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Billet de blog 7 mars 2010

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Le général de Gaulle, histoire et héritage

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Le généralde Gaulle, histoire et héritage

L’histoire récente est la plus difficile à accepter, àregarder comme notre histoire.

Parmi les hommes politiques du XX° siècle, le général deGaulle occupe une place à part, il fut un chef de guerre, un grand homme d’état et un mémorialiste aux qualités reconnues.Ce sont des faits.

La difficulté consiste à poser un regard détaché du présentsur les années de Gaulle, que beaucoup d’entre nous ont vécu. Cet exerciceest délicat, car sauf à faire preuve d’esprit partisan, tout homme qu’il futmonsieur tout le monde ou un grand homme est imparfait, par nature. Son actionpar nature fut imparfaite, donc soulève des critiques, des interrogations etdes reconnaissances.

Le général De Gaulle est un des rares hommesdu XX° siècle à être entré dans l’Histoire de son vivant. Personne ne peutnier son rôle de chef de guerre, sa compréhension de la guerre moderne, et savolonté de résister à l'ennemi, ses qualités de chef d'état.

Sans le général de Gaulle, que serions-nous, français,européens aujourd’hui ?

Sans le retour du général de Gaulle au pouvoir en mai 1958,quel visage aurait la France d’aujourd’hui ?

N’a-t-il pas à un tournant de l’histoire personnifié lesqualités des français, cet esprit de rébellion, cette intelligence pragmatiqueet rationnelle, de ne rien considérer comme naturel, de passer toute idée, toutcomportement au tamis de la critique et cette volonté de remuer des montagnes ?

Le général de Gaulle est un des hommes qui ont marqué le XX°siècle, l’histoire de notre pays, mais aussi l’histoire de l’Europe et du mondeen refusant de voir son pays se soumettre à la force brute du fascisme et dunazisme, à tout totalitarisme.

Sa force fut de savoir rassembler pour combattre l’ennemiqui occupait notre pays, puis de savoir rassembler au nom des valeursrépublicaines et démocratiques.

Sa force fut aussi de transcender les clivages politiques,pour de Gaulle, la France passait avant tout.

Coté faiblesses unevolonté inébranlable de mener à bien le combat, la bataille, quel qu’en soit leprix. Cette volonté se confond pour certain avec de l’arrogance, du mépris.

Il est pourtant un fait le général de Gaulle n’a jamais agipar intérêt personnel, le pouvoir ne l’a pas enrichi, ni sa famille. Dans notremonde où le critère fondamental est la réussite personnelle, que pouvoir signifieenrichissement, de Gaulle est archaïque pour les dominants actuels.

N’oublions pas son mépris affiché pour la bourse, « lapolitique ne se décide pas à la corbeille ».

N’oublions pas non plus les difficultés qu’il rencontracomme Mendès France, mais avec plus de réussite dans son entreprise dedécolonisation, même si la guerre d’Algérie et sa volonté de hâter sa fin, acoûté très cher en termes humains, que ce soit pour les populations européennesou algériennes fidèles à la France, et pour l’Algérie indépendante, qui futabandonné à elle même brusquement sans cadre, en rompant brutalement avec ce pays.

Mais la politique industrielle et économique menées par les gouvernements du général deGaulle, ont permis à la France de retrouver son rang. Mieux la France grâce augaullisme a pris conscience de la force d’une puissance moyenne, pourvu qu’elleait le courage de sa politique et la volonté inébranlable d’exister.

Sa politique sociale ne fut certes pas assez hardie, maiselle ne fut jamais conservatrice et encore moins rétrograde.

Cet héritage est bradé depuis sa mort tant par Pompidou, quimarqua le retour du monde des affaires, de la corbeille, que par Giscard pluspréoccupé par son image personnel , que par une volonté politique, si ce n’estcelle de faire rentrer la France dans le rang du monde occidental .

Seul François Mitterrand se référa et appliqua en partie lapolitique Gaulliste au plan européen et atlantique. Mais François Mitterrand n’avaitpas la volonté inflexible pour mener à bien une politique indépendante du mondeanglo-saxon.

Qu’aujourd’hui de Gaulle soit contesté n’est pas choquant,mais que certains refusent de lire et faire étudier son œuvre littéraire, quiest aussi une philosophie de l’histoire paraît bien petit et sectaire.

De Gaulle n’appartient à aucun clan, aucun parti, ilappartient à l’histoire de notre pays, de l’Europ et à l’histoire du monde.

Pour le critiquer utilement, il est nécessaire de relire ses mémoires et de se demander ce qu’ilpenserait et ferait dans notre monde soumis à la mondialisation rétrograde ditelibérale, et à la domination sans partage d’une seule puissance. Aucunesoumission ne se justifie, c’est ce que nous a légué le Gaullisme, même dansles pires des moments de notre histoire. Résistons aujourd’hui , pour retrouveravec nos amis européens qui le voudront, notre indépendance et le droit àchoisir notre avenir, cette autodétermination qui fait tant défaut à notremonde de la concurrence libre et non faussée et du marché, de la corbeille reine.Faisons comme les Islandais votons par un référendum cher au gaullisme pour lasoumission à la corbeille, aux monde de la finance et de la bourse, ou pour lavolonté de redevenir indépendant, fier de notre passé et conscient de nosforces pour bâtir une autre Europe, pour un autre monde.

Jean Bachèlerie

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