Liberté surveillée…..
Voilà un peu plus d’un an et demi, que la France est gouvernée par Nicolas Sarkozy et sa majorité néo réactionnaire .
Tout d’abord un peu de sémantique, la liberté commence avec le bon usage des mots, tout système autoritaire ou totalitaire comme l’a montré le professeur Klemperer dans sa langue du troisième Reich et Eric Hazan dans LQR la propagande au Quotidien, vider les mots de leur sens, voir employer un mot avec un sens opposé, sont devenus le lot quotidien. Cela existait avant le Sarkozysme, mais il contribue à aggraver le phénomène.
Le premier devoir d’un journaliste ayant conservé l’esprit critique est de refuser de s’incliner devant ce mésusage des mots. Le mot le plus galvaudé et utilisé à contre sens est réforme : selon le dictionnaire Robert : amélioration dans le domaine moral et social.
En quoi « les réformes » des retraites, de la sécurité sociale, de l’indemnisation du chômage, de l’éducation nationale, de la fonction publique, du droit du travail, de l’audiovisuel …représentent-elles une amélioration : pour les salariés, les malades, les élèves, les enseignants, la liberté de l’information. , Le téléspectateur..…
Il s’agit de contre réforme, de régression sociale.
En conséquence le néo conservatisme ne définit pas l’idéologie du néo libéralisme, car elle ne cherche pas à conserver mais à revenir au temps perdu de la liberté totale du marché, c’est bien une politique néo-réactionnaire.
Le Sarkozysme est la version française de cette politique néo-réactionnaire, qui s’attaque à toutes les conquêtes, les libertés conquises au plan social : 35 heures, droit du travail, retraite à 60 ans…
Pire le Sarkozysme comme tout système à tendance autoritaire manipule non seulement les mots mais l’information, à cet égard la lamentable histoire d’une renaissance de l’ultra gauche terroriste avec l’inculpation des jeunes installés à Tarnac en Corrèze est une illustration inquiétante.
Que la presse se soit laisser manipuler à ce point est inquiétant, mais ce n’est sans doute pas un hasard lorsque l’on connaît les liens de tous les quotidiens à l’exception de l’Humanité avec les groupes Lagardère, Bolloré, Rotschild , Arnaud, Pinault et autres.
D’ailleurs il est tout à fait symptomatique que pas un seul quotidien ne participe à l’appel de Médiapart.
Enfin nous traversons la crise économique et financière la plus grave depuis 1929, quels sont les experts qui ont droit à la parole dans les grands quotidiens : les partisans du consensus de Washington, de la mondialisation libérale.
Pourtant des économistes comme Michel Aglietta, Jacques Sapir, Frédéric Lordon, Michel Husson, Bruno Amable, Dominique Plihon, Jacques Généreux , Liem Hoang Ngoc….Auraient mérité d’être entendu au nom de la liberté, car ils sont porteurs d’une autre vision.
De même des esprits libres comme Emmanuel Todd, Alain Badiou… aurait mérité de participer aux multiples débats télévisés, à la radio et dans les grands quotidiens.
Aujourd’hui la liberté d’expression n’existe plus que sur le net avec les nouveaux médias et dans quelques hebdomadaires comme Marianne, le canard enchaîné , Siné hebdo…
Pour conclure, nous illustrerons notre propos sur le 20 heures de David Pujadas, qui après présenté les divers systèmes de télévisions publiques européens, dont aucun ne voyait son président nommé par l’exécutif, a osé déclarer comme nous le voyons les systèmes sont très divers, alors que dans leur diversité, même en Italie, les présidents des chaînes publiques ne sont jamais nommés par l’exécutif !
Comme le montre très bien Emmanuel Todd nous sommes entrain d’entrer petit à petit dans un système tranquillement autoritaire ! Le pouvoir politique aura la main sur tout y compris la justice avec la suppression du juge d’instruction.
Jean Bachèlerie