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Billet de blog 9 septembre 2012

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Glissements progressifs vers la norme

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Glissements progressifs vers la norme

Cinq ans d’ultralibéralisme, la plus grave crise depuis 1929, la crise de l’Euro, l’élection de François Hollande et d’une majorité de gauche a soulevé beaucoup d’attentes.

Où en sommes-nous et pourquoi ?

François Hollande avait promis la renégociation du TSCG,  il n’a obtenu qu’un geste symbolique et sans lendemain d’Angela Merkel.

Une autre politique économique était annoncée.

La réforme fiscale annoncée est repoussée aux calendes grecques. La réforme phare la taxation à 75% des hauts  revenus     qui devaient toucher 200 000 personnes est en train d’être réduite à trois fois rien.

La lutte contre les inégalités qui devait s’appuyer sur la réforme fiscale et une autre politique économique n’a pas eu lieu.

Le sommet social au contraire s’est rallié à la norme européenne : la politique de l’offre.

L’austérité budgétaire est maintenue envers et contre tout.

En politique étrangère, il n’est plus question du retrait du commandement de l’OTAN, une mission d’étude a été confiée à Hubert Védrine.

Les contradictions entre les intentions socialistes et la pratique du pouvoir sont éclatantes.

La politique de l’offre ou une politique sociale

La soumission à la politique de l’offre et à l’équilibre budgétaire sont incompatibles avec toute politique sociale. En effet la politique de l’offre se place du point de vue des actionnaires et visent à réduire tous les coûts et à instrumentaliser la mondialisation pour dénoncer le coût du travail, la fiscalité et  les obstacles au bon fonctionnement du marché du travail.

La soumission à la règle d’or n’est pas anecdotique, ou sans importance, comme voudraient nous le faire croire Jean Marc Ayrault, B. Cazeneuve et autres ministres socialistes.

L’enterrement de Keynes, le recul de la démocratie

Il signifie l’enterrement de toute politique macroéconomique, c’est l’enterrement de Keynes. François Hollande et son gouvernement veulent ils entrer dans l’histoire en ayant fait reculer la démocratie et en ayant  désarmé tout gouvernement face aux marchés ?

Pire comme le répète en cœur A Merkel et Mario Draghi, les pays de la zone euro doivent faire des efforts de compétitivité, en dérégulant le marché du travail, avec la fameuse flexibilité nécessaire, en réduisant les coûts de la protection sociale, en repoussant à 67 ans ou plus l’âge de départ à la retraite, en remplaçant la retraite par répartition par la capitalisation pour le plus grand plaisir des marchés financiers et la spéculation.

Adopter le TSCG c’est accepter  une logique économique et politique :la poursuite des privatisations de ce qui reste du secteur public, comme le réclame encore une fois A. Merkel et M Draghi,  le recul de la démocratie en faveur du gouvernement des technocrates, les experts, que sont les commissaires européens..

L’impopularité » de François Hollande et de son gouvernement est à trouver devant cette soumission à la norme « néo-libérale ou plutôt néorétrograde. Elle vient de cette soumission à la ,pensée dominante, qui fait de la dette le pire de tous nos maux, alors qu’elle résulte des politiques menées depuis 30 ans : baisse de la fiscalité des hauts revenus et des grandes entreprises,  montée des inégalités et retour de la pauvreté dans nos sociétés qui n’ont jamais produit autant de richesses.

Le risque pour François Hollande n’est pas de perdre son autorité, en raison du choix du nouveau premier secrétaire, mais de rester crédible au niveau européen en défendant une autre politique, économique, sociale et étrangère.

Equilibre budgétaire, austérité et  rémunération de la rente

Le défi de François Hollande est  de  montrer qu’on ne sortira pas de la crise par la poursuite des politiques économiques et budgétaires rétrogrades. Souvenons-nous de ce que déclarait Pierre Mendès France au moment du plan Laval en 1935, La politique d’équilibre budgétaire à tout prix est une politique qui favorise les rentiers. N’ est-ce pas aussi notre problème avec la taxation  forte des revenus du travail et faible des revenus financiers.

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