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Billet de blog 8 novembre 2009

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Irresponsabilité sociale de l'entreprise

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L’irresponsabilitésociale de l'entreprise .

Jouer avec les mots, les vider de leur sens, voilà ce à quois’adonne avec bonheur la pensée néo réactionnaire, qui se prétend néo libérale.

L’euphémisation est aussi un des procédés ainsi que l’utilisationd’un vocabulaire pseudo technique, ou anglo-saxon.

30 ans de politiques néo réactionnaires ont réduit lesalarié, la personne à celui de ressources humaines. Le management est considérécomme une technique scientifique et totalement apolitique. La gouvernance estla solution à tous les disfonctionnements avec une bonne dose d’éthique.

Si la vie des entreprises n’était passée des pageséconomiques aux pages faits divers, nous pourrions en rire ou sourire. Maisvoilà, la réalité est plus forte que la pensée dominante, après la vague desuicide chez Renault, ce sont les suicides de France télécom qui font la une.Nous aimerions savoir quelle note ont attribué les agences de notation sur laqualité du dialogue sociale dans ces entreprises, sur le degré de responsabilité sociale. La nouvellegouvernance va sûrement créer un marché de droit à nuire socialement, comme ily a un marché de droit à polluer ?

D’ailleurs parler de responsabilité sociale de l’entreprise,c’est reconnaître un fait, ce n’est pas le premier de leur souci ou plutôt c’estle cadet de leurs soucis. Le seul et unique souci pour les dirigeantsactionnaires et les actionnaires, c’est créer de la valeur pour l’actionnaire,et comment créer de la valeur, si ce n’est en pressurant la ressource humaine,jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus.

Revenons 40 ans enarrière, qui aurait parlé de la responsabilité sociale de l’entreprise, celaallait de soi, comme le précise le code du travail, « archaïque »pour les barbares modernes, l’entreprise est responsable de la santé de sonpersonnel, ne licencie que lorsqu’elle est au bord de la faillite… l’entreprise fait partie de la société.

Aujourd’hui l’entreprise n’est responsable que devant sesactionnaires, et la variable d’ajustement est le salarié, une entrepriselicencie, le cours boursier grimpe. Cela ne choque plus personne, la barbariedouce est là.

L’ordinateur est une formidable botte de sept lieus de l’intelligence,sauf pour l’entreprise où elle est un moyen d’automatiser d’uniformiser lestâches, de contrôler le salarié. Big Brother est arrivé avec le management.

La souffrance au travail est une réalité vécue par lamajorité des salariés. Combien de temps, l’homme va-t-il supporter ce retour enarrière, cet esclavage moderne, son cortège de maladies : dépressions, lestress, les risques psycho-sociaux.

Quel modèle de société nous est ainsi imposée, au nom de lasacro sainte concurrence libre et non faussée, le dumping social et fiscal sontautorisés !

Quelle est ce modèle de société où les inégalités s’accroissentpour atteindre des sommets jamais atteints : un dirigeant peut gagner enun an ce qu’un salarié ne gagnera jamais au cours d’une vie de labeur.

Quel est ce modèle de société où les hyper riches deviennenttoujours plus riches et ou la grande masse des salariés voient ses revenus régressés, sa retraite fondre, la protectionsociale se réduire, les salariés pauvres réapparaître. Alors certains sociologuespeuvent bien prétendre que le déclassement est une peur et non une réalité, c’estse moquer du monde et vouloir faire admettre les contre réformes au nom d’unemodernité qui ressemblent à la réaction et à un totalitarisme doux.

Ce modèle de société et non seulement cynique lais aussihypocrite (la compassion) est totalitaire, il n’y a pas d’alternative ! L’irresponsabilitésociale règne dans l’entreprise et a gagné le monde politique, en particulierlorsqu’un président de la république parle du mérite avant de vouloir imposer sonfils à une haute fonction, parle de valeur travail, et offre le bouclier fiscalà ceux qui n’ont besoin d’aucune protection, envisage de taxer les indemnitéversés par l’assurance maladie en cas d’accident du travail pour ceux qui ontbesoin de protection…

Cette société connaît une crise économique la plus gravedepuis 1929, mais aucun homme politique n’en a tiré les conclusions que l’onattend d’un homme ou d’une femme responsable : mettre fin à cette barbariedouce : l’irresponsabilité sociale de l’entreprise comme de l’état.

Une autre société est non seulement possible maisnécessaire.

Jean Bachèlerie

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