Quand le permis à points a été instauré et que les radars ont été déployés sur les routes à la vitesse des éoliennes dans les champs ses détracteurs ont craint pour la survie de leur permis. Des robins des bois des prétoires ont alors surgi pour sauver les automobilistes. Leurs armes : débusquer la faille technique, le vice de procédure. Les magistrats allaient subir les affres des formules mathématiques , force schémas cabalistiques à l'appui pour lesquels leur Dalloz serait d'aucun secours...un cauchemar. Heureusement pour eux , les pouvoirs publics dès 2009 avaient envisagé qu'une flopée de plaideurs viennent les importuner. Parce qu'un cinémomètre peut se tromper, après tout la machine est humaine...une marge technique était instaurée. En deçà de la dite marge , impossible de perdre de points ni des sous. Euh...laquelle ? Eh bien au minimum..5km/h. (Voir tableau en bas de page). Donc aucun retrait de point ni amende si l'excès de vitesse égal ou inférieur à 5km/h...
Comment se fait-il alors qu'une erreur aussi grossière ait été commise ? Approximation, mensonge ? Difficile en effet d'envisager que la réponse n'ait été apportée sans au préalable avoir consulté les sites officiels. Gage aux électeurs de Marine Le Pen qui dès 2012 exigeait la suppression totale du permis à points https://www.francetvinfo.fr/politique/marine-le-pen-veut-supprimer-le-permis-a-point_263943.html
Gage aux Républicains, majorité d'appoint qui n'ont eu de cesse de vouloir faire passer les limitations de vitesse de 80 à 90 km/h dans leurs fiefs ?
Sur une fiche technique du CEREMA, https://www.cerema.fr/fr/mots-cles/vitesse, organisme on ne peut plus sérieux chargé d'apporter une expertise technique aux décideurs on peut lire à propos de la vitesse :
"Savoirs de base en sécurité routière :
En cas d’accident la mortalité est d’autant plus grande que la vitesse est grande et que l’on est
moins protégé.La violence d’un choc est proportionnelle au carré de la vitesse.
La violence d’un choc est proportionnelle au carré de la vitesse. Ainsi, si on attribue la valeur 1 à un
choc à 50 km/h, elle sera de : 2 à 70 km/h, de 3 à 87 km/h et de 4 à 100 km/h.
On a pu observer, en France comme dans d’autres pays, que lorsqu’il y a réduction des vitesses
pratiquées, il y a toujours réduction du nombre des accidents et du nombre de tués et inversement :
• 1982, en Suisse, l’abaissement de la vitesse de 60 à 50 km/h en agglomération s’est traduit par
une diminution de 2 à 4 km/h des vitesses pratiquées et 9 % des accidents ;
• 1985, au Danemark, l’abaissement de la vitesse de 60 à 50 km/h en agglomération s’est traduit
par une diminution de 9 % des accidents et de 24 % des tués ;
• 1987, aux États-Unis, le relevé de la vitesse sur certaines voies interurbaines de rase campagne
de 90 à 105 km/h se traduit par une augmentation de 3 % des vitesses pratiquées et une hausse
de 18 % des tués par rapport aux routes restées à l’ancienne limitation ;
• 1996, aux États-Unis, 24 États relèvent de 10 km/h la vitesse sur certaines voies, quelques mois
plus tard on enregistre sur ces voies une augmentation de 12 % des tués.
Une diminution de 10 % de la vitesse, c’est 10 % d’accidents matériels, 20 % d’accidents corporels
et 40 % de tués en moins, affirment les spécialistes.
Un accident mortel sur deux est dû à une vitesse inadaptée. Accepter de réduire sa vitesse de 5 km/h,
c’est diminuer de 20 % le nombre des tués..."

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