Gouverner par peur : les contre réformes ou le chaos ?
La dette, sauver l’Euro, sauver l’Union Européenne, sauver le système bancaire
Septembre 2008 faillite de Lehmann Brother, la mondialisation financière est en crise.
Cette crise est considérée comme une crise du système bancaire : le mot d’ordre sauver les banques. La crise du système financier entraîne la crise économique. Les banques sont sauvées.
La « résolution » de cette crise s’est fait en 2 temps: sauver les banques, injection d’argent public dans le système bancaire, prêt des banques centrales pour assurer la liquidité du système, et une relance sans entamer le pouvoir du système financier.
L’extension de la crise financière à l’économie : les ménages ne pouvaient rembourser les prêts immobiliers aux Etats Unis, l’économie mondiale est contaminée. Les états s’endettent pour sauver le système bancaire et relancer l’économie, sans reprendre le pouvoir abandonner aux transnationales financières.
L’instrumentalisation de la crise
En 2010 la crise financière est de retour, le système bancaire, les banques transnationales s’inquiètent de l’endettement de certains pays : La Grèce, l’Espagne, Le Portugal, l’Irlande.
Cette crise prend sa source dans le système financier, qui s’inquiète et réclame l’application de politiques macro-économiques d’austérité pour sauver ses débiteurs en fait pour se sauver. Comme au temps de crise de la dette des pays en développement en 1982, nous retrouvons les mêmes acteurs : les banques qui appelant au secours, les états, les contribuables, Le FMI, les banques créancières, les pays créanciers et impose un plan d’ajustement structurel au pays débiteur
En 2010 même scénario : FMI, Commission Européenne, Conseil Européen et BCE se réunissent pour imposer au pays débiteur un plan d’ajustement structurel. Ce plan une cure d’austérité sévère est un désastre. Un an plus tard le pays débiteur a vu sa dette augmenter de près de 50%. Octobre 2011 c’est le fameux plan bis d’ajustement structurel. Mais ce plan s’applique à tous les pays de l’union Européenne, en particulier ceux de la zone Euro avec la règle d’or, qui doit être institutionnalisée : l’interdiction de tout déficit budgétaire.
Sauver qui ? Sauver quoi ?
Pour quel objectif ? Sauver le système financier ? Sous la pression des dirigeants politiques et financiers, dramatisation de la situation les pays européens : non seulement la Grèce, mais aussi l’Espagne, l’Italie, L’Irlande, demain la Belgique seraient proches de la faillite.
L’euro est en danger, c’est la réunion de la dernière chance, il faut sauver l’Euro. L’Euro est en danger, l’Union Européenne est menacée, il faut sauver l’Europe.
La mondialisation financière menacée
Est-ce comme voudrait nous le faire croire certains hommes politiques et les économistes médiatiques : la faute à la Grèce, les grecs vivaient au-dessus de leurs moyens ?
D’ailleurs ce sont les européens tous ensembles qui vivent au-dessus de leurs moyens !
Pourquoi ? Comment ? Les européens sont paresseux, ils ne travaillent pas assez, pas assez longtemps ! Ce sont des assistés !
Miracle Allemand ou dumping social ?
Le miracle allemand, le modèle allemand : sait-on que la compétitive regagner s’est faite aux dépens des autres pays européens, par le dumping social, les courageuses réformes Schroeder vous explique- t-on qu’elles ont aggravées les inégalités, il y a plus de millionnaires qu’il n’y en jamais eu (175000), mais il y a aussi les salariés pauvres qui avaient disparus jusqu’en 1985, sont plus de 8 millions, 21% de la population active (40,5 millions)). « Une conséquence de la politique à marche forcée du retour à l'emploi instaurée par le gouvernement social-démocrate du chancelier Schröder. Les très décriés «1 EuroJob», ou emploi payé un euro de l'heure, ont habitué les Allemands à devoir accepter des salaires très bas pour bénéficier d'une couverture sociale, tout en allégeant les statistiques du chômage ».Le Figaro aout 2010
Les traités européens au service de la mondialisation financière
Cette crise provoque-t-elle un débat sur ses origines, sur ses conséquences ? Sur les solutions envisageables ? Sur le système qui génère ces crises à répétition ? Sur les objectifs de cette politique d’ajustement structurels permanents et infligés aux européens par la Commission Européenne au nom des traités de Maastricht, Amsterdam, Lisbonne et des conseils européens comme celui de Barcelone : Au nom de la concurrence libre et non faussée la Commission européenne encourage la concurrence fiscale et le dumping social :
-le développement d'un marché de l'emploi plus flexible et capable de créer plus d'emplois;
- contre-réforme de la protection sociale, (privatisation progressive du secteur de la santé))
- contre- réforme des retraites 65 ans bientôt 67 ans ;
- études payantes financées par les prêts et les petits boulots pour les familles à bas revenus, (affaiblissement du service public, pour installer l’éducation privée et payante)
- interconnexion et l'ouverture des réseaux européens de transport; (privatisation)
- la libéralisation et l'interconnexion des marchés de l'électricité et du gaz;(privatisation)
- règle d’or (équilibre budgétaire obligatoire) ; le premier droit du parlement voter l’impôt et le budget est supprimé d’un trait de plume,
- baisse des impôts des firmes transnationales et hauts revenus, (concurrence fiscale)
- privatisation du secteur public,
- réduction des budgets de la protection sociale, de l’éducation, des services publics, des investissements de l’état,
La crise actuelle est instrumentalisée en le traitant sur le mode du drame, dont l’issue ne peut être de sauver l’Euro et L’Europe, mais en fait le système, les 1% qui sont les gagnants de la mondialisation financière, et de la gouvernance Européenne. Alors au nom de leur vérité, on fait croire à l’opinion qu’il n’y a qu’une solution : plus de mondialisation financière.
Les contre réformes ou le chaos
Cela au prix des contre réformes du marché du travail, plus de flexibilité, d’emplois précaires, travailler plus longtemps revenir à 40 heures, voire 45 heures, reculer l’âge du départ à la retraite à 67ans, demain pourquoi pas 70 ans, privatiser les systèmes de retraites, allonger la période de cotisation, accentuer le partage inégal des revenus entre le travail et les revenus financiers.
Une démocratie sans débat : la règle d’or
En fait le débat sur le modèle social est interdit, au nom du cercle de la raison « économique ». Nos pays n’ont jamais produit autant de richesses, mais ne veulent plus les partager. Pourquoi n’y a-t-il aucun débat, dans les médias dominants sur ce sujet ?
Pourquoi vouloir instaurer la règle d’or, l’interdiction de tout déficit budgétaire) alors que la règle du traité de Maastricht limiter le déficit à 3% n’a pas été respecté ?
S’agit-il de déposséder les parlements de leur prérogative essentiel : débattre et adopter le budget, voter l’impôt ? C’est alors ôter au parlement tout pouvoir, c’est vider la démocratie de son contenu.
il n’ y a pas d’alternative ?
Pourquoi les pays européens aux économies détruites en 1945-48 ont fait le choix du partage de la valeur ajoutée, de la protection sociale, de l’état social, pourquoi ce système est-il systématiquement détruit ?
Pourquoi les dirigeants politiques européens refusent le débat ? Sur le modèle social ? Les choix économiques ? La politique industrielle ? L’Europe ?
Pourquoi Les salariés, les hommes politiques, les économistes critiques ne sont-ils pas invités à débattre sur les contre réformes ? Ces contre réformes qui engagent notre avenir et ont des conséquences immédiates sur la vie quotidienne de chacun.
Une démocratie ne peut longtemps refuser le débat et le remplacer par des exhortations appelant à l’effort des salariés, les PME, des agriculteurs, des fonctionnaires tout en exonérant le système financier et la mondialisation financière les 1% qui décident, de tout effort au contraire, ils sont les seuls bénéficiaires.
Cette crise a eu des précédents, comment se fait-il que le comportement du monde financier et politique est aussi aveugle qu’il l’a été après la crise de 1929 ?
Ouvrir la voie à l’autoritarisme, l’homme fort
Pour sauver la mondialisation financière, les gouvernants vont-ils jouer sur la peur ? Après la guerre des civilisations ? La mise en scène de la « guerre civile » ? les boucs émissaires : les banlieues, les jeunes, les sans-papiers, les étrangers, les musulmans, les exclus, les chômeurs, les pauvres ?
L’appel à un homme fort, à un pouvoir fort, au pouvoir des experts, au pouvoir autoritaire au nom de l’efficacité, de la compétitivité, des nécessaires contre-réformes douloureuses mais indispensables ? Un pouvoir fort pour sauver l’Euro ? L’Europe ? La violence d’état comme réponse à la crise ?