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Billet de blog 9 septembre 2016

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Rappel à l'égalité et la fraternité: ma part de Gaulois (1) par Magyd Cherfi

Magyd Cherfi, 54 ans, nous conte sa vie de beurs, son combat pour la reconnaissance, le droit d'être un français comme les autres. De Zebda, en passant par les motivé-e-s, Magyd est devenu un écrivain de talent, révolté par le gâchis que représente l'apartheid dont son victime les jeunes des quartiers, leur rejet malgré 35 ans de luttes et de promesses de la part de la gauche

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Rappel à l'égalité et la fraternité: ma part de Gaulois (1) par Magyd Cherfi 

La tribune de Magyd Cherfi le 17.11.15 avoir envie de sauver la France , avait révélé au grand public, son talent et ses tourments d'algérien né en France,  :«Il y a des jours comme ça où on aime la France, où on a envie de chanter la Marseillaise, envie d'être tricolore comme un supporter insupportable. Il y a des jours où on se reproche de pas être assez français. Des jours où on voudrait s'appeler Dupont quand on s'appelle Magyd. Suis-je toqué ? Suis-je choqué ? Oui je laisse se répandre la douleur en mon cœur et reposer ma tête percutée de plein fouet."

Magyd  nous décrit   dans ma part de Gaulois, ce que fut son parcours, les difficultés d'un jeune algérien, d'une famille pauvre et  sans culture. Il écrit avec talent, et humour une situation désespérante

Magyd nous conte les  déchirements de son père, refusant de demander la nationalité française pour ne pas trahir ses frères morts dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie.

Il nous décrit ce rejet qu'il a vécu et vit encore, parce qu'il n'est pas blanc, s'appelle Cherfi et non Dupont.

Avec humour, il nous conte la marche des beurs de fin 1983, l'espoir qui animait cette génération. La déception lorsque reçu à l'Elysées par François Mitterrand, il leur offrit une carte de séjour, comme un titre de vacances écrit Magyd!

"Nous voulions être considérés comme nos camarades, être des français, nous voulions que nos parents puissent avoir les mêmes droits que les français blancs, le droit de vote..."

Cela fait 35 ans que les hommes politiques de gauche nous promettent le droit de vote, lors des élections.

Magyd Cherfi nous parle de l'aventure politique des Motivé-e-s à Toulouse qui recueillent plus de 12% aux élections municipales en 2001 et 4 élus.

Cette aventure s'est poursuivie, mais elle a laissé toujours ce goût amer de la non reconnaissance.

Lors des élections Magyd Cherfi :" pour nous  il n' y a qu'un tour".

Pour le deuxième tour, Pierre Cohen vient nous voir, et nous offre la 48° et la 52° place sur sa liste! C'est à chaque élection la même chose, les élus se souviennent des motivées et viennent solliciter leur appui, sans faire avancer notre cause!

Depuis le 13 novembre 2015, la situation est devenu  dramatique pour les jeunes des cités, le rejet est beaucoup plus ouvert, plus ils sont rejetés, plus ils se défendent avec leurs armes: la révolte, la provocation. Ils se rappelent à notre mémoire, leur révolte est devenu identitaire: ils se veulent musulmans, et rejettent à leur tour ceux qui les ont rejetés.

Ma part de Gaulois révèle des pistes, et surtout est un appel à la fraternité et l'égalité des droits, au nom  de leurs les pères  parfois morts pour la France, qui ont contribué  au développement de notre pays sans qu'on leur fasse la place, qu'ils ont méritée par leur

travail, leur amour de la République, qui ne leur accorde pas l'égalité et oublie la fraternité qui devraient nous unir.

Ce serait enrichir notre pays, que d'inclure leur histoire, dans le récit national. La France n'est plus seulement judéo-chrétienne, elle est aussi musulmane, et comme l'a écrit Saint Exupéry, "enrichissons nous de nos différences."

1) actes sud, ce livre est présélectionné pour le prix Goncourt

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