Profits record, un mort deux blessés graves
Une grandeentreprise française et européenne dévoile des résultats record :
UN BENEFICETRIMESTRIEL NET DE 1,9 MILLIARD D'EUROS,
Pour l'ensembledes neuf premiers mois, le produit net bancaire du groupe s'élève à 33 560millions d'euros, en hausse de 11,4%, par rapport aux neufs premiers mois de2009
Tout va bien.
Mais au même moment nous apprenions et le révélons à la presse, qu’unenouvelle fois :
Un suicide et deux tentatives se sont déroulés en octobre :
Une responsable de la déontologie, 44 ans, deux enfants s’est suicidéedans la nuit du 23 au 24 octobre dernier. Il a fallu attendre ses obsèques pourconnaître l’horrible vérité.
Quelques jours auparavant deuxsalariés de deux agences du sud est ont tenté de se suicider, l’un au bureau en se défenestrant, l’autre en dehors de la banque.
Ces suicides interviennent après denombreux autres suicides qui n’ont donné lieu à aucune information à la presse, ni en interne. Enraison de la chape de plomb qui recouvrela souffrance au travail, Les salariés l’apprennent longtemps après le terribleévènement.
Sauf en janvier 2008,le suicide d’un salarié , commercialestimé par ses clients, collègues, il était élu du personnel, et concitoyens,il avait connu un rôle actif au club de football de cette ville du sud ouest,avait défrayé la chronique, article dans toute la presse, reportage au journaltélévisé, et documentaire dans le cadre d’une émission d’informations : cepère de famille s’était suicidé dans son bureau, laissant une lettre pourexpliquer son geste.
Malgré uneaction en justice, rien ne s’est passé,la direction de cette banque comme France Telecom au début n’a rien retenu,rien changé. Pire la situation s’aggrave.Jamais cette banque n’avait connu troissuicides pratiquement au même moment. Lasouffrance au travail est réelle comme en témoigne certains médecins du travail, le harcèlement et ladiscrimination sont des pratiquehabituelles, la barbarie douce, comme le soulignele nombre de procédures prudhommales, les multiples interventions de l’inspection dutravail, et au pénal (condamnation de la banque en mai dernier pourdiscrimination sexuelle, procédure en cours de discrimination syndicale).
La direction de la communication va telle une fois encore enfumer les médias ?
Les salariés et certains de leursreprésentants se battent pour que les médiasles écoutent, ainsi que les proches des victimes, pour qu’ils enquêtent. Il en va de lavie de certains de nos collègues qui sont au bout du rouleau. Tiendront-ils ouvont-ils s’abandonner au désespoir et commettront-ils l’irréparable ?
C’estpour eux et pour notre banque que nous publions ce billet.
Le présidentMichel Pébereau, l’administrateur Directeur Général Baudouin Prot, le Directeurdes Ressources Humaines, Frédéric Lavenir de BNP Paribas vont-ils enfinréagir ? Ou laisser la barbarie douce continuer à se répandre ?
Considèrent ils comme à France Telecom pendantlongtemps que ce sont des accidents de la vie, comme les accidents de la routeet qu’ils n’ont aucune responsabilité dans cette politique mortifère du personnel ?
Veulent-ils rester dans l’histoirecomme des dirigeants qui ont laissé leurs salariés souffrir à en mourir sans rien faire ?
JeanBachèlerie, représentant élu du personnel