La mondialisation néolibérale est un système avec son idéologie, le néolibéralisme, ses structures économiques le marché mondial, , les institutions indépendantes de la souveraineté démocratique : nommés sans débat et non élus: banque centrale, commission européenne, OCDE, FMI, OMC, et bien sûr les acteurs économiques : les Oligopoles mondiaux .
La souveraineté démocratique suppose : accès à l’information, débat entre les différents partis et mouvements politiques, les intellectuels, les associations, et élection d’un parlement, d’un président ou des autres instances démocratiques municipales, locales , régionales, nationales et européennes .
La mondialisation néolibérale est une idéologie qui prétend être la fin de l’histoire et qui au nom de la concurrence libre et non faussé et du marché se substitue peu aux instances démocratiques élues, à la souveraineté populaire , et au cadre dans lequel elle s’exprime l’état nation, qu’il soit centralisateur ou fédéral.
Le néolibéralisme est une idéologie à visée totalisante, et comme toute idéologie, elle a commencé par s’approprier des mots du langage courant et en subrepticement changé le sens : réforme est employé pour contre réformes, réformes structurelles pour contreréforme sociales et économiques, exemple les contre réformes du droit du travail, les contre réformes des retraites, du chômage, …
le confusionnisme est une constante de toutes les idéologies à visée hégémonique et totalisante.
La mondialisation qui se définit aussi comme globalisation en est le parfait exemple : une seule institution domine : le marché forcément idéal, offrant grâce à la concurrence libre et non faussée la possibilité de faire des choix optimaux !
La mondialisation est totalisante, car elle n’accepte pas la concurrence entre des entreprises à structures différentes : au nom de quoi la mondialisation et son bras armé Européen n’admettent pas la concurrence entre entreprise capitaliste et une entreprise mutualiste ou coopérative, voire entreprise publique ? Au nom de la concurrence libre et non faussée, mais lorsque cette concurrence inéluctablement débouche sur la constitution d’Oligopoles mondiaux, régionaux, nationaux, les institutions censées faire respecter la concurrence libre et non faussée regardent ailleurs.
Bref le confusionnisme est lié à la mondialisation il en une un rouage essentiel.
Lorsque nous avons appris la parution du livre de Philippe Corcuff, La Grande confusion, nous nous sommes dit enfin, le confusionnisme néolibéral va être analysée sans complaisance.
La confusion semée chez les électeurs par la préférence du sociétal sur le social, la confusion entretenue autour du Cosmopolitisme se substituant à l’universalisme, la confusion entre les intérêts d’une puissance dominante au nom des droits de l’homme et la liberté, la mondialisation de l’information confondue avec l’internationalisme. La confusion entre le camp du bien et le camp du mal, dépendant de facteurs subjectifs et non de principes universels, l
La confusion entretenue par des courants intellectuels prétendant apprendre au peuple ce qui est bien et ce qui est mal,
L’apparition de tabous postmodernes conçus par des intellectuels qui avaient fort justement dénoncés les tabous de la morale bourgeoise,
Tous ces confusionnismes entretenus pour faire perdre les repères et le sens de la réalité ont échappé à Philippe Corcuff , en tout cas lui semblent moins importants que le confusionnisme qu’il dénonce et dont ils désignent les responsables.
En parcourant le sommaire de la grande confusion à notre grande surprise , le confusionnisme analysé est une analyse de la critique radicale du néolibéralisme, pour dénoncer des intellectuels, des hommes politiques au prétexte qu’ils feraient le jeu de l’extrême droite.
Il dénonce tout au long des 750 pages des hommes politiques et des intellectuels, des journalistes et des sociologues, cela étonne de la part d’universitaire. Nous nous attendions à une analyse fouillée des idées , des concepts, des courants politiques qui promeuvent ces idées.
Après avoir refermé les 750 pages de ce livre pamphlet contre des intellectuels et des hommes politiques qui ne pensent pas comme Philippe Corcuff, nous sommes déçus par le contenu, qui ne souligne pas le confusionnisme de l’idéologie néolibérale, mais portent un jugement sur ses adversaires les plus radicaux, (qui attaquent le néolibéralisme à ses racines) et à des associations comme ACRIMED ou des revues , Le monde diplomatique, , cela ressemble à un travail de militant politique décidé à disqualifier ses adversaires,
Dans les faits Philippe Corcuff confond patriotisme et nationalisme, critique du néolibéralisme et extrémisme politique, néoconservatisme et critique de la mondialisation néolibérale et de l’Union Européenne, Philippe Corcuff n’hésite pas faire un amalgame, arme bien connue pour disqualifier des adversaires sans débattre de leurs idées, ainsi Jean Pierre Chevènement, Alain de Benoit, Jacques Julliard, les guignols de l’info, Serge Halimi, Thierry Ardisson, Georges Kuzmanovic comme Jacques Sapir, Henri Pena Ruiz, auteurs publicisés de Front Populaire la Revue fondée par Michel Onfray, sont cloués au pilori considérés comme des compagnons de route du Rassemblement national
, de même, la manif pour tous , jours de colères et l’antisémitisme font un joyeux amalgame, qui n’honore pas son auteur.
Nous avons vainement cherché une crique de fonds de J P Chevènement, S. Halimi, Alain de Benoist dont chacun peut contester ses idées, mais encore faudrait il en débattre au lieu de les disqualifier sans débat.
Pierre André Taguieff n’échappe au jugement péremptoire et à la condamnation sans appel de Philippe Corcuff.
Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises, Philippe Corcuff avec son regard aiguisé révèle des déplacements confusionnistes de l’extrême droite à la gauche : en fait après avoir tiré le portrait de quatre figures de l’extrême droite idéologique, il nous semble que l’extrême droite rassemble des courants idéologiques, peut être que ¨Philippe Corcuff devrait affiner son vocabulaire pour éviter les pléonasmes indignes d’un universitaire. En fait Philippe Corcuff fait le procès du conspirationisme pour découvrir encore une fois des dérapages conspirationnistes à gauche. Heureusement que Philippe Corcuff est là, il va sauver la gauche, la seule gauche qui vaille à ses yeux la gauche libérale libertaire qu’il désigne comme gauche d’émancipation, là encore le pléonasme n’est pas loin.
Nous attendions avec impatience l’analyse sociologique du mouvement des gilets jaunes, occasion de condamner sans nuances les intellectuels critiques, et même Mediapart, quant au Gilet jaunes Philippe Corcuff s’interroge gravement existent-ils ! en revanche l’antisémitisme, arme atomique pour disqualifier un adversaire, est utilisé pour stigmatiser les Gilets jaunes.
Tant de parti pris de la part d’un universitaire philosophe des idées politiques et sociologues qui se veut bourdieusien étonne ! Est-ce que cette Encyclopédie du confusionnisme ne serait pas un moment d’égarement du libéral libertaire Philippe Corcuff.
Pour conclure de la droite extrême à l’extrême gauche, l’ordre des mots à son importance, Philippe Corcuff en digne héritier du Maccarthysme condamne sans appel : Ignacio Ramonet, Laurent Bouvet, Jean Luc Mélenchon, Emmanuel Todd, Jean Claude Michéa et Arnaud Montebourg.
Avec Philippe Corcuff tous les clichés, tous les amalgames, toutes les disqualifications permettent d’éviter le débat, la fin est une apothéose de la disqualification telle que la pratique ceux qui appartiennent au camp du bien : manichéismes publics concurrents : Philippe Corcuff sait de quoi il parle ce livre est un exemple de manichéisme ,
Il stigmatise les dérives laïcardes, les amalgames, (ne riez pas) il découvre une compétition entre sic les combats contre l’antisémitisme et contre l’islamophobie à l’enrayement de l’antiracisme !
Bref tout cela est étayé par des indices de pénétration du confusionnisme à gauche, nous y retrouvons pèle mêle Jean Claude Michéa, Chantal Mouffe, Ernesto Laclau, le plus savoureux est la citation de » Merleau Ponty qui a décelé une tendance historique chez les intellectuels modernes » : »le manque de distance à soi, aux choses et aux autres, est la maladie professionnelle des milieux académiques et des intellectuels, l’action n’est chez eux qu’une fuite de soi, un mode décadent de l’amour de soi » le bouquet final notre docteur es Confusionnisme pointe les aveuglements des autres bien sûr. Au pays des aveugles Corcuff serait roi !
La longue liste des aveugles de gauche, condamnés sévèrement par l’universitaire militant Philippe Corcuff s’enrichi de Jean Marie Harribey, Pierre Khalfa, Roger Martelli, Clémentine Autain sont coupables de Mélenchonisme aggravé !
La gauche d’émancipation dont Philippe Corcuff se veut le chantre sans la définir précisément , il la la construit par opposition à ses ennemis, « cette gauche radicale , souffrant d’un virilisme stratégique », et Philippe Corcuff souffrirait-il d’un féminisme conjoncturel ? bref 750 pages pour dénoncer le confusionnisme chez les autres, (une centaine de personnalités sont cités comme contributeurs à l’ultra conservatisme et ou au confusionnisme, bref ils sont condamnés)) Nous ne nous permettons pas de juger Philippe Corcuff, simplement il fait du confusionnisme comme Monsieur Jourdain, il pratique l’amalgame à défaut d’analyser les idées des autres, pour les disqualifier, il est tout de même navrant de constater que tous les critiques du néolibéralisme sont disqualifiés trop radicaux, trop ceci, trop cela, bref Philippe Corcuff apparaît comme l’idiot utile ou l’intellectuel négatif du néolibéralisme.
Dénoncer des « auteurs publicisés de Front Populaire » la Revue fondée par Michel Onfray , procéder encore une fois à des amalgames douteux : patriotisme/, le souverainisme / ultra conservatisme, critiquer les critiques des médias dominants, critiquer les intellectuels radicaux sans débattre leurs idées, leurs pensées, s’attaquer à leur personne, cela relève d’une chasse aux sorcières qui ne veut pas dire son nom, le néomaccartysme, bref comme l’a justement écrit Jean Baubérot.
Il n’est pas venu à l’idée de notre docteur es confusionnisme que le succès de l’extrême droite découle bien plus de l’abandon par une certaine gauche du patriotisme, de l’état nation, de la laïcité, de la souveraineté nationale , de l’indépendance nationale, du social, au profit du sociétal, que du confusionnisme qu’entretiendrait une partie de la gauche , qui en fait est restée de gauche tout simplement.
La préférence du sociétal par une partie de la gauche s’apparente à une démission face à la mondialisation néolibérale, le refus de défendre son électorat, de combattre les contre réformes néolibérales.
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Philippe Corcuff devrait lire ou relire la révolte des Elites et la trahison de la démocratie, cela l’aiderait à comprendre t pourquoi il se fourvoie en prenant ses fantasmes pour la réalité.