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Billet de blog 14 février 2022

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Radio France ou Radio Macron ?

Comment le service public rend-il compte de la campagne électorale ? Une simple écoute des journaux radiodiffusés de France Inter et France Culture en dit beaucoup sur l'omerta qui règne au sujet de certain(s) candidat(s)

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      Jeudi 10 février, grand face à face entre Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de contradicteurs, journalistes ou personnage publics (https://www.youtube.com/watch?v=12tBuZap87g). Plus de 2h30 d'émission où, de l'avis général, Mélenchon fut remarquable, refusant les nombreuses questions binaires de bas étage et élevant sans cesse le débat, là où les intervenants n'avaient visiblement comme objectif que d'obtenir cette "petite phrase" qui pourrait faire un peu de buzz dans les bulletins d'information du lendemain.

      Est-ce faute de l'avoir obtenue ? Le lendemain, pas un mot sur France Culture sur ce débat pourtant fort riche et qui exposait largement le programme de la France Insoumise. Par contre, on y parlait abondamment d'une prochaine rencontre Pécresse-Sarkozy, sans bien sûr avoir rien à en dire puisqu'elle n'avait pas encore eu lieu... Et il fut même mention de candidats fort estimables tels que Lassalle ou Arthaud dont on sait l'audience énorme qu'ils peuvent avoir et espérer dans l'opinion publique. Sur France Inter, on eu tout de même droit, de façon incidente, à moins d'une dizaine de secondes extraites de cette émission, et ce à propos des "convois de la liberté" au sujet desquels on avait demandé son avis au candidat à la présidence. Mais de programme, d'idées politiques, il ne fut point question.

      Le dimanche, deux meetings des mêmes Pécresse et Mélenchon. Là encore, 2 pleines minutes sur celui de Pécresse et 10 à 20 secondes sur celui de Mélenchon quand ce n'était pas, selon les éditions, la simple mention du nombre des participants. Là encore, chacun devra chercher lui-même s'il veut savoir ce qui y a été dit. Il est vrai que Mélenchon n'a pas prononcé les mots fatidiques de "grand remplacement" qui ont permis aux journalistes de gloser tout à loisir sur le meeting de la candidate LR. Et bien sûr au milieu de tout ça, un peu de Zemmour (comment l'éviter...).

    N'importe quel complotiste verrait dans ces faits une stratégies d'invisibilisation d'un candidat qui effraie tout à la fois la classe médiatique et la classe possédante, les deux se liguant pour que son discours n'arrive pas aux oreilles d'un peuple à qui il pourrait prendre l'idée farfelue d'aller voter pour lui. Mais ne peut-on pas plus simplement y voir l'illustration de la dérive d'un système médiatique qui cultive la médiocrité, la recherche du slogan à la place de l'information et de la petite phrase pour tenir lieu de réflexion ?

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