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Billet de blog 11 décembre 2014

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Sacrifier l'avenir de l'Europe au nom de quoi?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le traité de Maastricht a imposé des critères arbitraires et intenables. Le traité constitutionnel, rejeté par plusieurs: Hollandais, Irlandais et français, a réduit l'Union Européenne à un grand marché unique, dont la valeur suprême est la concurrence libre et non faussée. Le traité Budgétaire (TSCG) a défini le fonctionnement de la politique budgétaire des l'Union Européenne, en soumettant les budgets votés par les parlements nationaux au contrôle de la Commission et à son approbation. La cohérence entre ces trois traités est limpide, le choix définitif d'une politique économique au service des rentiers, c'est à dire des marchés financiers et des actionnaires et des hauts revenus. L'économie d'un pays et sa mise  en œuvre par une politique budgétaire est monétaire a été décidé une fois pour toute par traités internationaux. C'est une aberration. Une aberration, car les crises, les dérapages imprévisibles, la vie économique ne peut être gérée sans laisser de marges de manœuvres non définies.

La grande erreur et est d'avoir négocié, à la française les critères Maastricht. Pensant que le traité serait appliquée pragmatiquement. Une marge de manœuvre pour faire face à l'imprévisible aurait du être négociée.

Cette erreur originale est lourdement aggravée par la ratification des traités constitutionnel dit de Lisbonne, et  budgétaire (TSCG).

Ce n'était pas responsable de ratifier le traité sans débat,  et donc sans vote par référendum. Cela aurait permis de renégocier en position de force, les problèmes rencontrés avec l'Euro.

Les allemands sont des réalistes. De Gaulle l'avait compris, lui qui avec Adenauer a signé le traité franco-allemand en 1963, n'hésita pas à provoquer la première grande crise de la construction eurpéenne,  en pratiquant la politique de la chaise vide:   politique de blocage des institutions européennes menée par le gouvernement français du général de Gaulle du 30 juin 1965 au 30 janvier 1966 en raison de la réforme proposée de la politique agricole commune et du passage à la règle de la majorité.  De Gaulle suspendit la participation de la France aux réunions du Conseil des Ministres de la CEE, bloquant de fait le fonctionnement de la Commission Européenne .

Cette politique de rapport de force obligea, les dirigeants européens à négocier un compromis: le compromis de Luxembourg (  janvier 1966). la France obtient que lorsqu'une question concerne un « intérêt vital », les membres du Conseil doivent trouver un compromis jusqu'à ce que cette solution fasse un accord unanime.

Renégocier avec la Commission et le pays dominant : l'Allemagne, ne peut se faire que par un blocage des institutions européennes. La France est la deuxième puissance de l'UE, elle a les moyens de bloquer et d'obtenir une renégociation.

L''Allemagne est un puissance vieillissante.  Comme l'avait dit Pierre Mendès France en 1935, débat du plan Laval, à l'assemblée nationale. Le plan Laval est une   politique déflationniste menée Pierre Laval en France, et Brüning en Allemagne. Pierre Mendès France déclara:" votre politique  sacrifie l'avenir, la jeunesse au seul bénéfice des rentiers". Il s'agissait à l'époque de sauver le système monétaire fondé sur l'étalon or dominé par la Grande Bretagne, pour protéger les pays européens des conséquences de la crise de 1929!

Le résultat chacun le connaît. Les politiques d'austérité et de déflation salariale menée partout en Europe, ont conduit à son affaiblissement et  à la destruction du modèle économique et social, qui étaient sa force. Les gouvernements allemands successifs imposent l'ordo néolibéralisme à toute l'Europe. Politique qui sert leurs intérêts à court terme, mais affaiblit l'Allemagne, et la construction Union Européenne à long terme.

Le traité de Maastricht doit être renégocié ainsi que ceux qui ont été signés depuis en particulier le TSCG qui renforce à court terme l'économie et la puissance financière allemande, mais affaiblit durablement toutes les économies européennes, et plus particulièrement la France seul pays de l'UE dont la population s'accroit. Comme Pierre Mendès France l'a dit en 1935, notre gouvernement sacrifie l'avenir et notre jeunesse pour satisfaire les rentiers défendus par Angela Merkel au nom de son pays vieillissant.

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