine le matin et que je suis moi-même saisi dans ce ruban, bouillant de rage, de dégoût et d'impuissance, je réfléchis.
Quand je vois la file qui attend pour prendre son ticket devant des guichets mornes, froids et désertés par l'humanité compassionnelle, je réfléchis.
Quand je vois, parce qu'il m'arrive d'aller à l'église pour des mariages ou des enterrements, la file des fidèles tendre la main pour prendre l'ostie quand dans des temps peu lointain elle tendait la langue, je réfléchis.
Quand je me vois mettre dans l'enveloppe au vu de tous et sans que personne s'en offusque un bulletin de vote normalement secret et le mettre dans l'urne avec si peu d'espoir qu'il serve à quelque chose, je réfléchis.
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