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Billet de blog 11 octobre 2009

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"Barbarie douce"

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« Barbarie douce( 1)»

Quel est le lien entre les suicides à France Telecom, lacrise, la privatisation de La poste, la montée de la gauche de gauche en Europe ?Le rejet de la sociale démocratie ?

La mondialisation libérale, son idéologie utilitariste, lasanctification du marché, la création de valeur pour l’actionnaire, laconcurrence libre et non faussé et la bible des dirigeants « le management ».

Il est étonnant que les débats provoqués par la vague de suicidesau travail, en particulier à France Telecom, mettent rarement en cause la mondialisationlibérale. On pourrait dire qu’au taylorisme et ses accidents du travail asuccédé le management et les suicides.

La raison est simple : le management considère lespersonnes comme des ressources humaines, jetables, et comme toute ressourcemalléable. Son but obtenir la robotisation du salarié, l’empêcher de penser, deréfléchir aux contradictions insurmontables produites par le management :le client est au centre des préoccupations, mais il ne faut pas passer plus deX secondes avec lui au téléphone, l’entreprise a une histoire oubliée, et uneculture plaquée de toute pièce : la performance, la qualité totale…

Personne ne dira jamais assez la souffrance morale, socialeet physique engendrée par cette idéologie de la mondialisation libérale,souffrance par l’exploitation éhontée et cynique de la misère, y compris enEurope : la mise en concurrence avec les plus pauvres (délocalisationsouest est, nord sud) et son cortège de chômeurs, de précaires, de salariéspauvres, de mal vivre. La misère immense des pays d’Afrique, des paysanschinois, des masses indiennes…

Il n’est pas étonnant qu’une gauche de gauche apparaisse surles ruines de la sociale démocratie, qui pour n’avoir pas compris la cohérencede la mondialisation libérale, puis pour s’y être soumise, se retrouvemassivement rejetée par les électeurs dans ses bastions les plus anciens.

La sociale démocratie a oublié que le monde des affaires nenégocie jamais qu’en position de force ou lorsqu’il y est contraint. Lecapitalisme n’ayant plus de concurrent, la sociale démocratie s’est retrouvéeaffaiblie et au lieu de resserrer ses liens avec le monde syndical, les arompus, se privant ainsi du seul contrepouvoir efficace face au monde desaffaire : la mobilisation des salariés de tous les salariés. Car la mondialisationfait de plus en plus de perdants et cela ne s’arrêtera pas tant qu’un terme nesera pas mis au dumping fiscal et salarial.

La classe moyenne bien éduquée est de plus en plus concurrencée par les jeunesdiplômés indiens, chinois, latinos, demain maghrébins.

Personne ne semble vouloir accepter de voir la cohérence de ce système démoniaque qu’est lamondialisation libérale : niant l’homme au nom de l’actionnaire, réduisant la personne au rôle de producteur etconsommateur, réduisant l'entreprise à ses seuls actionnaires et au profit.

Au lieu de se complaire dans l’autosatisfaction ou lacritique démagogique réduisant l’intelligence du peuple qui souffre au populisme, nos élites devraient s'interroger? les électeurs ne seraient ils pas plusintelligents que leurs critiques. Pourquoi voter lorsque le changement proposén’est que de façade ? Pourquoi voter socialiste ou social démocrate lorsquel’incohérence des propositions saute aux yeux ?

Le management par le stress, le culte du marché, de la performance,la création de valeur pour l’actionnaire, ne permettent pas la réalisation de soin par le travail, le progrès technique ne se traduit pas par le progrès humain.

Les politiques monétaristes, les politiques de l’offre, laconcurrence libre et non faussée sauf au plan fiscal et social où curieusementle dumping est encouragé, ne sont pas compatibles avec un autre partage desrichesse, avec une politique sociale.

Les électeurs qui sont aussi des salariés le comprennent deplus en plus et se détournent de lasociale démocratie et du syndicalisme d’accompagnement.

Regarder la réalité en face, être cohérent voilà ce qu’attendentles salariés et les électeurs, une alternative aux politiques de robotisation,d’asservissement de l’homme.

Jean Bachèlerie

Ce titre est emprunté à un précurseur : J.P.Le Goff etson livre éponyme.

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