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Billet de blog 1 avril 2010

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Sociale - démocratie: face à la plus grave crise de leur histoire

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La sociale démocratie : face à la plus grave crise de sonhistoire

La crise économique la plus grave depuis le XIX° siècle ades conséquences. Il est intéressant de tenter de percevoir les évolutions, changements ou résistances qu’ellesprovoquent.

La réalité est plus forte que l’idéologie, plus forte que ledieu marché. A l’avoir oublié les européens paient au prix fort ce déni deréalité. Souhaitons que l’alliance franco-allemande renaisse et retrouve sesfondamentaux. Cela n’ira pas sans une révision douloureuse et profondes despolitiques auxquelles elle s’est soumise ainsi que l’Union Européenne depuisprés de 30 ans, abandonnant ainsi le but initial fonder une Europe puissance,une Europe modèle économique et sociale, pour l’abandonner à la constructiond’une Europe grand marché, dominée par le dogme dévastateur de la concurrencelibre et non faussée.

Quel rôle la gauche européenne a- t -elle joué ? Larhétorique habituelle, la gauche française est ringarde, la gauche européenne,le PSE, est moderne, efficace et européen. La reprise de la sémantiquenéorétrogarde (néolibérale), l’illustre bien : l’argent public est rare,(Keynes est mort et enterré. Que Le marché soit loué et Milton Friedmansanctifié, l’état actif soit brûlé. Les priorités de cette « gauche »qui d’ailleurs ne se veut plus de gauche,l’économie n’est ni de gauche ni de droite (Tony Blair) et ne l’est plus depuis25 ans : la justice et l’équité. Il est significatif que ces deuxmots soient employés à contre sens : la devise de la république« ringarde » Liberté, égalité, fraternité » signifie égalitéde droits, justice la même pour tous, lafraternité république sociale. Opposer comme le fait systématiquement la penséecontre révolutionnaire égalité et équité au nom du réalisme et de l’efficacitéest un faux débat. En revanche la justice ne peut se passer du droit et d’unétat pour le faire appliquer. La politique de déréglementation et de démolitionsystématique de l’état nous ont conduit à l’anarchie « libéralrétrograde », la loi de la jungle des grandesentreprises transnationales dominée les institutions financières transnationales.

La justice abstraite surtout pas sociale, et l’équité sociale c’est tellement mieux que l’égalité. En dehorsde cette imprécationsociale »néorétrograde » théorisée entre autres Anthony Giddens etRawls n’est en fait que l’accompagnementde la révolution conservatrice. Révolution conservatrice, qui fait retour aprèsson premier échec au XIX° siècle, son deuxième sanglant au XX° siècle: larévolution conservatrice allemande des années 20 et qui ouvrit la voie dupouvoir aux totalitarismes les pires que l’histoire aient jamais connus :le fascisme, le nazisme, le salazarisme et le franquisme. Ces systèmes étaientaussi pour la justice et l’équité !

La dernière tentative de révolution conservatrice remonteaux années 70 avec l ‘arrivée au pouvoir de Pinochet et du laboratoire chiliendes Chicago boys (1973), de Thatcher 1979, Reagan 1981, cette montée de la contre révolution conservatrice,des contre réformes économiques et sociales, a connu son apogée dans les années90 avec la démission de la gauche social démocrate, ralliée au sociallibéralisme (rétrograde) et soumise aux intérêts économiques et financiers dominants sans état d’âme.

La gauche européenne n’a rien fait face à cette révolutionconservatrice, n’a rein tenté, si ce n’est de théoriser sa démission face à sesresponsabilités sociales, économiques et politiques et justifier sa soumissionaux puissants, comme l’avaient fait de manière minoritaire, une partie de lagauche des années trente, cette « gauche moderne » :néosocialiste, jeunes turcs radicaux, planistes, national communisme, qui jetaient la démocratie au nom du socialautoritarisme : l’idéologie contre révolutionnaire montante des d’après la première guerremondiale..

Cette gauche là est responsable de la crise de l’Unioneuropéenne, du recul de la démocratie partout, montée de l’abstention, penséeunique, et de la pire des régressions économiques , sociales et politiques : l’abandon de toutes lesconquêtes qui avaient permis de fonder un modèle de croissance ne se limitantpas à la création de valeur pour les actionnaires (5% de la population),plongeant dans la régression sociale : le chômage, la précarité, le salarié pauvre, lasouffrance au travail et la vague desuicides qui l’illustre, tout cela au nom de l’équilibre budgétaire, stigmatiséen son temps au début des années trente par le jeune Pierre Mendès France, aunom de la rationalité et de l'efficacité économique(Keynes) et de la justicesociale.

Nous savons aujourd’hui où de telles politiques nous ont conduit : le plus grave conflit del’histoire de l’homme.

Il faut peut être relire Après la démocratie d’EmmanuelTodd, nous sommes à la croisée des chemins, soit la gauche retrouve sesfondamentaux et résiste à la montée des autoritarismes et des contre- réformes,soit demain nous risquons de connaître la justice et l’équité sans la démocratie : l’autoritarismetotalitaire.

Le parti socialiste et la sociale démocratie européenne sontils capables d’autocritiques, sont ils capables de reconnaître leurs erreurscomme l’a fait courageusement Jacques Julliard, ou choisiront ils la fuite en avant, l’évitement, vont-ils persévérer dans l’erreur, quitte à connaitrele sort d’autres partis de gauche, un temps dominant le Parti Radical sous laIII république, la SFIO sous la IV°, qui périrent ou dépérirent.

Une autre gauche relève la tête sans complexe, le front degauche, die Linke, la gauche bolivarienne en Amérique latine, qui vareprésenter le peuple des salariés, des artisans, commerçants, agriculteurs,PME, qui tous souffrent de la mondialisation rétrograde ? Qui vareconquérir ces femmes et ces hommes, ces familles qui souffrent de plus enplus depuis 30 ans ?

Jean Bachèlerie

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