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Billet de blog 3 mars 2013

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Le dilemme Hollande

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Le dilemme Hollande

François Hollande doit sortir de sa tendance, à laisser les problèmes se décanter. Le monde traverse la crise économique, sociale, financière la plus grave de l’histoire moderne.

Cette crise ne se réduit pas à une crise économique, elle est d’abord une crise de civilisation et en démocratie, cela veut dire une crise politique.

Depuis 1974 le monde est entré progressivement en crise, cette crise s’est approfondie, avec le retour des oligarchies, des dominants, ceux qui possèdent le capital des grands groupes industriels, de services et financiers.

Ce retour à un nom la dérégulation, le néolibéralisme. Il prit les traits de Margaret Thatcher et Ronald Reagan, ces deux porte-drapeaux,  de la droite néoconservatrice. Bientôt suivie par la conquête intellectuelle et politique d’une partie de la gauche sociale démocrate : Tony Blair, Gerhard Schroeder, le part démocrate italien, Zapatero, Papandréou, et maintenant  le gouvernement de Jean Marc Ayrault, lorsqu' il a déclaré en septembre dernier, "nous ferons plus vite et mieux que Gerhard Schroeder".

Sous les apparences de l’absence d’alternative, TINA, la pensée néoconservatrice a envahi l’économie et la finance avec le monétarisme de Friedmann et   les politiques de l’offre, la dérèglementation et la vague de privatisation : le tout marché, qui n’a qu’un but, changer radicalement les structures économiques, sociales et politiques.

30 ans plus tard nous recueillons les fruits de cette politique régressive économiquement, la politique économique se limite à la micro-économie, à la politique budgétaire équilibre budgétaire et baisse des impôts;  

la politique sociale considérée comme des coûts : salaires, protection sociale, retraites, nécessitant des contre réformes;

La politique est envahie par des experts, qui se substituent  aux  les élus députés et sénateurs pour leur indiquer la voie à suivre. Les élus sont au service des experts ou doivent s’y soumettre au nom de la raison économique, c'est-à-dire la loi du plus fort, l’intérêt général a disparu.

Les experts sont au services des dominants: les 1% qui possèdent les grands groupes industriels et financiers;

La conséquence de  plus de 30 ans de néolibéralisme et socail-libéralisme triomphant: l'échec patent  des contre-réformes mises en place depuis les années 80, la plus grave crise de l'histoire moderne.

 Le modèle néolibéral/social-libéral nous a précipités dans la crise totale : explosion des inégalités, la dérèglementation permet aux marchés financiers d’imposer la loi de la jungle à toute la société . La crise totale est le résultat de la politique forcenée de déréglementation : le tout marché, que l’on peut qualifier d’intégrisme du marché. Les marchés dérèglementés permettent le règne des plus forts et de leurs intérêts, la somme des égoïsmes n’a jamais fait société.

Nous sommes entrés dans  la plus grave crise de l’histoire moderne en 2008.

Le dilemme est simple, pour en sortir il faut analyser les causes de cette crise, qui touche les fondements mêmes de notre société, nos valeurs et en tirer toutes les conséquences.

La première conséquence, François Hollande semblait l’avoir perçue, lorsqu’au Bourget il avait décrit la cause économique : le rôle des marchés financiers et de leurs acteurs les institutions financières.

Il semblait l’avoir perçue en mettant à son programme une réforme fiscale, pour mettre un terme à l’accroissement des inégalités et à la destruction de la protection sociale et au démontage de l’état social.

Malheureusement arrivé au pouvoir, il a manqué de fermeté  face à un assaut prévisible des experts et des lobbies industriels et financiers.

Au lieu comme promis  de demander la remise à plat du TSCG, qui  est une arme de destruction facile de la démocratie, le budget n’est plus préparé et décidé par les élus et leurs gouvernement mais par les experts de la Commission européenne. François Hollande a reculé devant la Commission et Angela Merkel, oubliant que  Président de la deuxième puissance économique européenne, il fallait pour aboutir ne pas craindre une crise, et l’assumer.

La même attitude lors de la préparation du Budget de l’Union Européenne, où une fois encore  sa politique s’est résumée à un beau discours devant le parlement européen, et à une reddition sans condition au diktat des néoconservateurs Merkel alliée à David Cameron.

Le renoncement à toute réforme fiscale  ne peut être considéré par nos adversaires « la finance » que comme un aveu de faiblesse, la réforme symbolique de la règlementation bancaire, s’ajoute à ces reculs successifs, de même que son ralliement à la politique de compétitivité, suivie de la contreréforme du marché du travail (ANI).

Toutes ces politiques sont  la cause de la crise dans laquelle se trouve plongé notre pays, l’Union Européenne, ainsi que  l’économie et la civilisation au plan mondial.

Le dilemme Hollande  est simple remettre à plat toutes ces politiques de contre-réformes, en mesurer sans concession  les conséquences, écouter les économistes qui crient au feu depuis 2008, les français manifestent de plus en plus leur rejet de cette politique qui  ne leur apporte que des souffrances sans fin, ou poursuivre cette politique  sociale-libérale, synonyme de  contre réformes : régression sociale, économique, démocratique et politique.

Ou sacrifier notre avenir aux marchés financiers à notre adversaire la finance. Prendre le risque de laisser la France tomber aux mains de la droite extrême alliée au front national, comme le dit Thierry Lepaon, le nouveau secrétaire général de la CGT.

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