René Deleplace (1925 -2010) fut le premier théoricien du rugby total, « professeur de mathématiques, musicien concertiste et rugbyman. Ce nordiste d’Arras, joueur, puis entraîneur : PUC à la fin des années 50, Roumanie décennie 60, apporta au Rugby ses idées : l’art de l’improvisation », qu’il tenait de sa passion pour la musique. Improviser s’apprend !
« Le choix d'un seul joueur balle en main conditionne les actions de ceux qui ne l'ont pas, aux hommes de s'adapter le plus justement possible à la suite de cette décision pour poursuivre le mouvement sans interruption afin de constituer une suite harmonieuse. En théorie, si les joueurs offrent plusieurs solutions au porteur de balle, on peut éviter les arrêts de jeu et poursuivre l'action indéfiniment bien au-delà de la ligne d'en-but. » La perfection serait le mouvement perpétuel.
La défense : « Sur la défense, il avait aussi son mot à dire : "Le quadrillage défensif est plus important que le placage lui-même."
« L'inventeur de "l'intelligence situationnelle" prêtait aux avants et aux arrières les mêmes aptitudes à créer une incertitude dans le déploiement du jeu qui ne respectait plus la logique simpliste de "la balle à l'aile, la vie est belle". L’improvisation s’apprend en Rugby comme en musique : le Jazz.
« René Deleplace était un grand humaniste qui n'en voulait pas aux rubipèdes(1) de railler l'intellectuel qu'il était. Il a su transmettre son savoir et permettre à d'autres de théoriser sur le jeu dit "de mouvement" ou, "à la française", selon des schémas que ne renient pas ses héritiers : » O.V. http://contre-pied.blog.lemonde.fr/2010/01/13/la-disparition-de-rene-deleplace/
Les Héritiers :
-Robert Bru né en 1931 dans l’Aude, entraîneur du Stade Toulousain 1980, professeur à l’université Paul Sabatier, sport études Toulouse, retraité heureux passionné du rugby total qu’il fit adopter au Stade Toulousain dès 1980,
Pierre Villepreux,né en 1943 à Pompadour, Corrèze, figure du rugby mondial : l’arrière moderne, entraîneur du Stade Toulousain 82-89, de l’équipe d’Italie 78-81, consultant du rugby anglais 89, Sud-africain, Australien, Néozélandais ….entraîneur de l’équipe de France 95-99, Directeur technique national 1999-2003, International Rugby Board depuis 2003- : mission développer le Rugby dans les pays de second plan : en Europe et dans le monde, et règlementation internationale du jeu féminin, ainsi que pour les nouvelles règles du rugby pour favoriser un rugby, où le jeu prime sur l’enjeu, où le but est de nouvelles règles du rugby pour favoriser un rugby, où le jeu prime sur l’enjeu, où le but est de marquer plus que l’adversaire.
Pierre Villepreux est professeur des universités, il est très investi dans le développement de l’université de Limoges et notamment la direction du centre de droit et d’économie du sport de la faculté de droit de Limoges dont son ami Jean Pierre Karaquillo, autodidacte devenu professeur des universités, est le directeur.
Le rugby total est celui pratiqué en France par le Stade Toulousain, avec le succès que l’on connaît, au Pays de Galles, qui retrouve peu à peu le rugby total de l’équipe de Barry John, John Williams, Gareth Edwards, en Irlande, l’Angleterre. Rugby de mouvement que recherche l’Ecosse, pratiqué par la Nouvelle Zélande et l’Australie, mais aussi les iles du pacifique : Fidji, Tonga, et Samoa, le Japon.
L’Argentine en progrès permanent s’ouvre à ce rugby de mouvement laissant de côté la "badajita", qui est au rugby ce que le catenaccio est au football : l’antijeu, le jeu remplacé par le défi physique bête et méchant, rugby pratiqué en France par l’équipe de France de Bernard Laporte qui joua dans l’équipe de Bègles championne de France en pratiquant »la tortue », la version française de la "badajita"! Le rugby de force, Bègles ne resta qu’une saison au premier plan !, L’équipe de France de Lièvremont, et le championnat, paient cash les années Fouroux, Laporte, Ferrasse, Lapasset. Ces années de la pensée unique et du règne sans partage de dirigeants apparatchiks rétrogrades, ces années de glaciation du jeu français.
Une exception la courte période de Perestroïka 1990 à 2001 l’équipe de France brille de mille feux : es Bleus jouent 133 matchs internationaux et en remportent 8358, soit un taux de réussite de 62 %. La compétition phare depuis 1987 est la coupe du monde, le rugby de l’hémisphère règne sans partage jusqu’en 2003, avec la victoire des anglais convertis au rugby total, pratiqué dans l’hémisphère sud avec le super 12 puis 14 et enfin 15 championnat des meilleurs équipes de Nouvelle Zélande, Australie et Afrique du Sud. Et le tri nations, qui s’ouvre à l’Argentine dès la saison prochaine et deviendra les quatre nations.
Rétrograde, le rugby de » la grande régression » connut son apogée 1999 à 2007 sous le règne interminable de Bernard Laporte (2). La France fut le seul pays de l’hémisphère nord, et du rugby mondial de premier plan, à pratiquer ce jeu stéréotypé, bête et méchant sans succès. (3) le Rugby français grâce à des clubs comme Toulouse, Perpignan, AS Clermont Auvergne, Montpellier, reste un rugby de premier dans le championnat d’Europe des clubs, mais a perdu du terrain au niveau de l’équipe nationale. Ce terrain et ce temps ont été perdus durant le règne de J.Fouroux et surtout de B. Laporte. Le french flair disparut, jeté dans la poubelle de la FFR des années de glaciation. Marc Lièvremont a hérité d’une équipe nationale à la dérive, il reconstruit une équipe, une culture du jeu, un état d’esprit la joie de jouer et d’improviser, un rugby qui attire les foules de l'hémisphère sud, les jeunes. il faut du temps et les cinq ans de Lièvrement risquent de ne pas être suffisant pour que le Rugby français se hisse de nouveau au premier plan du rugby Mondial dés cette année. Mais, si l’art d’improviser, le french flair revient au cours de cette coupe du monde du jeu, sait-on jamais ?
Ce championnat de Monde est placé sous le signer du jeu, du rugby total, seul capable de séduire les amateurs de sport, le monde entier, les futurs spectateurs et ou "rugbymen/women". Les arbitres à la demande de l'International Rugby Board ont reçu la consigne favoriser le jeu, le mouvement. Cette coupe du monde nous permet de découvrir les évolutions en cours et ce que sera le rugby de demain. Un jeu total, fait de défi physique, de contact et d’évitement, de mouvement perpétuel, pour le plus grand bonheur des passionnés de ce jeu et des spectateurs, pour les jeunes une école de la vie, la vie intense, où l’esthétique ne nuit pas à l’efficacité, le jeu spectaculaire favorise l’initiative et l’intelligence individuelle et collective. Le rugby est un sport social, de la vie en société, par excellence, une école de la vie. L’homme/la femme ne se réalise pleinement que par et avec les autres, avec le collectif au service duquel il met ses qualités.
Jean Bachèlerie
1/ les rubipèdes étaient : les dirigeants sans partage du rugby français : Albert Ferrasse, et son protégé Bernard Lapasset, ainsi que dans une moindre mesure Jacques Fouroux entraîneur 1980 à 1990, ils régnèrent sans partage de 1968 à 2008 ! La Fédération confit d’oie et têtes de bois.
2/ Bernard Laporte, comme J. Fouroux , son maître à « panser », règne très longtemps et sans partage fin 1999-fin 2007, l’équipe de France échoue deux fois en demi-finale avec un rugby de Catenaccio, d’antijeu, un rugby stéréotypée, bête et méchant. Elle a perdu son âme et son jeu le french flair, l’art d’improviser.
3/ rappel l’équipe de France a joué deux finales de la coupe du Monde de Rugby en 1987 et 1999.
1987 avec la génération des Eric Champ, Erbani , Ondarts, Garuet, Dintrans, Condom, Haget, Rodriguez, Carminati, Joinel, Berbizier, Mesnel, D. Camberabero, Blanco, Bonneval, Ph Sella, Charvet, P.Estève (TGV) et Lagisquet.
1999 dirigé par le duo Skrela-Villepreux avec les Califano, le pilier de mouvement, Ibanez, dal Maso, Peter de Villiers , Benazzi , Fabien, Pelous , M Lièvremont, O Magne, A Costes, Galthié et Mignoni, T. Castaignède et Lamaison, Glas, Dourthe, Dominici , N’Tamack, Bernat Salles et Garbajosa-Mola.
Beaucoup sont aujourd’hui devenus de bons entraîneurs.